règlemens font affez semblables, hors dans les points qui prescrivent les occupations. Le règlement de l'Académie des fciences a été fait le premier & paroît avoir fervi de modèle à celui de l'Académie des infcriptions. Ce dernier eft du 16 de juillet 1701 & contient quarante-neuf articles dont on va rapporter le précis, conformément aux changemens qu'on a marqués dans le premier tome de l'Hiftoire journalière, par rapport à fon nouveau titre, à fa direction attribuée au furintendant des bâtimens du Roi & à la fuppreffion de la claffe des élèves (1); on marquera avec des étoiles ceux qui font les mêmes pour les deux Académies, afin d'éviter la répétition, lorsqu'on parlera de celle des fciences. "L'Académie royale des infcriptions & belles-lettres, compofée de quarante aca"démiciens, dix honoraires, dix penfionnaires " & vingt affociés, eft fous la protection du Roi, & nul ne peut y être admis fans le choix ou l'agrément de Sa Majesté. Le "président est toujours un académicien de

la claffe des honoraires dans laquelle il "peut y avoir des réguliers & deux étrangers. *Pour être des deux autres, il faut "avoir au moins vingt-cinq ans, être connu " par quelque ouvrage confidérable & n'être

(1) Voyez plus haut, p. 39.

attaché à aucun ordre de religion. *Les "penfionnaires doivent être établis à Paris; en cas de résidence hors de cette ville, on ❝ remplit la place comme fi elle avoit vaqué par décès. Parmi les affociés il peut y avoir “quatre étrangers. Les affemblées ordinaires fe tiennent au Louvre les mardis & les "vendredis, &* les féances durent depuis

trois heures jufques à cinq*. Les vacances "commencent le huitième de septembre & "finiffent le onzième de novembre*. L'Aca“démie vaque encore pendant la quin❝zaine de Pâques, la femaine de la Pentecôte " & depuis Noël jufques aux Rois. *Les penfionnaires ne peuvent s'abfenter plus de "deux mois, pour leurs affaires particuliè"res, fans un congé exprès du Roi*. Chaque

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académicien eft obligé de choifir quelque "objet particulier de fes études pour en rendre compte aux affemblées. L'Académie doit s'appliquer à faire des médailles fur les principaux événemens de l'Hiftoire de "France fous tous les règnes, jufqu'à l'origine de la monarchie, à composer les def"criptions hiftoriques des mêmes événemens par rapport auxquels les médailles auront été faites & à donner l'explication de toutes les médailles, médaillons, pierres & autres "raretés antiques & modernes du cabinet du "Roi, de même qu'à la defcription de toutes

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les antiquités & monumens de France;

mais comme elle eft principalement établie "pour travailler aux infcriptions & autres "monumens qui ont été faits, & que l'on

pourra faire, pour conferver la mémoire des hommes célèbres & de leurs belles actions, fa principale occupation eft de "travailler à ce qui regarde les mêmes ou"vrages tels que font les ftatues, les maufolées, les épitaphes, les médailles, les jetons, les devifes, les infcriptions d'édifices publics, & tous les autres monumens de pareille nature, & de veiller à tout ce qui peut contribuer à la perfection de ceux qui fe font, tant pour l'invention & les deffins, que pour les infcriptions & les légendes, comme auffi à la description "de tous ces ouvrages faits ou à faire, & à "l'explication hiftorique des fujets qui s'y

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rapporteront; & parce que la connoiffance de l'antiquité grecque & latine & des au❝teurs de ces deux langues eft ce qui dispose le mieux à réuffir dans ce genre de travaux, les académiciens doivent fe proposer tout " ce que renferme cette espèce d'érudition "comme un des objets les plus dignes de leur application. *Dans chaque affemblée les "penfionnaires font obligés à tour de rôle

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d'apporter quelques écrits de leur compo"fition; & les honoraires, ainfi que les affo"ciés, font invités à faire la même chofe; &

ces écrits fe laiffent entre les mains du fe

"crétaire pour y avoir recours dans l'occa"fion. L'Académie a foin d'entretenir com"merce avec les divers favans, foit de Paris " & des provinces du Royaume, foit même "des pays étrangers, afin d'être informée de " ce qui s'y fait de curieux par rapport à fes "travaux; de plus elle eft chargée d'examiner

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de nouveau les découvertes confidérables

qui fe feront ailleurs, marquant dans fes "regiftres la conformité ou la différence des

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fiennes à celles dont il fera question. *Les "académiciens, honoraires, penfionnaires & affociés, ont voix délibérative, lorsqu'il ne s'agit que de fciences; les feuls honoraires " & penfionnaires ont voix délibérative, lorfqu'il s'agit d'élections ou d'affaires concernant l'Académie, & ces délibérations fe font par fcrutin*. Ceux qui ne font point de l'Académie ne peuvent affifter qu'aux affemblées qui font publiques deux fois l'année. Le préfident, qui eft au haut bout de la table avec les honoraires, fait délibérer fur les différentes matières, prend les avis de ceux qui ont voix dans la compagnie, felon l'ordre de leur féance, & prononce les réfolutions à la pluralité des voix.

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*Au 1er de janvier, le Roi nomme le préfident, qui peut être continué tant qu'il plaît à Sa Majesté, & un vice-président*. Le fecrétaire & le tréforier font perpé"tuels*. La fonction du premier eft de reM

"cueillir en fubftance tout ce qui eft pro

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pofé, agité, examiné & réfolu dans la compagnie, de l'écrire fur fon registre par " rapport à chaque jour d'affemblée & d'y inférer les écrits dont la lecture a été faite, de figner les actes qu'elle délivre, de donner au public à la fin de chaque année une "hiftoire raisonnée de ce qui s'eft fait de

plus remarquable dans l'Académie, enfin "d'être dépofitaire des regiftres, titres & "papiers concernant l'Académie. Le tréfo

rier a en fa garde tous les livres, meubles, médailles, marbres, jetons ou autres curiofités appartenant à l'Académie, & a foin de "les montrer aux favans qui demandent à "les voir. Pour faciliter l'impreffion des di"vers ouvrages que peuvent compofer les "académiciens, le Roi permet à l'Académie

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de fe choisir un libraire pour imprimer & diftribuer les ouvrages des académiciens "que l'Académie aura approuvés*. Il fe diftribue à chaque affemblée quarante jetons

à ceux des académiciens qui font préfens, "pour récompenfer leur affiduité. Il doit y "avoir une union particulière entre l'Acadé

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mie royale des fciences & celle des infcriptions & belles-lettres; elles tiennent enfemble les deux premières féances d'après "les affemblées publiques pour apprendre "des fecrétaires l'une de l'autre ce qui s'eft fait dans chacune. "