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compagné du Connétable de Bourbon & du Seigneur d'Albret d'Or. 1517. val; le Chancelier répéta au Parle ment ce qu'il lui avoit déja dit le 5. Février & le 5. Juin, que le Roi vou. loit abfolument tenir parole au Pape. Le Parlement ordonna que le Con→ cordat & l'acte (1) d'abrogation de la Pragmatique feroient de nouveau communiqués au Parquet; le Chancelier les reprit au Parquet, & les reporta le lendemain au Parlement, qui en ordonna encore la communication au Parquet (2). Le Roi s'en indigna, & le 26. le Bâtard de Savoye fon oncle (3) porta au Parle

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(1) Ces deux A&tes, quoique relatifs au même objet, font très-différens l'un de l'autre. L'acte de révocation de la Pragmatique, n'avoit point été concerté avec les Miniftres du Roi, & il étoit fi contraire aux Libertés de l'Eglife Gallicane que le Roi, malgré les inftances du Pape, ne cruc pas devoir infifter pour qu'il fût enregistré ; ainfi la Pragmatique n'eft cenfée révoquée que par le Concordat, qui n'en parle point, mais qui en tient lieu.

(2) Ces détails & ceux qui vont fuivre, font tirés d'un Manufcrit de la Bibliothéque du Roi, M. de M. A. Faur, cotté 8470, 2.

(3) René, légitimé de Savoye, Comte do

ment une lettre, dans laquelle le Roi 1517. reprochoit à la Compagnie ces formalités qu'il regardoit comme un badinage trop peu refpectueux, & lui ordonnoit de procéder à l'enregîtrement, fur l'heure, toute affaire ceffante, & en préfence du Bâtard de Savoye. Le Premier Préfident Olivier excufa, comme il put, fa compagnie fur ce long retardement, il allégua un procès entre le Roi de Navarre & le Maréchal de Lautrec, renvoyé par le Roi lui-même à la décifion du Parlement, & dont on n'avoit pas cru devoir interrompre l'examen. A l'égard de l'affistance du Bâtard de Savoye, il dit que c'é toit une chofe bien nouvelle; en effet, le Bâtard de Savoye n'avoit d'autre titre pour prendre féance au Parlement que la volonté du Roi, il n'étoit point du Corps du Parlement, il n'avoit pas ferment en la Cour. Le

Villars, de Tende &c. fils naturel de Philippe
Duc de Savoye & de Bonne de Romagne, La
Duchefle d'Angoulême étoit fa fœur.

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Bâtard repliqua modeftement: »Je » n'ai point cherché cette commif- 1517. fion; je fens tout ce qu'elle a de dé» fagréable; je voudrois fervir le » Parlement, & non l'affliger. » Il eut enfuite l'attention de fe retirer pour laiffer la Compagnie prendre un parti en liberté.

Il fembloit que le moment de fe déclarer étoit venu, & qu'il n'y avoit plus moyen de reculer. Au contraire, l'occafion de temporifer étoit plus favorable que jamais. Le Roi fe plaignoit des lenteurs paffées, il falloit juftifier le Parlement; cette démarche avoit un air de foumiffion, qui ne pouvoit déplaire, quoiqu'elle cachât une réfiftance nouvelle. Le Roi étoit abfent, il alloit vifiter la côte de Picardie, il falloit lui envoyer une députation; le voyage, le féjour, le retour, le rapport, les nouveaux incidens qui pourroient naître, feroient toujours gagner du tems; on envoye donc le Président de la Haye & le Confeiller Dorigny pour représenter au Roj

que le Parlement n'avoit pû mettre 1517• moins de tems à s'inftruire d'une affaire de cette importance; que l'affiltance du Bâtard de Savoye aux délibérations feroit irrégulière, injufte, fatale à la liberté des fuffrages, injurieufe au Parlement, peu honorable au Roi lui-même; qu'il ne falloit point avilir par la contrainte, des Magiftrats que leurs lumières & leur intégrité avoient fouvent fait choifir pour arbitres par des Princes étrangers.

Le Roi étoit au village de Nempont près de Montreuil, quand les Députés arrivèrent, il les reçut bien, parce qu'ils s'étoient adreffés à fa mere, & que le Grand-Maître les luipréfentoit de fa part; il agréa leurs MA. Ché. excufes fur le délai, & rejetta leurs: Dupuy raifons contre l'affiftance du Bâtard Pragm. & des de Savoye. » Je fais, leur dit il en → propres termes, qu'il y a dans mon → Parlement des gens de bien, & des »gens fages, mais je fais auffi qu'il y a des foux turbulens & téméraires, » je les connois, je fuis inftruit des dif

Hift. de la

Concord.

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que

$5 cours qu'ils ofent tenir fur ma oon» duite. Je fuis Roi aufli bien » mes prédéceffeurs ; je veux être » obéi comme eux; vous me vantez » fans ceffe Louis XII. & fon amour » pour la juftice, fachez que la » juftice m'eft auffi chère qu'à lui; » mais ce Roi fi juste a quelquefois «chaffé du Royaume des rebelles, quoiqu'ils fuffent membres du Par»lement, ne m'obligez point à l'i» miter dans fa rigueur. Si l'on me » réfifte davantage, j'envoyerai les » réfractaires à Bordeaux, à Tou» louse, & plus loin peut-être, j'ai » de plus honnêtes gens qu'eux tout » prêts à les remplacer. Je veux que » mon oncle affifte à toute la délibé» ration, qu'il me rende compte de » chaque opinion, je vous connois » déja, je veux vous connoître en» core mieux. »

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Les Députés voulurent dire un mot contre l'affiftance du Bâtard de Savoye aux délibérations, le Roi les interrompit, en répétant plufieurs fois: Ily fera, il y fera.

1517.

Id. ibid.

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