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T. IV. p. 50.
fig. 11.

Religieux de l'ordre des pauvres Volontaires,

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en Flandres.

Poilly le jeu. f.

DES PAU

RES.

du cou ; ce qu'ils firent pour fe conformer aux Religieux du ORDRE même Ordre des Maifons de Cologne, d'Halberstad, & de VRES Voquelques autres villes d'Allemagne, qui avoient auffi fait des LONTAL vœux folemnels, & qui avoient pris le même habillement. Ils formoient même une Congregation, comme le témoigne encore Buschus par ces paroles: Conformes jam nunc funt in habitu & in omnibus cæremoniis & modo vivendi, Fratribus fui Ordinis in Colonia & circa Rhenum & in Halberstad, qui fraternitatem & unionem mutuo fervant tanquam capitularem.

Ces Religieux n'étoient que des Freres Laïcs, qui ne recevoient aucun Prêtre parmi eux : la plufpart ne fçavoient pas même lire,& ils s'occupoient à des arts mechaniques. Quelquesuns étoient Tailleurs, Cordonniers, Menuifiers, Forgerons: ils alloient auffi veiller les malades de la ville lorsqu'ils étoient appellés: ils leur donnoient les foulagemens dont ils avoient befoin, les confoloient, les aidoient à faire une bonne mort & portoient leurs corps en terre. Ils ne poffedoient aucuns revenus: le matin ils ne fçavoient pas ce qu'ils auroient à dîner, ils alloient deux à deux, felon l'ordre du Superieur, demander l'aumône par la ville, & mangeoient en commun ce qu'on leur avoit donné.

Ils fe levoient en tout tems à minuit, pour dire dans leur Oratoire Matines, qui confiftoient en un certain nombre de Pater & d'Ave qu'ils recitoient à genoux, après quoi ils faifoient deux heures entieres d'oraifon mentale fur les Myfteres de la Paffion de Nôtre-Seigneur Jefus-Christ, & restoient auffi à genoux pendant ce tems-là, fans qu'ils puffent s'affeoir, n'y aïant aucun fiege dans leur Oratoire. Ils retournoient enfuite dans leurs Cellules pour fe repofer jufqu'à quatre heures & demie ou cinq heures, qu'ils fortoient tous de la maifon pour aller à l'Eglife Cathedrale entendre les Matines, la Meffe & une partie des Heures Canoniales. Ils Y demeuroient pendant trois heures à genoux dans un lieu feparé deftiné pour eux, & retournoient ensuite à la maison où ils recevoient les ordres du Superieur pour aller à la quête ou au travail. Après le dîner, ils fe remettoient au travail jufques à l'heure de Vêpres qu'ils alloient encore à la Cathedrale, où ils recitoient pour Vêpres un nombre de Pater. Ils y demeuroient une heure ou deux & revenoient à la maison pour fouper. Ils alloient enfuite à leur Oratoire où ils difoient Com

S.AMBROI

ORDRE DE plies & faifoient l'oraifon mentale pendant une heure, laquel SE ET DE S. le étant finie, le Superieur donnoit le fignal & ils alloient fe BARNABE Coucher pour fe relèver à minuit.

Bufchus dit encore qu'ils avoient plufieurs privileges qui. leur avoient été accordés par le Saint Siege à la recommandation de Charles Duc de Bourgogne, comme d'avoir dans leurs Maisons une Chapelle avec un Clocher, d'y pouvoir faire dire la Meffe & d'y communier dans la neceffité; mais qu'ils ne devoient rien faire au préjudice de l'Eglife Matrice. Comme ces Pauvres Volontaires avoient obtenu ces privileges à la recommandation du Duc de Bourgogne, il y a de l'apparence qu'ils avoient auffi des Maifons en Flandre: En effet Abraham Bruin, Michel Colyn, & François Modius qui étoient Flamans, ont donné l'habillement d'un de ces Pauvres Volontaires, tel que nous l'avons fait graver, qui eft different de celui que portoient les Religieux du même Ordre en Allemagne; puifque ceux de Flandre avoient un habit de gros drap tanné, qu'ils marchoient nuds pieds fans fandales, & qu'ils avoient toûjours à la main un grand bâton au haut duquel il y avoit un Crucifix. Il y a déja long-tems que cet Ordre ne fubfifte plus.

Joann. Buschus. De Reformat. Monafter. lib. 1. apud God. Guillelm. Leibnitz, fcript. Brunfvic. Tom. 2. pag. 857.

CHAPITRE VIII.

Des Religieux de l'Ordre de faint Ambroise ad nemus, &de faint Barnabé.

I

Ly a eu autrefois deux Ordres differens, l'un fous le nom de faint Ambrofe au bois, communément appellé faint Ambroife ad nemus, l'autre fous celui de faint Barnabé ou des Freres Apoftolins, & qu'on nommoit en quelques lieux Santarelli ; mais qui furent unis par le Pape Sixte V. pour ne faire qu'une même Congregation qui a retenu le nom de faint Ambroife ad nemus. Il y a des Auteurs qui ont cru fans fondement que faint Ambroife avoit été le Fondateur du premier ; peut-être ont-ils appuïé leur opinion fur ce que le Pape Gregoire XI. en confirmant cet Ordre, permit à ces Reli

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