- 1 12 on d'autres endroits de la Grece. Les Callistes, ainsi nommées peu près Dades, Fête qui prenoit son nom des torches (3) qu'on y (3) drids. allumoit, durant trois jours : le premier étoit en memoire des douleurs de Latone lorsqu'elle accoucha d'Apollon ; le second étoit pour honorer la naissance de Glycon , & des Dieux ; & le troisiéme en faveur des noces de Podalirius & de la mere d'Alexandre. Les Dedales dont parle au long Pausanias (4), étoient de deux fortes : les petites, que les Pla- (1) fa Beot, téens celebroient tous les ans; & les grandes, qui n'étoient celebrées que tous les foixante ans , en memoire de l'exil des Platéens, qui avoit duré un pareil nombre d'années. Les Argiens avoient une Fête nommée Daulis, pour renouveller le souvenir du combat de Protus contre Acrisius. A Egine étoit la Fête nommée Delphinie , en l'honneur d'Apollon de Delphes. Les Delies devoient leur origine à Thesée , lorsqu'à son retour de Crete, il plaça dans un Temple la Statue de Venus, qu'Ariadne lui avoit donnée. Les Ephesties étoient des Fêtes de Vulcain , où trois jeunes garçons portant des torches allumées, couroient de toute leur force, & celui qui atteignoit le but le premier sans avoir éteint sa torche, gagnoit le prix destiné à cette course. Les Ephestries, qu'on celebroit à Thebes , ayoient quelque chose Tome 1. Nn de bien fingulier. On habilloit le Devin Tiresias en femme, puis on le deshabilloit , & on lui donnoit un autre habit, pour marquer qu'il avoit change de sexe, comme nous le dirons dans son histoire ; & comme Ephestrie fignifie une forte d'habit, une espece de surtout, ce mot devint celui de la Fête. Il arrivoit souvent aulli que les Fêres des Grecs tiroient leur nom du lieu où elles étoient celebrées. Les Gerefties, Fêtes de Neptune, étoient ainsi nommées de Gerefte, bourg de l'Eubée. Les Ithomées , pendant lesquels les Musiciens jouoient à l'envi de leurs instrumens, en l'honneur de Jupiter, tiroient leur nom d'un lieu nommé Ithome. Les Geronthées, Fêtes du Dieu Mars, du lieu appellé Gerenthé, ainsi de plusieurs autres. Quelquefois elles prenoient leur nom de la chose qu’on y offroit aux Dieux. Les Hecatombées, étoient ainsi appellées, parce qu'on y immoloit cent bæufs. Les Galexies, Fêtes d'Apollon , parce qu’on offroit à ce Dieu une bouillie d'orge & de lait. Les Hecatonphonies , marquoient chez les Lacedemoniens qu'ils avoient tué cent de leurs ennemis. Les Elaphobolies , dans laquelle on immoloit à Athenes des cerfs à Diane, parce que ce mot signifie que cette Déesse les tuoit à la chasse. Plus fouvent encore des Dieux ou des Heros en l'honneur desquels elles étoient instituées ; ainsi on voit bien, sans qu'il foit besoin de s'étendre fur ce fujet, que les Heraclées étoient les Fêtes d'Hercule, les Hermées, les Fêtes de Mercure ; les Hyacinthinées, la folemnité ou le deuil que les Lacedemoniens celebroient en l'honneur d'Hyacinthe. Les Eumenides, les Fêtes des Furies : les Erotides , celles de l'Amour, ou de Cupidon ; c'étoient les Thespiens qui celebroient cette Fête: les Tolées, celles d'Iolaus, compagnon d'Hercule : les Ijées, celles d'Isis. Les Leonidées, celles de Leonidas. Les Inoées celles d’Ino. Les Limnarides , celles de Diane furnommée Limnaris. Les Linies, celles de Linus. Les Lycurgies, celles de Lycurgue. Les Musées, celles des Mufes. Les Pelopies, étoient les Fêtes de Pelops ; les Pausanies, celles de Pausanias, Roi de Sparte: les Promethées, celles de Promethée. Les Protesolées, celles de ce Protesilas qui fut tué sur le rivage de Troye, autres. Les Posidonies, celle de Neptune , furnommé par les Grecs Enfin elles prenoient leur dénomination des surnoms des Voici deux Fêtes qui demandent un peu plus de détail. La Les Dionysiaques étoient aussi des Fêtes celebres, non seulement à Athenes, mais aussi dans toute la Grece; leur nom marque assez qu'elles étoient instituées en l'honneur de Bacchus, nommé Dionysus. Elles se divisoient en grandes , en petites, en anciennes & en nouvelles ; & chacune avoit des fingularités qui les distinguoient : dans toutes , regnoient la licence & la debauche. Če Dieu avoit aussi plusieurs autres , pour la même raison. La Fête des Lampes se celebroit trois fois l'an. La premiere étoit nommée les Lampteries. Les Egyptiens du temps des Ptolemées, avoient une Fête qu'on nommoit la Enophorie , parce que ceux qui devoient assister au feftin qu'on faisoit dans le temps de cette Fête, portoient à la main des bouteilles de vin. Les Pelories , celebrées par les Thessaliens , & instituées par Pelorus , avoient beaucoup de rapport avec les Saturnales : les maîtres y seryoient leurs valets à table, comme dans les Chronies celebrées à Athenes en l'honneur de Chronos ou Saturne. Les Sabasies étoient des Fêtes nocturnes en l'honneur de Jupiter Sabasien, ou de Bacchus qui avoit le même surnom ; nous examinerons ce que ce mot signifioit, dans l'histoire des mysteres de Mithras. Les Thargelies, Fête qui donna son nom au mois Thargelion, qui repond à notre mois d'Avril, étoient distinguées des autres par le Sacrifice de deux hommes, ou d'un homme & d'une femme, qu'on avoit soin d'engraisser auparavant. Les Plynteries étoient des jours de Fête de Minerye, qu'on croyoit malheureux, & ! alors, par pendant lesquels , selon Xenophon, on fermoit les Temples de cette Déesse. Il étoit défendu expressement de travailler à quelqu'ouvrage que ce füt , pendant les jours que devoit durer cette Fête, inême en cas de necessité. Il étoit permis , par la Loy de Solon, de jurer par les trois noms de Jupiter, propice, expiateur, & défenseur. Telles étoient les principales Fêtes des Grecs : celles dont je n'ai point fait mention, sont reservées pour l'histoire des Dieux ou des Heros', dont je parlerai dans la suite. Ainsi on trouvera la description des Panathenées & des Pan-Hellenies dans l'Histoire de Minerve ; les Olympies dans la description de ces Jeux ; les Leontiques dans les myfteres de Mithras, dont elles faisoient partie ; les Eléusines , & Thelmophories , dans l'histoire de Cerès ; les fêtes Egyptiennes , à la suite de l'article d'Oliris , &c. Le Calendrier Romain étoit encore plus chargé de Fêtes Fêtes des que celui des Grecs (a), puisqu'outre celles qu'ils en avoient empruntées, ils en avoient institué plusieurs inconnues aux autres Peuples : commençons par celles qu'ils avoient prises des Grecs. Romains, Comme ceux-ci celebroient les Chronies en l'honneur de Saturne, les Romains avoient leurs Saturnales qui furent cele brées pour la premiere fois , au mois de Decembre , lan de Rome 157. Pendant cette Fête, fi nous en croyons Accius, cité par Macrobe, qui a décrit fort au long cette Fête (1), le (1) L. Sat. Senat ne s'assembloit point & les Ecoles publiques étoient “ 7. fermées. Tout le monde prenoit le bonnet nommé Pileus pour marque de la liberté, & des habits particuliers à cette Fête. On se régaloit; on s'envoyoit des presens; les Maîtres servoient les valets à table, & les traitoient magnifiquement : enfin tout respiroit la liberté, & rappelloit le souvenir du siécle d'or, pendant lequel Saturne avoit regné, & où tout étoit commun. Selon Macrobe que nous venons de citer cette Fête commençoit anciennement le 14. avant les Kalendes de Janvier ; mais lorsque Cesar eut ajoûté deux jours à ce mois, elle fut reculée au 16. La Fête nommée Jovialia , étoit la même que (a) Voyez pour cet article Qvide, Rosinus ; Beger , & Demfpterus. . que celle |