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cer fes erreurs, quoi qu'il en fit semblant,

mais

il s'enfuit; étant cité il ne comparut point, & de- AN. 1373meura dix-neuf ans en cette opiniâtreté. Enfin Inquifiteur Emeric confulta le pape Urbain V. puis Gregoire XI. & conjointement avec Berenger David alors évêque d'Urgel il déclara publiquement fr. Arnaud heretique opiniâtre, & ils condamnerent fes erreurs. Ce fut donc contre ce frere Arnaud Montanier qui s'étoit retiré en Orient, que le pape Gregoire écrivit à Armand vicaire general des freres Mineurs de l'en voyer prifonier pour comparoître devant le faint fiege.

a

XXVIII. Fin de fainte Brigide. Sup. n. 17.

72. 22.

Après que fainte Brigide eut obtenu du pape Urbain la confirmation de fon Ordre, elle paila à Naples, puis en Sicile, d'où étant retournée Rome, clle crut avoir eu revelation d'aller à Jerufalem quoi qu'âgée de foixante & neuf ans, & partit avec fa fille Catherine. Etant arrivée à la Heliot. t. Terrre-fainte, elle vifita tous les lieux faints: en- 4. p. 38. tre lefquels on comptoit toûjours celui de l'An- Bull. can. nonciation, c'est-à-dire la maifon de Nazaret. Brigide étant revenue à Rome y mourut faintement le vingt-troifiéme de Juillet 1373. chez les filles de fainte Claire à faint Laurent in Panif perna où elle s'étoit retirée. L'année fuivante fon corps fut tranfporté en Suede par les foins de fa fille, & mis dans le monaftere de Vaftein que Brigide avoit fondé, & où fe firent plufieurs miracles.

1. 41.

XXIX.

L'île de Candie apartenoit dès lors aux Venitiens, mais elle étoit habitée de Grees la plupart Kéglemens fchifmatiques, que leurs caloïers & leurs prêtres pour Canempêchoient autant qu'ils pouvoient de le réu- die, nir à l'églife Romaine. C'eft pourquoi le pape Urbain en 1368. écrivit à l'archevêque de cette ile & aux évêques fes fuffragans une lettre où il difoit; A préfent que les cenfures ecclefiaftiques

peuvent être mieux executées avec le fecours du AR. 1373. bras feculier, on efpere parvenir dans cette île à l'extirpation du fchifme; & pour cet effet nous vous ordonons qu'aucun Grec ne reçoive la clericature ou ne foit promû aux Ordres que par un évêque latin, ou un Grec catholique qui lui en done fes lettres; & le prêtre ordoné d'entre eux dira la mefle & l'office felon le rit de l'église Romaine. Nous défendons de plus qu'aucun caloïcr ou prêtre Grec, ne gardant pas nôtre rit, ofe à l'avenir entendre les confeffions ou prêcher au peuple.

Id. 13720

n. 18.

XXX. Fête de la

Prefentasion

Suivant ce deffein d'éteindre le fchifme en Candie le pape Gregoire écrivit ainfi au doge de Venife André Contarini: Nous avons apris depuis peu qu'autrefois le patriarche fchifmatique de C. P. envoïoit dans votre île de Ĉrete un archevêque de fa comunion pour le gouvernement fpirituel des Grecs fchifmatiques : mais un de vos prédeceffeurs défendit fous une groffe peine qu'on y en reçut à l'avenir, & depuis la mort d'un certain Macaire, on l'a ainfi obfervé comme on l'obferve encore. Ce même doge avoit défendu qu'aucun fchifmatique fortit de l'île pour aller récevoir fes ordres d'un évêque fchifmatique, & qui toutefois ne s'obferve plus à prefent, & parlà le fchifme s'entretient dans l'île. C'eft pourquoi nous vous prions de faire obferver inviolablement cette défenfe : & de faire par vous-même & par les officiers que vous avez dans l'île tout ce qui peut contribuer à la converfion des schifmatiques qui vous feront d'autant plus fideles qu'ils feront plus unis avec les Latins catholiques. La lettre eft du vingt septiéme d'Octobre

1373.

.

Philippe de Maifieres gentil-homme François chancelier du roi de Chipre dont il a déja été parlé, vint cette année à la cour du roi Charles

n. 39.
Lannoi.

V.& lui raconta qu'en Orient, où il avoit longtemps demeuré, on celebroit tous les ans la fête A N. 1373. de la Prefentation de la fainte Vierge, en mé- Sup. xcvi. moire de ce qu'elle fut prefentée au Temple à l'âge de trois ans. Philippe ajouta : J'ai fait ré- Hift. Naflexion que cette grande fête n'étoit point conuë varr. 10. 1. dans l'églife d'Occident : & lorfque j'étois ambaffadeur du roi de Chipre auprès du pape, je lui parlai de cette fête, & lui en prefentai l'ofice noté en Mufique: il le fit foigneufement examiner par des cardinaux, d'autres prelats & des docteurs en theologie, & permit de celebrer cette fête, ce qui fut executé à Avignon en prefence de plufieurs prelats & d'un grand peuple.

Après ce recit Philippe de Mailieres prefenta le même ofice au roi Charles, qui le reçut avec joye, & le fit celebrer folemnelement dans fa chapele le vingt-uniéme de Novembre 1373. par le nonce du pape Pierre abbé de Conque & do&teur en decret; qui oficia & prêcha fort elega ment en prefence du roi & de plufieurs prelats & feigneurs que le roi y avoit apelez. C'est le fujet d'une lettre du même roi écrite l'année suivante au maître & aux écoliers du college de Navarre; pour les exhorter à celebrer cette fête de la Prefentation de la Vierge.

re.

XXXI.'

Cette année Edouard III. roi d'Angletere envoya des ambaffadeurs au pape pour le prier de Benefices furfeoir aux referves des benefices d'Angletere d'Angletequi vaquoient en cour de Rome; & de laiffer au valfing. på clergé la liberté des elections pour les évêchez, 18. & aux metropolitains le droit de les confirmer. Le roi & le roiaume fe plaiguoient encore d être lefez fur plufieurs autres articles. Pour y fatisfaire le pape Gregoire envoya en Angletere les deux évêques de Pampelune & de Sinigaille & Gilles Sanchez de Munnos prevôt de Valence, qu'il chargea de doner au roi Edouard la decia

Rain. 1374

. 21.

AN. 1373. ration fuivante. 1. Toutes les inftances pendantes foit en cour de Rome, foit en celle du roi d'Angleterre touchant les benefices vacans en regale, demeureront en fufpens jufqu'à la faint Jean prochaine, après quoi elles pourront être reprifes & pourfuivics. 2. Ceux qui poffedent des benefices en Angleterespar autorité du pape demeureront en poffeffion fans pouvoir être inquietez à caufe de ce qui s'eft paffé. 3. Si pendant cet intervale if vaque des évêchez ou d'autres églifes, dont la vacance done lieu au roi de pretendre la prefentation à quelques benefices : il n'innovera rien au préjudice des parties plaidantes, ou des autres qui auroient des collations du faint fiege. Le refte de cette déclaration contient des précautions femblables pour tenir toutes les afaires en fufpens jufqu'au terme marqué. La date est du vingtuniéme de Decembre 1373.

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Un prêtre & chanoine de Prague nomé Milleczi paffa à Gnefne en Pologne, où fous une aparence de pieté il prêchoit des herefies. Le pape Gregoire en étant averti, écrivit à l'archevêque de Gnefne, de s'en informer & de proceder contre ce prêtre s'il le trouvoit coupable. La lettre eft du trentiéme de Janvier 1374. Le dixième de Février fuivant il en écrivit à l'empereur Charles roi de Boheme, où Milleczi avoit comencé à femer fes erreurs. Le pape marque qu'il en a écrit à l'archevêque de Prague & aux évêques de Breflau, de Litomiffels & d'Olmats, & prie l'empereur d'apuïer par fon autorité les procedures de ces prélats.

La Pologne étoit alors troublée par la faction d'une moine qui prétendoit avoir droit à la courone. Le roi Cafimir III. mourut le cinquième de Novembre 1370. & Louis roi de Hongrie lui fucceda comme fils de fa fœur Elifabet fille de Ladiflas Loctec. Il fut couroné roi de Pologne à

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Cracovie par Jaroflau archevêque Gnefne le dimanche d'après la faint Martin dix feptiéme AN. 1374. de Novembre de la même année 1370. confervant le roïaume de Hongrie. Il y avoit un pa- 20. rent du roi Cafimir nomé Ladiflis le Blanc qui fe voïant veuf & fans enfans, laiffa au roi toutes fes terres, & en aiant reçu mille florins, quitta la Pologne à deffein de n'y plus revenir. Il s'embarqua à Venife, paffa à la Terre-falnte, & à fon retour s'arrêta à Avignon, & fit profeffion dans l'ordre de Citeaux comme frere convers. Après y avoir demeuré long-temps il quita l'habit gris, & prit le noir dans le monaftere de faint Benigne de Dijon.

I! y demeuroit depuis près de quatorze ans P. 17. quand quelques feigneurs lui mandèrent la mort du roi Cafimir, l'exhortant à quiter le monaftere & venir en Pologne prendre poffeffion du roïaume > comme plus proche par les mâles : Non contens d'avoir envoïé, ils revinrent eux- Sup. Liv mêmes, & propoferent l'exemple du roi Cafi- L:X. 7. 39mir, qui étant moine profès à Clugni, & ordoné diacre, fut difpenfé de fes vœux par le pape Benoît I X. l'an 1040. pour regner & fe marier. Suivant cet exemple Ladiflas le Blanc fortit de faint Benigne en 1373. & vint premierement à Avignon demander au pape Gregoire une pareille difpenfe. Mais n'aïant pú l'obtenir, il alla à Bâle où l'attendoient les feigneurs Polonois qui l'étoient venu chercher; & par leur conseil il alla premierement à Bude fe prefenter au roi Louis qui le reçut affez mal; & les feigneurs Polonois voiant leurs efperances fruftrées, l'abandonerent. Or la reine de Hongrie Elifabet feconde femme de Louis étoit niéce de Ladiflas fille de fa four Elle pria tant le roi fon mari en faveur de cet oncle,qu'il le renvoïa à Avignon avec des ambaffadeurs demander au pape qu'il pût revenir au

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