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dans furent encore appellez & accufez comme le jour précedent; & la caufe remife au pénultié- AN.14.09. me jour du mois, qui étoit un famedi : auquel jour le concile prononça fa fentence par la bou

che du cardinal de Poitiers Gui de Males évêque du Palestrine. Elle porte que les deux contendans Pierre de Lune & Ange Corrario ayant fait défaut, après avoir été citez & appellez jufqu'à trois fois, font déclarez contumaces par le concile, qui ordonne qu'il fera paffé outre & procedé contre eux, & que la ceffion fuivante fe tiendra le lundi après le dimanche de Quafimodo, c'est-à-dire le quinziéme d'Avril, dont Pâques cette année étoit le feptiéme: par conféquent le famedi auquel fe tenoit cette ceffion étoit la veille du dimanche des Rameaux : ainfi le concile ne fut interrompu que pendant la femaine fainte & la fuivante.

du roi des

Cependant arriverent à Pife les ambaffadeurs XXIV. du roi des Romains Rupert de Baviere; & le Ambaffade concile leur donna audiance le lundi quinziéme Romaius. d'Avril. Ils étoient quatre, Jean archevêque de seff. 4• Riga, Matthieu évêque de Vormes, Ulric évê- p. 2119. que élu de Verden, & Conrad de Sufat chanoine 2164.

261.

de Spire L'évêque de Verden portoit la parole, Spicil. pa & propofa par maniere de doute plufieurs difficultez contre la convocation du concile, & les matieres que l'on y devoit traiter. Après avoir oui ces ambaffadeurs on promit de leur faire répon fe à la prochaine ceffion affignée au mercredi vingt-quatriéme d'Avril, mais après avoir donné par écrit leurs difficultez, ils s'en allerent dès le fecond jour, fans prendre congé de perfonne.

Leurs difficultez fe raportoient à trois chefs, la convocation des deux contendans, la foustraction d'obéïffance, l'union des deux coléges de cardinaux. Or c'étoit plûtôt des chicanes que

des difficultez folides, comme fit voir dès-lars AN. 1409. un auteur dont on ne fait pas le nom, en y ré pondant article par article. L'empereur Rupert, ou plutôt le pape Gregoire fous fon nom prétendoit montrer de la contradiction dans les diferentes dates de la fouftraction d'obéiffance: ne diftinguant pas le tems où la réfolution en avoit été prife, & celui où elle avoit eté éxecutée. L'empereur demandoit ? Quand Gregoire a-t-il ceffè d'être pape? On répon doit Quand il a montré notoirement par fa conduite qu'il étoit fchifmatique & héréti que on fut dès-lors obligé de fe féparer de lui, pour ne pas être fauteur du fchifme; quoi qu'on ne puiffe élire un autre pape qu'après la fentence de condamnation.

2168. E.

Obj. 17.

Quant à la convocation du concile, l'empereur chicanoit encore fur la date de l'indiction du concile de Pife, puis il ajoûtoit : La convo cation d'un concile appartient au pape, & il la convoqué autant qu'il eft en lui: On répondor: Il est évident que la convocation faite par Gre goire tend à empêcher le contile général : c'et pourquoi à fon défaut & dans un cas fi né ceffaire les cardinaux devoient convoquer le concile, quand même le pape n'auroit pas été douteux, & méme à leur défaut te clergé de Rome l'auroit pu faire. L'empereur. S'ils dou tent que Gregoire foit pape, pourquoi ne dou tent-ils pas auffi qu'ils foient cardinaux ? Repon fe. C'eft que le doute touchant le pape viest d'une caufe nouvelle, favoir qu'il eft devenu fchifmatique; ce qui ne convient pas aux cardinaux.

L'empereur. La plus grande partie des pre lats qui font à Pife font du parti contraire Gregoire, & qu'il a toûjours tenu pour fchifma tiques: les autres fe font fouftraits à fon obéif

ince, & fe font rendus parties contre lui. Ils e peuvent donc être fes juges, & il n'eft pas AN. 1409 nu de comparoître fur leur citation. Réper fe. eux qui ont embraffé la neutralité & la fouraction font plus propres à être juges en cette faire du fchifme que ceux qui adherent ferement à un des deux contendans. Et les neues ne doivent point être traitez d'ennemis ou parties adverfes: puifque la fouftraction, d'otiffance eft venue par la faute de ceux qui font tez & accufez.

L'empereur. La convocation du concile n'aartient point à ceux qui n'ont aucune jurisdíion fur les perfonnes qu'ils y appellent, & enore moins fur le concile:Or les cardinaux font

Obj. 1

1 ce cas. Réponfe. Quand le concile eft nécefire comme dans le cas prefent; & que le pape e veut pas le convoquer, ou ne le peut, come s'il étoit infenfé: il cft certain par le droit ue les cardinaux peuvent le convoquer; & il 'eft pas de l'effence d'un concile qu'il foit foûis à l'autorité de celui qui le convoque. Le oncile provincial eft au-deffus de l'archevêque ui l'a affemblé. L'empereur. Si Gregoire venoit obj. 214 Pife, & que Benoît n'y vint pas, Gregoire deroit-il renoncer? Car Benoit pourroit dire: Je uis maintenant feul pape, & je n'ai plus de conurrent pourquoi voulez vous que je cede? Réponse. Nous demandons l'execution de la pronelle faite avec ferment de ceder de part & l'autte,

L'empereur. Le terme affigné pour la tenuë Obj. 2 d lu concile étoit trop court pour une grande parie de nôtre obédience à cause de la distance des dieux. Réponse. L'importance de l'affaire & la diligence qu'elle demande pour éviter les périls qui augmentent de jour en jour ont fait prendre le terme.le plus court que l'on pouvoit

raifonnablement. L'empereur. Quant à l'union AN. 1409. des deux autres, les uns font vrais cardinaux, les autres prétendus. Comment les uns ont-ils pû réhabiliter les autres, les abfoudre, lear donner les difpenfes néceflaires, enfin les faire cardinaux ? Réponje. Dans le cas prefent il eft permis de communiquer avec des excommuniez & des fchifmatiques, fans qu'il foit besoin d'absolution on de réhabilitation; & des électeurs peuvent prendre avec eux des perfonnes qui n'ont pas droit d'élire.

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III. fchif ma.c. 35.

Après que les ambaffadeurs de l'empereur eurent expliqué leurs difficultez, ils conclurent en priant de fa part les peres du concile de Pife, de convenir d'un certain jour & d'un certain lieu pour s'affembler de nouveau ; & fi Gregoire manquoit d'y venir & d'accomplir sa promele de ceder, ils proccderoient à l'élection d'un pape unique. Or cette propofition, dit Thierri de Niem, n'étoit qu'une rufe malicieuse. C'étoit l'été, & il faifoit chaud, comme: il fait alors principalement en Italie. Il y avoit à Pise une très-grande multitude d'étrangers, qui la plupart étoient venus de loin par mer, & avoient apporté de quoi fubfifter eux & leurs domeftiques pendant qu'ils féjourneroient à Pife. Ils n'avoient ni chevaux ni autres voitures pour fe transporter ailleurs; & plufieurs, principalement des cardinaux étoient caffez de vicilleffe & d'infirmitez. D'ailleurs s'il eûr fallu appeller de nou veau le pape Benoît, qui étoit en Catalogne, il eût été befoin de lui donner un délai convenable; & cependant ceux qui étoient déja affemblez pour le concile, fe feroient retirez, fans peut-ê re jamais revenir: ne pouvant fournir à la dépense d'un fi long féjour. Les cardinaux demeureroient prefque feuls dans le doute fi Benoît viendroit enfin on ne finiroit rien d'éfectif touchant l'u aion de l'églife.

ambaffa

11. 19. 20.

&c.

Les ambaffadeurs de l'empereur Rupert aïant folu de fe retirer fans attendre la réponse du AN.14.09. oncile de Pife, drefferent, avant que de partir, XXV. in acte d'appel fous le nom de l'un d'entr'eux: Appel des avoir Conrad de Sufat chanoine de Spire & deurs du octeur en theologie: le même qui le feizié- roi Rupert. ne d'Avril avoit préfenté le memoire de leurs Rain. 1409. lifficultez. L'acte d'appel commence par la jutification du pape Gregoire qui n'eft gueres qu'- conc. p.. ine répetition du memoire des difficultez, & 2239. ontient les mêmes plaintes contre les cardinaux le Gregoire: mais ils y font toûjours qualifiez adis cardinaux, comme ne l'étant plus depuis qu'ils l'ont quitté. L'acte d'appel eft très-long;& a conclufion eft, que Conrad comme procueur de l'empereur, appelle à N. S. J. C. & p. 2248 un concile general legitimement affemblé. La date eft du dix-neuviéme d'Avril 140 9. à Pife en l'églife des freres Prêcheurs, dédiée à Cainte Catherine. Et le dimanche vingt-uniéme du même mois les ambaffadeurs fe retire

rent.

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XXVI.

Faits & ar3

ticles contre les deus

papes.

La cinquième ceffion du concile de Pife fut le mercredi vingt-quatrième d'Avril. Le promoteur fit ppropofer par l'avocat, du, concile certains articles contre les deux contendans; & demanda qu'encore que les faits contenus en ces p. 2119. articles fuffent notoires on donât des com- 2172. miffaires pour examiner les témoins afin d'en être mieux informé. Ce qui fut ordoné; & la ceffion fuivante affignée au mardi dernier jour Spicil. d'Avril. Les articles propofez en cette cinquiéme 274. ceffion étoient au nombre de trente-fept & contenoient toute l'hiftoire du fchifme telle que je l'ai rapportée, mais entrant dans un plus grand détail depuis les élections de Benoît XIII. & de Gregoire XII. pour faire voir leurs variations leur mauvaif foi, leur collufion; & montrer que

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