NERIN E. Au premier rendez-vous, vous avez du dépit. Damis trop HORTENSE. fortement occupe mon efprit. Sa mere, ce jour même, a fçû par sa visite De fon Fils dans mon cœur augmenter le mérite. Je vois bien qu'elle veut avancer le moment, Où je dois pour époux, accepter mon amant. Mais je veux en fecret lui parler à lui-même, Sonder fes fentiinens. NERINE. Doutez-vous qu'il vous aime? Il m'aime, je le croi, je le fçai. Mais je veux PASQUIN Non. Mais par bon procedé, Il vous rend ce Portrait, dont il eft excedé. HORTENSE. Mon Portrait ! Cij PASQUIN. Repreneż vîte la mignature. HORTENSE. Je doute fi je veille. PASQUIN. Allons, je vous conjure, Dépêchez-moi, j'ai hâte : & de fa part, ce soir J'ai deux Portraits à rendre, & deux à recevoir. Jufqu'au revoir. Adieu. HORTENSE. J'en mourrai de douleur. Ciel ! quelle perfidie! PASQUIN. De plus, il vous fupplic De finir la lorgnade, & chercher aujourd'hui, Avec vos airs pincez, d'autres dupes que lui JE SCENE XII HORTENSE, NERINE, DAMIS, PASQUIN. DAMIS, dans le fonds du Théatre. E verrai dans ce lieu la beauté qui m'engage. C'est Damis. Je fuis pris. Ne perdons point courage. HORTENSE. Quel changement!quel prix de l'amour le plus tendre! 5. Je fens àvos vertus ce que je dois d'estime; Mais je ne fçaurois vous aimer.. Eft-il un trait plus noir, & plus abominable? Non, je ne fçaurois croire une telle infamie. Il pourra... PASQUIN, à Hortenfe. Voulez-vous effuïer un affront? Les femmes à prefent font fi peu respectées ; Par mon Maître... à Damis. Eh! Monfieur, où Diable courez-vous ? DAMIS. Je prétends lui parler de ce beau Billet doux, Voir un peu ... PASQUIN, à Damis. Gardez-vous d'une telle fottife. On vient à bout d'Hortenfe, alors qu'on la méprife. |