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voit une petite lame de papier, que je préfentois l'orifice; cette lame ne m'a paru en aucun temps preffée contre le tuyau par l'air extérieur.

Ayant laiffé refroidir le tout, & brifé le lut qui étoit entier, j'ai trouvé le charbon dans un état bien différent de celui où il eft quand le creuser eft bien fermé fans aucune iffue; il étoit diminué affez fenfiblement de volume, fendillé profondément & en tout fens, couvert par-tout de cendres, & blanchâtre jusques dans l'intérieur des gerfures : il ne pefoit plus que 108 grains; c'est-à-dire, qu'il avoit perdu un peu plus de trois huitièmes de fon poids; il s'en étoit détaché quelques lames cendreufes, & même affez épaiffes, qui étoient tombées au fond du creufet, fans doute dans l'inftant où le creufet fut agité en le retirant du fourneau: cette cendre étoit du poids de 4 grains; ce qui se trouve quadrer affez bien avec les 65 grains de déperdition de substance du charbon, puisque, fuivant Meyer, le charbon confumé en plein air, ne laiffe de cendres que le feizième de fon poids

total.

D'où il paroît réfulter qu'il n'a manqué à l'entiere combustion du charbon, que l'action méchanique de l'air, pour enlever la cendre à mesure qu'elle le couvroit, & qu'il est demeuré dans le même état qu'un charbon que l'on auroit allumé, & que l'on laifferoit enfuite en plein air, mais fans courant.

MEMOIRE

SUR les Dieux propices, que les Anciens

nommoient PROXVMI.

PAR M. SEGUI E R.

1768.

L'ACQUISITION que j'ai faite de quelques Lu le inscriptions dédiées aux Dieux PROXVMIS, m'a 30 Déc engagé à faire des recherches pour les connoître & découvrir, s'il m'étoit poffible, l'origine de ces Divinités topiques, qui partage les fentiments de ceux qui s'appliquent à l'étude de l'antiquité. Un favant distingué du fiécle dernier, Spon, qui par fon ouvrage fur les antiquités de la Ville de Lyon, s'étoit acquis la réputation d'Antiquaire, publia en 1676 un petit Traité fur les Dieux inconnus; il y plaça les PROXVMI, fur la foi de deux infcriptions de Vaison qui leur étoient dédiées, & qu'on avoit trouvées dans les manufcrits de Perrefck: il les redonna dans fes mêlanges d'antiquités. (Miscel. er. ant. pag. 96.)

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Depuis ce temps-là jufqu'à nos jours, on n'en avoit pas découvert d'autres qui établiffent plus pofitivement l'authenticité des Dieux invoqués fous ce nom. Un fameux critique, M. de Maffei, en parlant de ces infcriptions dans un ouvrage compofé long-tems auparavant qu'il ait été donné au public (1), avoit dit, proxumos haud equidem magnifacio; il fembloit douter de leur exiftence. Fabretti a redonné le fecond de ces marbres dans la defcription de ceux qu'il avoit acquis, en parlant de la famille Codonia (2), inconnue à Gruter & aux autres Antiquaires qui l'avoient précédé. Après lui, D. Martin dans fon livre de la Religion des Gaulois (3), rapporta les deux inscriptions de Spon. Les Peres Martene & Durand dans leur voyage littéraire, imprimé en 1717, publierent, d'après un manuscrit qui leur fut communiqué par le Capifcol de la Cathédrale d'Uzès (4), un autre marbre dédié aux mêmes Dieux : ils le placerent à la porte St, Etienne de la même Ville.

PROXIMIS

LEDA E

(1) Maff. ars critica lapidar. pag. 426, edita Lucca, ann. 1765, in-fol.

(2) Fabrett. infcr. dom. pag. 616, no. 137.

(3) Tom. 2, pag. 195.

(4) Tom. 1, pag. 302,

Mais M. Lancellot de l'Académie des Infcriptions & Belles-Lettres, ayant fait imprimer dans fon voyage des provinces méridionales de France la même inscription, il la donna plus correctement, & il nous apprit qu'on la confervoit au village de Baron dans la maison du Prieur. Ce voyage fut imprimé dans le feptiéme volume des Mémoires de cette Académie en 1733. M. Ménard la recopia & la donna dans l'histoire de Nîfmes, fans y faire aucune remarque (1).

On en découvrit une quatrième dans un puits à Avignon. Le Marquis de Caumont, qui avoit eu foin de fa confervation, la communiqua au Baron de Bimard de la Bastre, favant illuftre qui s'appliquoit à l'étude des monuments antiques & les favoit bien expliquer. Il la publia dans une differtation imprimée au commencement du premier volume du nouveau tréfor des infcriptions de Muratori (2), qui la donna dans cet ouvrage un peu différemment de celle de Bimard. Il ne s'apperçut pas qu'elle étoit votive, & que par conféquent elle étoit déplacée dans la claffe où il rapporta. Voici comme on la lit dans la differtation dont je viens de parler :

la

PROX S

V MIS

TIIRT V

1) Hift. de Nîm. tom. 7, pag. 465, no. xxj.

(2) pag. 1778, no. 4?.

Après le décès du Marquis de Caumont, elle a disparu, & on ne fait ce qu'elle eft devenue: nouveau regret pour les Antiquaires, qui defirent depuis long-temps de confidérer des marbres qui puiffent affurer l'authenticité de ces Dieux topiques, fi rares & fi peu connus.

On n'avoit découvert jufqu'alors de ces fortes d'inscriptions, qu'à Vaison, à Avignon, & dans le voisinage d'Uzès. Le pays des Cavares & des Voconces, qui font à la gauche du Rhône, en avoit fourni deux, & celui des Arécomiques une. On ne s'attendoit pas d'en trouver à Nifmes, la capitale de ces peuples. Le hazard m'en a procuré trois, découvertes dans l'ancien fol de cette Ville : elles méritent une attention particuliere ; j'en donne ici les deffeins, d'après les marbres originaux que je conserve (1).

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La premiere appartenoit à M. Flechier de StJulien, neveu du Prélat de ce nom, qui a tant illuftré notre Ville, & dont nous regrettons encore la perte. Il l'a confervée pendant long-temps dans fon cabinet; je la dois à fa libéralité. Elle fera confacrée au public avec plufieurs autres femblables monuments d'antiquité qu'il a bien voulu me céder, & que je joindrai à ceux que je pof

(1) On les voit planche premiere, fig. v, vI & VII.

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