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RITE' DE S.

TE.

François de Caftro, Antoine Goeva, de Loyac, de Ville- RELIGIEUX Thiery, Baillet & Giry dans la Vie de faint Jean de Dieu. DELACHAHenfchen. apud Bolland Tom. 3. Aprilis. Silveftr. Maurol. HIPPOLYmar. occean. di tutt. gl. Relig. lib. 5. pag. 430. Barbofa, de fur. Ecclef. Alcag. Tambur. de fur. Abbat. Bonanni, Catalog. Ord. Relig. Hermant, Etabliff. des Ord. Relig. Schoonebek, Hift. des Ord. Relig. & les Conftitutions de cet Ordre.

CHAPITRE XIX.

Des Religieux Hofpitaliers appellés les Freres de la Charité de Saint Hippolyte.

E

pau

Nviron l'an 1585. fous le Pontificat de Gregoire XIII. un faint homme nommé Bernardin Alvarez Bourgeois de la ville de Mexique aux Indes Occidentales, animé du même efprit & de la même compaffion envers les pauvres malades que S. Jean de Dieu, s'affocia quelques perfonnes pieufes & devotes pour en avoir foin. Il fonda un Hôpital hors des murs & à quelque distance de cette ville, avec la permission de l'Archevêque, & le dedia en l'honneur de faint Hippolyte Martyr Patron de la ville de Mexique, en memoire de ce que le culte des Idoles y fut aboli, & qu'elle tomba entre les mains des Chrêtiens le 13. Août, jour auquel l'Eglife celebre la Fête de ce Saint. Bernardin dreffa des Reglemens pour ceux qui s'étoient confacrés avec lui au service des vres malades, & il en demanda la confirmation au Pape Gregoire XIII. après qu'ils eurent été examinés par l'Archevêque. Le Pape les approuua auffi-bien que la fondation & l'érection de cet Hôpital, mais avant que les Lettres en fuffent expediées, ce Pontife mourut, & elles ne furent fignées que par fon fucceffeur Sixte V. qui approuva tout ce qu'il avoit fait en faveur de cet Hôpital. L'on bâtit enfuite deux autres Hôpitaux dans la même ville, dont l'un fut dedié au faint Efprit, & l'autre fut appellé l'Hôpital Roïal, à cause qu'il fut bâti par les liberalités du Roi d'Efpagne. II y en eut auffi un autre dans la ville de Puebles de Los Angelos, fous le titre de faint Roch, & le nombre de ces Hôpitaux augmentant, ils s'unirent enfemble & forme

que

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DE LACHA

RELIGIEUX rent une Congregation, fous le titre de la Charité de faine RITE DE S. Hippolyte, à caufe du premier Hôpital qui avoit été bâti HIPPOLY- fous l'invocation de ce faint Martyr qu'ils reconnurent pour

TE.

leur Chef. Le Pape Clement VIII. aïant appris le progrès que faifoient ces Hofpitaliers, & la charité qu'ils exerçoient envers les malades, leur accorda par un Bref du 2. Avril 1594. tous les Privileges, Graces, & Prerogatives dont joüif foient les Freres de la Charité de faint Jean de Dieu qui étoient pour lors inconnus aux Indes Occidentales où ils n'avoient pas encore paffé, lefquels Privileges leur avoient été accordés par fes predeceffeurs Pie V. Gregoire XII. &

Sixte V.

qua

Ces Hofpitaliers de la Charité de faint Hippolyte ne faifoient que deux Vœux fimples, l'un de charité & l'autre de. pauvreté; mais comme ils ne fe croïoient pas pour cela engagés à la Congregation, ils en fortoient quand bon leur fembloit. C'eft ce qui obligea leur General (qui prenoit la lité de Frere Majeur) & les Hofpitaliers, tant de l'Hôpital de faint Hippolyte que de fept autres qui en dépendoient, d'avoir encore recours au Pape Clement VIII. pour aviser aux moïens d'empêcher les Hofpitaliers de quitter l'Institut. Le Pape crut pouvoir l'empêcher en les obligeant par une Bulle du premier Octobre 1594. de faire à l'avenir les Vœux de perpetuelle hospitalité & d'obéiffance, au lieu de ceux de chafteté & de pauvreté qu'ils faifoient auparavant, & ordon- na que ceux qui les avoient faits, & qui étoient actuellement dans la Congregation, recommenceroient ainfi leurs

Vœux.

car il

Mais il eft arrivé dans la fuite un autre inconvenient de cette forte de maniere de s'engager dans cette Congregation; y en eut qui tranfgreffoient & la chafteté & la pauvreté, fous pretexte qu'ils n'étoient obligés qu'à la perpetuelle hofpitalité & à l'obéïffance, & ils pretendoient même, comme n'étant pas Religieux, qu'ils pouvoient fortir de la Congregation, quand bon leur fembloit. C'est ce que le Frere Jean Cabrera Procureur general de cet Ordre expofa au Pape Innocent XII, l'an 1700. & il fupplia auffi ce Pontife de changer la maniere d'élire le General. Clement VIII. avoit ordonné que l'élection s'en feroit par vingt des plus anciens de la Congregation, & que l'on auroit égard à leur

per- RELIGIEUX DE LACHARITE DE S;"

antiquité du jour qu'ils auroient fait les deux Voeux de petuelle hofpitalité & d'obéiffance; mais comme parmi ces anciens il y en avoit fans experience, qui ne connoiffoient HIPPOLY point l'état de la Congregation, & que fouvent ils élifoient TE des perfonnes peu capables de la gouverner; ce Procureur general demanda au nom de fes Confreres la permiffion de faire des Vœux folemnels fous la Regle de faint Augustin, afin d'engager par des liens indiffolubles les Hofpitaliers dans la Congregation, & qu'au lieu des vingt plus anciens qui devoient élire le General ou Majeur, on en choifiroit vingt autres des plus experimentés & plus capables. Le Pape eut feulement égard à la premiere demande,& par une Bulle du 26. May 1700. il permit à ces Hofpitaliers de la Charité de faint Hippolyte de faire les Voeux felemnels de chafteté, pauvreté, obéiffance, & d'hofpitalité fous la Regle de faint Augustin, & érigea leur Congregation en Ordre Religieux. Il les mit fous la protection du faint Siege, & confirma tous les Privileges qui leur avoient été accordés par fes predeceffeurs, & pour ce qui regardoit l'élection du Majeur le Pape n'y voulut rien changer, laiffant les chofes comme elles étoient auparavant.

Le Frere Cabrera fit enfuite fa Profeffion folemnelle entre les mains du Vice-Regent, en aïant obtenu la permiffion de la Congregation des Reguliers, & prefenta quelques jours après une fupplique au Pape par laquelle il lui expofoit qu'il· étoit fur le point de retourner aux Indes, & qu'il prioit Sa Sainteté de lui permettre de recevoir la Profeffion du General & des autres Hofpitaliers de fa Congregation, à caufe que l'on devoit dans peu proceder à l'élection d'un General. Le Pape ne lui accorda pas encore entierement fa demande, car il lui permit de recevoir feulement la Profeffion du General ou du Vicaire general; mais il ordonna que les autres Freres la feroient entre les mains du General ou du Vicaire general ou de ceux qui feroient commis par eux pour cet effet, & que l'élection du General fe feroit au lieu & en la maniere accoû tumée par ceux qui avoient droit de la faire felon leurs Conftitutions & Statuts qui feroient obfervés, comme il eft plus au long porté par le Bref de ce Pontife du 3. Juillet de la même année, & fa Bulle fut reçuë en Efpagne le 27. Novembre auffi de la même année par le Confeil des Indes qui en or

URSULI

GREGE ES.

donna l'execution. Clement XI. accorda l'an 1701.

la comNES CON- munication des Privileges des Ordres mendians & de la Congregation des Clercs miniftres des infirmes, à ces Hofpitaliers de la Charité de faint Hippolyte. Leur habit est femblable à celui des Freres de la Charité de faint Jean de Dieu, & ne differe que par la couleur qui eft tannée.

Philipp. Bonanni, Catalog. Ord. Religiof. part. 1. Bull. Innocent XII. & Clement XI. & memoires envoies de Rome en 1709.

CHAPITRE XX.

De l'Origine des Urfulines, avec la Vie de la Bienheureufe Angele de Breffe leur Fondatrice.

'Ordre des Urfulines est semblable à ceux de faintAu

&

Lguftin, de faint Benoit, de de faint François qui ont
produit plufieurs Congregations, qui par la diverfité de leurs
habillemens & de leur maniere de vivre, forment comme
autant de differens Ordres; & de même que dans celui de
faint François, il y a des Tierciaires feculiers parmi lefquels
il y en a quelques-uns qui vivent en communauté, & d'au-
tres en particulier fans s'engager, ni les uns ni les autres par
des Vœux folemnels: il y a auffi parmi les Urfulines de fain-
tes filles qui ne font que des Voeux fimples, & dont plufieurs
vivent en communauté & quelques-unes en particulier. C'est
proprement ces dernieres que la Bienheureuse Angele de
Breffe inftitua vers l'an 1537. aïant voulu que toutes fes filles
restaffent dans le monde chacune en la maifon de fes parens,
afin d'être plus en état de remplir les devoirs de charité qu'-
elle leur prefcrivit. Quelques-unes dans la fuite s'unirent en
communauté, ces communautés fe repandirent dans la
France, & embrafferent dans la fuite l'état Religieux comme
l'état le plus parfait, & cela avec tant de fuccés
que de-
puis l'an 1612. que les Urfulines de Paris commencerent
l'état Regulier de cet Ordre, on a veu jusques à present plus
de trois cens cinquante Monafteres divifés en plufieurs
Congregations dont nous parlerons feparément, après avoir
rapporté l'Origine des Urfulines Congregées par la Bienheu-

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