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ORDRE te un, MILITAI

fait du vivant de cette fainte fille en la perfonne de RE DE S. l'Infante Anne d'Autriche, fille de Philippes III. qui fut enBIRGITE fuite Reine de France & mere de Louis XIV. L'Evêque de Valladolid Dom Gregoire Pedrofa fit faire une exacte information de fa vie, & prit les dépofitions par ferment, afin de s'en fervir au procés de fa canonifation, après quoi on fit imprimer ce que le Pere Loüis du Pont avoit laiffé par écrit de fa vie. Le Pere François Cachupin Provincial des Jefuites de la Province de Caftille, prit le foin de cette impreffion, & dédia l'ouvrage à la Reine d'Espagne Marie. Anne d'Autriche: ce livre eft devenu très-rare; mais il y en a un exemplaire dans la Bibliotheque du Roi, & on trouve un abregé de cette vie dans celle du Pere Louis du Pont compofée par le même Pere Cachupin en Espagnol, qui a été traduite en François par Pere Roger de la même Compagnie. 11 eft auffi parlé de cette fainte fille dans le Dictionnaire de Moreri au second Tome. Elle eut pour Compagne pendant vingt-cinq ans, une autre Penitente du Pere Louis du Pont nommée Marine Hernandez native de Villavagnez près de Valladolid, qui aïant perdu fon mari diftribua la meilleure partie de fon bien aux pauvres, fe joignit à Marine Efcobar, & auffi-bien reçut > qu'elle beaucoup de faveurs celeftes. Ces Religieufes Birgittines de la Recollection n'ont que quatre Maifons en Espagne, & ne fe font point étenduës ailleurs..

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Ou s lifons dans les Revelations de fainte Birgitte, que Jesus-Christ lui fit connoître combien lui étoit agreable le vœu de ceux, qui fous le nom de Chevaliers, s'engageoient de donner leur propre vie pour la fienne, & de défendre & maintenir par la force des armes les interêts de l'Eglife & de la Religion Catholique ; mais le même Sauveur fe plaignit auffi à la Sainte, que ces mêmes Chevaliers s'étoient éloignés de lui, qu'ils méprifoient fes paroles, faifoient peu de cas des maux qu'il avoit endurés dans fa Paffion,& de ce que conduits par l'efprit de fuperbe, ils aimoient mieux mourir à la guerre dans la feule veuë d'acquerir de la gloire, &

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MILITAI-
RE DES.

de s'attirer l'eftime des hommes ; que de vivre dans l'obfer- ORDRE vance de fes Commandemens. Cependant Jefus Chrift déclara à la Sainte, que s'ils vouloient retourner à lui, il étoit prêt BIRGITTE. de les recevoir, & en même tems il lui prefcrivit la maniere qui lui feroit la plus agreable, & les ceremonies qui fe devoient obferver quand ils s'engageroient à fon fervice. C'étoit que le Chevalier devoit venir avec fon cheval jufqu'au Cimetiere de l'Eglife, où aïant mis pied à terre & laiffé fon cheval, il devoit prendre fon manteau dont la ligature devoit se mettre fur le front pour marque de la milice & de l'obeïffance aufquelles il s'engageroit pour la défense de la Croix. L'étendard du Prince devoit être porté devant lui, pour marquer qu'il devoit obeir aux Puiffances de la terre dans toutes les chofes qui ne font pas contraires à Dieu. Etant entré dans le Cimetiere, le Clergé devoit venir au devant de lui avec la Baniere de l'Eglife, fur laquelle étoit peinte la Paffion de Nôtre-Seigneur, afin qu'il apprêt qu'il devoit prendre la défenfe de l'Eglife & de la foi, & devoit obcir à fes Superieurs. En entrant dans l'Eglife, l'Etendard du Prince devoit demeurer à la porte, il n'y avoit que la Baniere de l'Eglife qui devoit entrer, pour montrer que la Puiffance divine precede la feculiere, & que les Chevaliers fe devoient plûtôt mettre eu peine des chofes fpirituelles que des temporelles. Il devoit entendre la Meffe, & à la Communion le Roi ou celui qui tenoit fa place s'approchant de l'Autel devoit mettre une épée à la main du Chevalier, en lui difant, qu'il lui donnoit cette épée afin qu'il n'épargnât pas fa vie pour la Foi & pour l'Eglife, pour détruire les ennemis de Dieu & proteger fes amis. En lui donnant le Bouclier il devoit lui dire, que c'étoit pour fe défendre auffi contre les ennemis de Dieu , pour donner fecours aux Veuves & aux Orphelins, & pour augmenter l'honneur & la gloire de Dieu ; & enfuite lui mettant la main fur le cou, il lui devoit dire, qu'il étoit foumis au joug de l'obeïffance. On voit auffi dans d'autres endroits des mêmes revelations la formule des Voeux & de la Profeffion de ces Chevaliers, qui devoit être conçuë en ces termes. Moi infirme Lib. 2. cap. Creature, qui ne fouffre mes maux qu'avec peine, qui n'aime fa propre volonté, & dont la main n'a point de vigueur lorsqu'il faut frapper, promets d'obeir à Dieu & à vous qui êtes mon Superieur m'obligeant avec ferment de défendre l'Eglife contre fes

que

7. & lib. 84.

cap. 326

MILITAI

RE DE S.

ORDRE ennemis, d'encourager les amis de Dieu, de faire du bien aux Veuves & aux Orphelins, de ne jamais rien faire contre l'Egli BIRGITTE. fe Catholique & contre la Foy, & me foumets à recevoir la correction, s'il arrive que je commette quelque faute, afin que l'obeïfance à laquelle je fuis lié, me faffe éviter le peché & renoncer à ma propre volonté, & que je puiffe avec plus de ferveur ne m'attacher qu'à celle de Dieu & à la vôtre.

46. p. 293.

C'est apparemment ce qui a donné lieu à quelques-uns de croire , que fainte Birgitte avoit institué un Ordre Militaire pour refifter aux incurfions des Barbares, & s'opposer aux Heretiques, & que les autres occupations des Chevaliers de cet Ordre étoient d'enfevelir les morts, proteger les Veuves, affifter les Orphelins, & avoir soin des malades dans les HôpiHerm.Hift. taux. M. Hermant dit que ce fut vers l'an 1366. que cette desOrd.Mi- Princeffe inftitua cet Ordre, qu'il poffedoit de grandes rilitaires. c. cheffes & de belles Commanderies en Suede, & que le Pape Urbain V. l'approuva fous la Regle de faint Auguftin, & des ftatuts qui avoient beaucoup de rapport à ceux des Chevaliers de Malte; que ce puiffant boulevard de la Religion en Suede tomba bien-tôt après la mort de cette Princeffe, & que la marque qui diftinguoit ces Chevaliers des autres, étoit une Croix émaillée d'afur à huit pointes, peu differente de celle des Chevaliers de Malte ; finon qu'au bas de la Croix pendoit une langue de feu, fimbole de l'ardeur de leur Foi pour la Religion Chrétienne & de leur charité envers Dieu & envers le Prochain.

Schoone- Schoonebeeck dit la même chofe beeck Hift.

que

Monfieur Hermant;

desOrd.Mi il ajoûte feulement, que lorfqu'ils alloient à la guerre ils porlit. Tom. 2. toient dans leur Etendart la Croix de l'Ordre d'un côté, &

de l'autre trois Couronnes d'or, qui font les anciennes armes
des Goths. Mais le témoignage de ces Auteurs n'empêche pas
que je ne croïe, que cet Ordre eft fuppofé, & qu'il n'a ja-
mais fubfifté; car fainte Birgitte ne peut pas avoir inftitué cet
Ordre en Suede en 1366. puifqu'elle avoit quitté ce Roïaume
dès l'an 1345. ou 1346. pour fe retirer à Rome où elle demeura
toûjours depuis ce tems-là. Elle ne pouvoit pas avoir affigné
de
gros revenus à cet ordre, puisque deux ans après la mort
de fon mari qui arriva en 1343. ou en 1344. au plus tard, elle
fit le partage de fes biens entre fes enfans, difpofa de tout ce
qui la pouvoit diftraire du Service de Dieu, & que pour se

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