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Après avoir marché dans les routes de la Victoire fur les traces & à l'exemple de fes auguftes aïeux, VOTRE ALTESSE SÉRÉNISSIME, aime à fe délaffer, comme eux, dans le fein des Mufes, & daigne s'intéreffer à nos fuccès. Quel bonheur pour nous, Monseigneur, d'ouvrir & d'étendre la carriere de nos travaux fous les aufpices d'un Prince dont les Peuples admirent la valeur, & qui gagne les cœurs par fes qualités bienfaifantes!

Un fi précieux avantage, MONSEIGNEUR, a redoublé le zèle dont nous fommes animés pour le progrès des Sciences & des Lettres. Il nous enhardit à préfenter aujourd'hui à VOTRE ALTESSE SÉRÉNISSIME, le premier volume des Mémoires qu'elle nous a permis de lui dédier. Il feroit bien flatteur pour nous que cet hommage fût digne de VOTRE ALTESSE SÉRÉNISSIME. Mais nous efpérons tout de l'indulgence d'un Pro

recteur généreux qui aime les talents, & fe plait à les encourager.

La faveur que nous recevons, MoNSEIGNEUR, fait fur nous la plus forte impreffion. Elle ajoute aux fentiments de notre reconnoissance, ceux d'une vive émulation, & nous portera dans la fuite à des efforts plus heureux.

Nous fommes avec le refpect le plus

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PREFACE.

L'ACADÉMIE defiroit depuis long

temps de donner fes Mémoires au Public. Mais elle a éprouvé le fort de la plupart des établissements littéraires (1), & n'a acquis que lentement la confiftance qui étoit néceffaire pour engager les Académiciens à faire un fonds commun de connoiffances, s'il eft permis de s'exprimer ainsi.

Ce n'est que depuis 1761 que les porte-feuilles de l'Académie fe font fucceffivement remplis, & que les registres tenus par un Secretaire Académicien ont confervé des notices fideles de ce

(1) Les Sociétés académiques les plus célèbres n'ont pas même été à l'abri de l'influence des circonftances qui en ralentiffent les progrès.

La Société royale de Londres établie d'abord à Oxford en 1650, & fixée à Londres par Charles II en 1660, n'a publié le premier volume des tranfactions philofophiques qu'en 1665. Quoique l'Académie royale des Sciences de Paris ait été fondée en 1666, ce n'a été qu'en 1698 que Mr. Duhamel en a donné Phiftoire; & malgré le réglement de 1699 qui déterminoit la forme dans laquelle les Mémoires de cette favante Compagnie paroiffent annuellement, ce n'a été qu'en 1701 que le volume de 1699 a été mis au jour.

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qui a été dit ou fait d'intéreffant dans les différentes féances. Avant cette époque, avant l'espèce de révolution arrivée en cette année, tous les Membres de l'Académie fe contentoient de venir lire leurs Ouvrages, aucun d'eux ne les dépofoient dans les porte-feuilles, & le Secretaire en retenoit feulement le titre & la date des lectures.

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Un ufage auffi contraire aux vues du Fondateur, aux progrès des sciences & à la gloire de la Compagnie, a fait perdre une infinité de piéces que la mort de leurs Auteurs a difperfées, & que. jufqu'à préfent il n'a pas été poffible de recouvrer (1). D'ailleurs le temps qui s'eft écoulé depuis la lecture de la plupart des Ouvrages donnés par les Académiciens encore vivants, a pareillement privé l'Académie de quantité de morceaux qui auroient paru avec avantage dans fes Mémoires. Les uns ont été perdus, les autres imprimés, & il y en a

(1) Parmi ces ouvrages on regrette ceux de M. l'Abbé, Derepas, de M. Leauté Doyen de Saint Jean, & de M. Fromageot jeune homme de grande elpérance enlevé à la fleur de fon âge: V. fon Éloge, pag. cx111 de l'Histoire.

plusieurs dont les sujets ont été traités par des Auteurs étrangers à l'Académie, dans des livres qu'ils ont fait imprimer postérieurement à la lecture de ceux-ci.

Par cette combinaison d'événements défagréables, les Differtations, Mémoires, Difcours, ou autres morceaux de Sciences & de Belles Lettres donnés avant 1761, ont été réduits à un trèspetit nombre, & l'on ne trouvera dans ce volume & dans les fuivants que trèspeu de pièces d'une date antérieure à l'année défignée. On dit dans les volumes suivants, parce que l'Académie qui se propose d'en faire fucceffivement imprimer plufieurs, a cru ne devoir pas épuifer dans celui-ci les Ouvrages les plus anciens; ce qui l'auroit forcée à retarder l'impreffion de plufieurs autres d'une date plus récente, & qu'il paroît intéreffant de faire promptement connoître. Ainfi jufqu'à ce que l'Académie ait atteint le courant, chaque volume offrira des differtations, &c. de dates très-differentes.

Chacun de ces volumes fera formé fur le plan des Mémoires de l'Académie

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