T.IV. p.1. 1.. Religieux Ermite de 3. Jerome de la Congregation du B. Pierre de Pise, en habit ordinaire. Dufti f HISTOIRE DES ORDRES RELIGIEUX, SUITE DE LA TROISIEME PARTIE, CONTENANT Les differentes Congregations qui fuivent la Regle de Saint Auguftin, & les Ordres Militaires qui font compris fous la même Regle. Des Ermites de S. Jerôme de la Congregation du Bienheureux Pierre de Pife, avec la vie de ce S. Fondateur. ES Religieux dont nous allons parler ont été appellés dans le commencement, Les pauvres Freres pour l'amour de Fefus-Christ, enfuite, Les pauvres Ermites de faint Ferôme; & ce n'a été qu'après la mort du Bienheu-. reux Pierre de Pife leur Fondateur, que l'on a donnéson nom aux Religieux de fa Congregation, pour les diftinguer des autres qui prennent auffi le titre d'Ermites de faint Jerôme. Ce faint Fondateur naquit à Pife le 16. Février de l'an 1355. dans le tems que fon pere pere Pierre GambaA Tome IV. TION DU B. PASE. CONGREGA- Corti avoit la fouveraine autorité à Pife & à Lucques, & fa PIERRE DE mere fe nommoit Nieve Gualandi. A peine eut-il en naiffant fait connoître par fes larmes, que nous ne fommes ici-bas que dans une vallée de miferes, qu'il experimenta auffi prefque en même tems, que nous n'y avons aucune ville permanente; car fes parens aïant été obligés de ceder à la fortune qui leur étoit contraire,fe retirerent de Pife, y aïant été contraints par la violence de leurs ennemis, & emmenerent avec eux le petit Pierre qui n'avoit encore que trois mois, Dieu l'accoutumant de bonne heure à la Croix & aux fouffrances. Il fut élevé dans tous les exercices de la Nobleffe. Il s'en aquitoit à la fatisfaction de fes parens; mais en même tems il pratiquoit ceux qui conviennent à un veritable Chrétien & ne refifta point aux mouvemens interieurs que lui dictoit le faint Efprit, & qui lui faifoient concevoir du degoût & du mépris pour les vanités de la terre. Comme un navire prêt à mettre à la voile, il n'attendoit qu'un vent favorable pour fortir du tumulte & de l'embarras du monde, & pour abandonner fa patrie & fes parens. Dieu ne l'appella point à la solitude dès l'enfance, comme faint Jean-Baptifte, ni au commencement de l'adolefcence, comme faint Paul le pere des Solitaires; mais il attendit qu'il fût dans un âge meur & avancé. Ce fut la mort de fa mere qui le détermina à dire un dernier adieu au monde à l'âge de vingt-cinq ans il renonça aux grandes efperances qu'il pouvoit avoir, pour fuivre Jefus Chrift: & dans le tems que fon pere avoit plus de pouvoir dans Pife où il étoit retourné pour reprendre le gouvernement de la Republique, il le quitta & fe revêtit d'un habit pauvre & méprifable pour aller chercher quelque folitude où il pût, inconnu aux hommes, y mener une vie auftere & penitente. .: C'est ainsi qu'un Religieux de la Congregation du bienheureux Pierre de Pife décrit les premieres années de la vie de ce faint Fondateur, dans l'hiftoire qu'il en a donnée en 1695. mais le Pere Papebroch ne prétend pas qu'il fe donna fitôt à la pieté, il dit au contraire, que l'an 1377. avec le fecours de fon frere aîné André Gambacorti, il enleva par force, fa fœur, la bienheureufe Claire, d'un Monaftere où elle s'étoit retirée pour y fervir Dieu; & qu'après l'avoir retenuë dans une efpece de prifon pendant cinq mois, ce fut peut |