me fens en connoît que ipheres que l'on pourroit supposer parfaites dans le mê que la matiere subtile est un fuide parfait , & faisant d'ailleurs abstraction de toute cause écrangere à cette matiere. En effet il est nécessaire que les corpufcules de la matiere subtile , puissent en même tems avoir des mouvemens divers & même contraires ; & que cependant ces mouvemens ne diminuent pas ; car li ces corpufcules perdoient à chaque instant un seul petit degré de leurs forces, en peu de tems ils perdroient toutes leurs forces , en peu de tems l'Univers seroit détruit. Il faut donc concevoir que ces corpuscules puissent, sans se choquer, se résister mutuellement par leurs forces centrifuges ; de telle sorte que de deux corpufcules qui se touchent, l’un ne l'emporte pas fur l'autre ; car fi l'un l'emporte fur l'autre, il n'y aura plus d'équilibre. Et comment allier toutes ces idées, si l'on ne re la matiere subtile est composée d'une infinité de Tourbillons, ou de fpheres très-Auides de toue tes sortes de grandeurs, qui remplissent l'Univers , & fe contrebalancent par leurs forces centrifuges ? * v. Loix du Ajoutez à cela (comme je l'ai déja remarqué ailleurs*) choc Art.nz. que les angles, les élevations , les enfoncemens , en va mot toutes les irregularitez qui se trouvent dans les figures qui ne sont pas spheriques , causeroient sans cesse quelque obstacle & quelque diminution au mouvement d'une matiere, qui étant indéfiniment Auide & agitée, doit avoir toutes les facilitez poslibles, pour couler & se mouvoir en tous les sens. Donc, en faisant abstraction de toutes compressions, & autres causes étrangeres à la matiere subtile, les Tourbillons, & sur-tout les plus petits, dont il s'agit dans ce Traité, doivent être de figure spherique, & doivent tendre à conserver cette figure qui leur convient.. *V. Mem. de M. de Mairan *, dans son excellent Memoire de la Rel'Acadh 1722. flexian des corps , prouve (comme je l'ai remarqué dans l'ArP. 49 ticle que je viens de citer) que le corps qui fait le sujet de la lumiere , consiste en de veritables globules. Ainsi deux voies pour nous conduire à une L ne s'agit pas ici d'examiner si ces globules sont des V1: Idée des cor. me suffit de faire remarquer que le plus petit des Tour- puscules dont les billons, comme le plus grand, doit être composé d'un Tourbillons sont nombre indéfini de corpuscules très-agitez, & chaque composez. vent. I. Les parties d'un corpuscule de la matiere subtile, se autre ; parce que le repos n'a pas de force II. Un corpufcule de la matiere subtile est de figure fpherique , lorsqu'il est également pressé de tous côtez. III. Un corpuscule a des figures irregulieres , lorsque les pressions font inégales , & qu'elles ne font pas allez inégales, pour feparer fes parties. IV. Un corpuscule est comme infiniment dur dans l'instant qu'il est également pressé ; & si dans l'instant qui suit , l'égalité des pressions cesse , il peut devenir indéfiniment moll, ou indéfiniment fluide. V. Suivant les differens besoins, un corpuscule peut être divisé en un million d'autres ; & un million de cor VII. puscules peuvent se réunir , pour en former un seul. Tous les points de la CHaque Tourbillon est environné d'un nombre indé- L'un même Toure fini d'autres Tourbillons de toutes sortes de grandeurs, billon , ont des & il peut changer à chaque instant de situation à leur forces centrifiségard. Celui qui en touche maintenant un autre vers ges égales. son équateur , pourra bien-tôt le toucher vers son pole. Si un Tourbillon n'avoit pas une égale force centrifuge en tous ses points , comment dans toutes les situations differentes qu'il peut avoir à l'égard des Tourbillons qui le compriment dans toute sa lurface, pourroit-il se faire qu'il les contrebalançât tous , & qu'il conservât la figure spherique qui lui convient ? Il est donc clair que les points de la surface d'un Tourbillon, ne doivent pas faire leurs revolutions en même tems , de la même maniere que les points de la surface d'une boule, tournent en même tems autour de son axe. Si cela étoit , les corpuscules qui circulent vers l'équateur , auroient beaucoup plus de force centrifuge que tous les autres , & ceux qui circulent vers les poles n'en auroient point ou très-peu. Ceux-ci seroient donc repoussez vers le centre du Tourbillon , sans aucune résiftance de leur part ; & ceux-là s'écarteroient du même centre avec beaucoup de force. Que deviendroit le Tourbillon ? Deflors que l'on admet l'idée des Tourbillons (& peuton se dispenser de l'admettre ? ) il faut , sans balancer, reconnoître cette verité qui en est une suite évidente, sçavoir , que toutes les parties de la surface d'un même Tourbillon, doivent avoir une égale force centrifuge, pour résister également aux impressions des Tourbillons voisins qui les pressent également, & pour se maintenir avec eux dans un exact équilibre. Il ne s'agit pas ici d'examiner d'où peut provenir cette égalité de forces centrifuges, & comment l'équilibre des Tourbillons peut se maintenir. Cet examen impor tant fera le sujet d'un de mes Traitez. Les Tourbillons se touchent R len n'empêche donc que les Tourbillons ne puissent également dans le toucher ausl-bien à leurs poles qu'à leurs équateurs ; tous les points de soit, 1°. qu'ils tournent dans le même sens ; soit, 20 aux poles comme qu'ils tournent en sens contraire. Quelque respect que ailleurs, j'aie pour M. Descartes, je ne puis croire sur fa parole, VIII. que les Tourbillons doivent s'incorporer dans le premier cas, & se détruire dans le second. Je m'en tiens à mes Principes que je viens de déduire de ceux de ce très-illustre Auteur. Les mêmes raisons qui prouvent qu'il y a de grands Tourbillons , prouvent qu'il y en a de petits ; & si l'on admet l'idée des Tourbillons grands & petits , ce sont des spheres de toutes sortes de grandeurs, qui rempliffent fUnivers , qui se touchent dans tous les points physiques de leurs surfaces ; enfin qui peuvent se toucher aux poles comme par tout ailleurs, puisqu'ils ont autant de forces centrifuges à leurs poles, que dans le reste de leurs surfaces. Tous ces principes sont des consequences que je déduis de l'idée seule des Tourbillons : Et l'idée des Tourbillons n'est pas une idée purement Metaphysique ; j'ai prouvé qu'il faut la reconnoître dans la Nature. En considerant les corps élastiques, j'y ai trouvé de petits Tourbillons ; & en considerant les petits Tourbillons dans tous les corps élastiques, je vais maintenant y chercher la cause physique des ressorts, soit parfaits, soit imparfaits. CHAPITRE V. Des petits Tourbillons considerez dans les corps à ressort parfait. v. Loix du I. Description d'un corps à ressort parfait. II. Changemens ..hoc. Art. 34 qui arrivent aux petits Tourbillons , lorsque les corps qui 35.& 36. les contiennent sont comprimez. III. La matiere subtile Sort des corps au premier tems du choc , sans faire aucune résistance , par un effet de fa fluidité naturelle. IV. 14 matiere subtile rentre dans les corps dont elle étoit sortie, par un effet de la force centrifuge de ses petits Tourbillons, V. C'est par un effet de cette même force , que les corps parfaitement élastiques qui se sont choquez avec des forces égales , retournent en arriere avec des forces égales à leurs forces primitives. Ent objets que l'on a fans cesse sous les yeux, 1. Description une éponge, par exemple, une mie de pain, lę d'un corps a ref dedans d'un os ; sur-tout si l'on a soin de les re. fort parfait. garder de près avec un Microscope , peuvent fournir à l'imagination des images imparfaites, mais sensibles de toutes les choses que je vais essayer de décrire dans cet Article , & de faire appercevoir à l'esprit pur. Toutes les parties integrantes d'un corps élastique, sont réunies ensemble dans quelques-uns de leurs points, lignes ou surfaces , & sont separées dans le reste par un nombre indéfini de pores & de petits canaux. Les pores font ordinairement spheriques , parce que peu à peu ils doiveņt avoir été arrondis par le mouvement des Tour, billons de la matiere subtile. Je conviens cependant qu'ils peuvent avoir d'autres figures, par exemple, des figures cylindriques, elliptiques, &c. Mais pour m'exprimer plus clairement, je supposerai que tous les pores d'un corps, |