و Apex , Galerus , Albo-Galerus , & qui consistoit en une espece de bonnet blanc , furmonté fouvent d'une couronne. Les Prêtres dans Rome jouissoient de plusieurs privileges, & ils pouvoient aslifter au Senat ; mais ce droit leur fut ôté dans la suite (1). Ils étoient exempts des Charges onereuses (1) Tite-Live de l'Etat , & dispensés d'aller à la guerre. On portoit ordi- Dec. 3.2.7: nairement devant eux un flambeau & une branche de laurier; & il leur étoit permis de monter au Capitole sur un char qu'on appelloit Carpentum. Il y avoit des Prêtres dont le Sacerdoce étoit à vie , d'autres qu’on deftituoit ; mais les Augures ne pouvoient l'être , pour quelque cause que ce fût. Chaqu'ordre de Prêtre avoit son College particulier, & des apo pointemens pour les Sacrifices. Comme dans les Provinces les Prêtres étoient obligés de fournir à la dépense des Jeux publics, & que dès-là le Sacerdoce leur étoit souvenr à charge, on ne contraignoit personne à l'accepter. Dans l'ordre de la Hierarchie Romaine, les Pontifes étoient les premiers. D'abord il n'y en eut que quatre; mais ce nombre ayant été augmenté dans la suite, on les distingua en Pontifes majeurs , & en Pontifes mineurs; les uns & les autres foumis au Souverain Pontife, dont l'autorité étoit si grande, que les Empereurs ne crurent pas cette charge indigne d'eux, comme je viens de le dire. Maître de toutes les ceremonies de la Religion , & du premier College, le Souverain Pontife étoit extrêmement respecté : son chariot , nommé Thenfa , étoit different de celui des autres Prêrres, ainsi que son habillement & le reste de son équipage. Il ne lui étoit pas permis de sortir d'Italie ; comme c'étoit une espece de profanation pour lui de voir un corps mort, lorsqu'il affistoit aux funerailles on metroit un voile entre lui & le cercueil du défunt: c'est Seneque qui nous apprend cette particularité, plus instruit en cela que Dion , lequel parlant de la Pompe funebre d’Agrippa, à laquelle Auguste , Souverain Pontife, assista', dit qu'il ne la raison pour laquelle on avoit mis un voile entre cer Empereur & le cercueil, & que c'est une erreur de croire qu'il n'est pas permis au Souverain Pontife de voir un mort. On m'objectera peut être que Cesar étant Souverain Pontife, alla faire la guerre dans les Gaules, & qu'ainsi sai tort de dire .و Içait pas qu'il n'étoit pas permis à celui qui possedoit cette Charge de Après le Souverain Pontife venoient les Flamines, qui n'é- Comme Jupiter étoit parmi les Romains le plus grand des temps il étoit soumis à des pratiques assez gênantes: suivant (1) Noc. Att . Aulu-Gelle (1), il ne lui étoit pas permis d'aller à cheval ; de 10. C. 15. voir une Armée hors de la ville, rangée en bataille; de jurer; & il ne pouvoit porter qu'une forte d'anneau, percé d'une lui les cheveux. Allis à la premiere place étoient L. libre , pour ر 'étoient auli fort étendus, quoique moindres, & il falloit sur- Les Flamines mineurs, pris parmi le Peuple, étoient moins les Le Roi Sacrificateur, nommé Rex Sacrificulus , fut établi après qu'on eut chassé les Rois de Rome , pour conserver, dit Denys d'Halicarnasse (1), le souvenir des grands biens (1) Liv. d, qu'avoient fait à Rome quelques-uns de leurs Rois. On ordonsia que les Pontifes & les Augures designeroient un des plus anciens , pour avoir soin du culte divin ; mais de peur que le nom de Roi ne fût encore suspect, on établit en même temps que le Roi Sacrificateur seroit soumis au Souverain Pontife. pourtant (a) Tous ces noms sont tirés de Festus & de plufieurs autres Anciens , ou des Inscriptions dont la plupart se trouvent dans Gruter. (b) E.cdem fermè ceremonia funt , quas Flaminicas Diales feorfim aiunt obfervis ture. Aulu-G. L. cit. Tome 1. Mm On lui donnoit aussi le nom de Rex Sacrorum, & à la femme (1) Sanu. l. 1. celui de Regina Sacrorum. Macrobe (1), qui l'appelle le Ponrife mineur , dit qu'il facrifioit à Junon dans la Curie Calabra, ainsi que sa femme qui immoloit à cette Déesse une Truye ou un Agneau femelle. J'ai dit qu'il y avoit à Rome, comme en Grece, des familles Sacerdotales : telle étoit dans cette Ville la famille des Potitiens & celle des Pinariens , pour le culte d'Hercule , & ce Sacerdoce y dura long-temps. L'origine en remontoit au temps d'Evandre, & en voici l'histoire. Hercule étant chez ce Prince , Arcadien d'origine , mais établi en Italie, lui prefcrivit la maniere dont il vouloit être honoré, & chargea de ce soin deux vieillards, dont l'un fe nommoit Potitius, & l'autre Pinarius. Dans le premier Sacrifice qui lui fut offert le soir, (Denys d'Halicarnasse dit que cela arriva au Sacrifice du matin ) Potitius arriva le premier , & Pinarius ne vint que lorsque la ceremonie étoit presque achevée; ce qui engagea Hercule à le punir de fa lenteur, en ordonnant que dans la fuite les Pinariens ne seroient que les Ministres des Potitiens: ce qui fut exactement observé jusqu'à l'an 461. de Rome, que ce Sacerdoce fut aboli. On voit bien que cette fable eft fondée fur ce que le culte d'Hercule ayant été porté en Italie par Evandre, on établit les Potitiens & les Pinariens pour en avoir foin , avec la dependance dont nous venons de parler. A toutes ces fortes de Ministres on doit joindre encore les (2) Epulones. Epulons (2), qui exerçoient le Sacerdoce parmi les Romains. Les Pontifes ne pouvant vaquer à tous les Sacrifices qui se les Dieux, & sur-tout pour Jupiter , s'appelloient les Lectifter(3) Liv.33. nes (3), comme nous le dirons dans l'article des Fêtes. Les (a) Epulonos 'dicebant Antiqui, quos nunc Epulones dicimus, datum autem eft his nomen , quod epulas indicendi Jovi, sæterisque Diis poteftatem haberent. Epulons avoient le privilege de porter la Robe bordée de Parmi les autres privileges accordés aux Epulons, le plus On connoît par Tite-Live la date de la premiere inftitution des Epulons, ce fut l'an 558. de la fondation de Rome, sous le Consulat de Lucius Furius Purpureo , & de M. Claudius Marcellus (a); ensorte qu'on est justement surpris que Pomponius Lætus dise qu'on ne peut pas découvrir l'époque de cette premiere institution (6). Je dirai peu de chose presentement des Prêtres établis pour la garde des Livres Sybillins, me reservant à en parler dans l'article des Sybilles. Tarquin le Superbe ayant acheté ces Livres, institua deux Ministres pour les garder soigneusement: l'an de Rome trois cens quatre-vingt-huit, on en créa huit autres; & enfin on y en ajoûta encore cinq du temps de Sylla, ce qui fit quinze. Ce Ministere, fort respecté à Rome, dura jufqu'au temps de Theodose, à l'an de l'Ere Chrétienne 388. Les Romains avoient encore d'autres ordres de Prêtres & (a) Rome eo primum anno Triumviri Epulones falti, Caius Licinius Lucullus , T: |