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des autres électeurs de l'empire. Enfin nous a AN. 1395. Vons temoigné nôtre zéte pour l'union autant qu'il nous a été poffible, comme vous pourrez l'aprendre des ambafladeurs. Nous en avons retenu deux pour venir avec nous à Boparde où nous croyons nous affembler avec les autres électeurs le trciziéme de ce mois;& nous vous renvoïerons les deux autres. La lettre eft du feptiéme d'Octobre 1395.

B.755.

8.372.

VIII. Queftions des do

&cuis de

Paris.

P.753.

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Cependant les députez de l'université en Angleterre eurent audiance du roi Richard; & l'abbé du Mont-faint-Michel qui étoit à leur tête fit un très long difcours, pour montrer la néceffité de procurer la fin du fchifme, & que la ceffion étoit la meilleure voye pour y parvenir. Le roi Richard répondit en François par une lertre où il loue beaucoup le zele de l'univerfité de Paris, & demande du tems pour confulter celles d'Oxford & de Cambrige, & promet aux deputez de leur faire favoir enfuite fa refolution. Ils reçurent cette lettre du treiziéme du même mois d'Octobre.

A Paris on propofa vers ce même tens neuf questions pour montrer le tort du pape Renoît, que je réduis pour abreger aux propofitions fuivantes. Le pape eft tenu d'accepter la voye de ceffion, fous peine de peché mortel comme fauRam. 193. teur du fchifme. On ne peut l'excufer fous prétexte d'ignorance, attendu la longueur du tems, les remontrances qui lui ont été faites les par cardinaux, le roi & les princes de France & l'tniverfité de Paris, fur lefquelles il a déliberé. Le fermat qu'il a fait dans le conclave l'oblige à ceder tous peine de parjure. Les cardinaux ne lui dosent point obéir dans la pourfuite des voyes qu'il a propofées. On peut le contraindre à prendre la voye de ceffion; & tout catholique doit y travailler, particulierement les princes.

Sup. B. 3.

S'il refufe cette voye il eft foûmis au concile general de fon obedience, qui peut le dépofer en AN. 1395• cas d'opiniâtreté. Enfin les fentences que le pape pouroit prononcer pour ce fujet ne tiendroient point, & on en pouroit apeler au concile general.

n. 10.

L'univerfité vint à la pratique de ce dernier Spicil. to. 6d article: Et nous avons l'acte d'apel interjeté au p. 143. nom des quatre facultez & des quatre nations, Rain. 1395 où après avoir raporté tout ce qui s'eft paflé en cette affaire, l'univerfité appele du pape Benoît & de tous les griefs qu'elle a foufferts de lui, on p. 1szó pouroit en re evoir à l'avenit, au pape futur unique & veritable & au faint fiege.

En cet acte l'univerfité fe plaint d'un Jacobin p. 149. qui dans un écrit en faveur du pape Benoît, la traitoit fille de fatan, & lui difoit d'autres injures; & toutefois le pape l'avoit reçu dans fa famille, & l'avoit élevé en dignité: d'où elle tire un foupçon vehément que le pape eft fauteur du fchifme. Ce Jacobin étoit Jean Azon docteur Raiv, n. 12, en theologie & penitencier du pape ; & fon écrit tendoit à répondre aux queftions des theologiens de Paris, & à montrer que Benoît ne pouvoit être contraint à prendre la voye de ceffion. Il faut fe fouvenir que dans le fait ils fupofoient de part & d'autre que Benoit XIII. étoit pape legitime.

On trouve auffi deux lettres écrites par des Duboulaj theologiens de Paris à un prélat de la famille du P. 753. pape Benoît, pour répondre aux neuf questions. de l'univerfité. Ces deux lettres fe réduifent aux propofitions fuivantes. Il n'eft pas clair de droit divin que le pape doive accepter la voie de ceffion fous peine de peché mortel c'eft feulement une question problematique, & plufieurs habiles profeffeurs en droit-canon la trouvent fauffe & ridicule. Quand même le pape auroit juré de res

2.754

noncer il n'y feroit pas obligé, s'il voïoit l'église AN. 1395. expofée par fa renonciation à des herefies & des erreurs dangereufes. En ce ferment font fous-entendus plufieurs conditions qui pouroient dif penfer de l'accomplir, & dont l'examen n'apartient pas anx fujets du pape, qui n'ont aucune autorité fur lai. Perfone n'a pouvoir dans le for exterieur de juger le pape malgré lui, pas même le concile general. Ceux qui excitent les autres à s'élever contre le pape, font des féditieux & les auteurs d'un nouveau fchifme; & on doit leur ôter tout pouvoir de conferer des dégrez dans les écoles, jufqu'à ce qu'ils fe foûmetent humblement à celui dont ils tienent ce pouvoir. Ces ennemis déclarez du pape & du faint fiege meritent de perdre tous les privileges qu'ils enont reçus, & qu'ils tournent contre lui. Perfone ne peut ôter au pape la plenitude de puiffance. qu'il a reçûë immediatement de Dieu.

IX.

benefices

défendus.

L'univerfité de Toulouse prit le parti des do-Rôles des cteurs qui avançoient ces propofitions & qui faifoient une espece de fchifme dans l'université de Paris. Car quelques gens du pape Benoit, principalement Guillaume évêque de Bafas s'éforçoient de lui gagner les décrétiftes, par l'efpcrance des benefices qu'il diftribuoit abondament à fes partifans. L'univerfité avertie que quelquesuns d'entre eux avoient envoïé à Benoît un rôle des benefices qu'ils demandoient, écrivit aux cardinaux d'Avignon une lettre où elle dit: Nous avons apris depuis peu que quelques uns des nôtres, non pas docteurs, mais feulement licentiez en droit-canon, des bacheliers ou des écoliers, par le confeil de l'évêque de Befas ont envoié au pape un rôle pour demander des benefices, contre nos reglemens. C'eft pourquoi nous Vous fuplions de vouloir bien fuprimer ce rôle préjudiciable à l'églife, & d'en empêcher l'effet,

8.7527

La lettre eft du vingt-huitiéme de Decembre

1395.

que

?

AN. 1395

Deux mois après, c'eft-à-dire le vingt-deu- p. 755% xiéme de Février de la même année, fuivant l'on comptoit alors, l'univerfité affemblée exprès aux Maturins, fit une ordonance où elle dit: Nous défendons à toute faculté, nation colege ou autre compagnie d'écoliers ou de graduez d'envoyer au pape aucun rôle ou fuplique en forme de rôle, fi ce n'eft du confentement de f'univerfité: autrement les moins dignes & les plus temeraires enleveroient la recompenfe dûe au merite: & il en arriveroit des fcandales & des divifions pernicieufes. C'eft pourquoi nous ordonons à tous ceux qui ont ferment à l'univerfité, non - feulement d'obferver cette défense, mais de dénoncer au recteur les contrevenans. Et fera ce ftatut infcrit dans les livres de chaque faculté & de chaque nation, & tous ceux, qui recevront des dégrez jureront de l'obferver, fous peine d'être retranchez du corps de

fu iverfité.

Pendant le mois de Mars de cette année 1396. elle s'affembla plufieurs fois à l'occafion des lettres qu'elle recevoit de toute la Chrétienté; & le douzième du même mois étant aux Maturins, elle réfolut d'écrire à toutes les univerfitez hors du roïaume & à tous les rois & les princes pour leur recomander la voye de ceffion Les deux lettres circulaires, l'une aux univerfitez,T'autre aux princes ne contienent que la même chofe en fubftance, c'eft-à-dire des exhortations generales à procurer l'union de l'églife, & d'ajoûter foi aux députez qui en font les porteurs. Cependant le roi Richard ayant confulté l'univerfité d'Oxford fur la lettre de l'univerfité de Paris pour la voye de ceffion, reçut la réponfe des docteurs d'Oxford par une très - longue.

P. 77371

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lettre, dans laquelle foit par prevention en faAN. 1396. veur du pape Boniface, foit par jaloufie contre les docteurs de Paris ils rejetent la voye de ceffion, & prétendent que la meilleure est celle du concile general, qui fut en effet fuivie. La lettre de l'univerfité d'Oxford eft du dix feptiéme de Mars 1396. & le roi Richard l'envoya à celle de Paris.

2.785.

X.

Erreurs de
Viclef.
an. 1395.
P. 351.

• 352. To. XI. con

si. p. 2079.

Ant. t.

R. 4.

L'année précedente les Lollards ou Viclefiftes prenant occafion de l'absence du roi qui étoit en Irlande aficherent publiquement à Londres aux portes de faint Paul & de Ouest-minfter des acufations & des propofitions abominables contre les ecclefiaftiques & les facremens. On difoit qu'ils étoient foûtenus par quelques feigneurs Anglois, & ils en vouloient principalement aux religieux. Le roi en étant informé fe preffa de revenir en Angleterre, & y étant arrivé, il fit de fortes éprimandes aux feigneurs qui s'étoient mis a la tête des Lollards, particulierement à Ri chard Sturi, dont il prit ferment de renoncer à leurs opinions: le menaçant s'il y manquoit, de le faire mourir honteufement.

En 1396. le pape Boniface écrivit au roi Richard, le priant d'affifter les prélats contre les Lollards, qu'il déclara traitres, non-feulement à l'églife, mais au roi; & le pria de condamner ceux que les prélats auroient déclarez heretiques. Ce fut peut-être en execution de cet ordre du pape qu'on tint à Londres cette même année un concile provincial, où furent condamnez dix-huit articles tirez du Trialogue de Viclef en voici les plus importans. La fubftance du pain demeure au facrement de l'autel après la confecration. C'eft être préfomptueux & infenfé de décider que les enfans des fideles morts fans batême ne feront point fauvez. Il n'eft pas refervé aux évêques de doner le facrement

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