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provincial durera au moins un mois. Les com AN. 1408. parants, quoiqu'en moindre nombre qu'ils ne devroient être, pourront toutefois tenir le concile & y ordonner ce qu'il conviendra, nonob. ftant l'abfence des autres. Les moines de l'Ordre de faint Benoît &.les chanoines réguliers tiendront déformais leurs chapitres provinciaux felon la forme de droit ; & le préfent concile députera des commiffaires pour convoquer les premiers de ces chapitres provinciaux, & y préfider.

Le quatrième chef regarde les appellations. Elles fe feront par dégrés devant les ordinaires: de l'archidiacre à l'évêque, de l'évêque à l'archevêque, de l'archevêque au primat, s'il en

:

un s'il n'en a point, on appellera au concile provincial. Et en cas d'appel d'un juge qui n'a point de fupérieur, & en attendant la tenue du concile provincial, l'appellant excommunié pourra recevoir l'abfolution à cautelle de l'ancien évêque de la province. Si on appelle de celui qui a jurifdiction fur des exempts, & dont l'appel fuivant la coutume feroit porté au faint fiége, on le portera au concile provincial. Les causes des moines de Clugni & des autres Ordres qui ont un chef particulier feront terminées par leur chapitre général qui fe tient tous les ans, comme elles le feroient par le faint fiége. En général on ordonne que le concile provincial exercera l'autorité du faint fiége en ces fortes de procédures.

Le dernier chef de ce réglement regarde la collation des bénéfices. Les élections des prélats fe feront fuivant les régles du droit, fans violences ou autres entreprises de la part des féculiers. S'il s'agit d'un archevêque ou d'un autre prélat qui n'ait point de fupérieur, le concile provincial prendra connoiffance de la caufe &

confirmera l'élu, s'il eft befoin. En attendant

que le concile s'affemble, l'évêque qui tient le AN. 1408. premier rang dans la province fera la procédure néceffaire, dont enfuite il fera fon rapport au concile. Les collations de tous les autres bénéfices fe feront par les ordinaires. Les réguliers feront nommés dans le rôle de l'univerfité comme les féculiers, afin d'être pourvus de bénéfices réguliers; & ce feront les abbés assemblés qui les en pourvoiront. Les dignités, les perfonnats & les autres bénéfices électifs feront laiffés aux chapitres qui ont accoutumé de les élire. Pour éviter les fraudes de ceux qui pourroient le faire mettre fur les rôles de diverfes univerfités ou de divers princes, il eft ordonné que celui qui l'aura fait, fe déterminera dans un mois à un des rôles, fous peine de privation des deux nominations. On ne conférera des bénéfices qu'à ceux qui ont accepté la neutralité. C'est ce qui m'a paru plus important dans ce réglement provifionnel du concile de Paris, où je remarque fur tour la néceffité des conciles provinciaux & l'utilité qu'on y reconnoît.

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pape

XXI.

Concile de

Indic. Arrag.

P.277.CORE.

Le jour de la Touffaints le Benoît fit l'ouverture de fon concile à Perpignan avec grande folemnité. L'affemblée fut très-nombreu- Perpignan. fe, & après que le pape eut célébré la meffe, Alfonfe Exea patriarche de C. P. & adminiftrateur p. 2110. de l'églife de Séville fit un beau fermon, puis en faveur des abfens la feflion fut remile au quinziéme de Novembre. Le douzième, Benoît fit patriarche d'Antioche le tréforier de l'églife de Maguelone, adminiftrateur de l'églife d'Afte. Il fit auffi patriarche de Jérufalem François Chimenes de l'ordre des freres Mineurs tif de Girone en Catalogne recommandable pour la piété & doctrine, Ces deux patriarches

na

titulaires furent facrés par le cardinal Jean

AN. 1408. d'Armagnac.

V. Vading. La premiere feffion du concile de Perpignan fcript. p.140. fut le quinziéme de Novembre: la feconde, le famedi dix-fept, où après le fermon, on récita la profeffion de foi, & Benoît déclara qu'il la croyoit fermement & la profeffoit fincerement. Le mercredi vingt-uniéme de Novembre fut la troifiéme feffion où l'on récita la fuite de ce que Benoît avoit fait depuis qu'il avoit été élevé au pontificat & les peines qu'il avoit fouffertes pour l'union de l'églife; & le récit fut continué pendant cinq autres fellions. A ce concile affifterent prefque tous les prélats des royaumes de Caftille, d'Arragon & de Navarre, ceux de Provence, de Gascogne & de Savoye, environ fix-vingt en tout. On y remarque entr'autres le patriarche d'Alexandrie, Pierre Lune archevêque de Tolede, Garcia Fernandès Heredia archevêque de Saragoffe, & Pierre Zagarriga de Tarragone.

XXII.

Francfort.

Th. Niem.

l. 111. c.36.

Cependant le pape Grégoire ayant été plus de Diéte de trois mois à Sienne vint à Rimini, où il paffa l'hiver. De-là il envoya en Allemagne Antoine Corrario fon neveu cardinal évêque de Porto, en qualité de légat auprès de Rupert roi des Romains , pour le détourner d'envoyer au Rain. n. 60, concile de Pife. La bulle de fa légation eft du treiziéme de Décembre 1408. Mais les cardinaux affemblés à Pife envoyerent auffi en Allemagne le cardinal de Bari Landolfe Maramaure qui arriva à Francfort vers la fête des Rois, c'est-à-dire, au commencement de l'année 1 409. Dans tous les lieux d'Allemagne où il paffa il fut reçu avec grand honneur par le clergé & le peuple, & il assista à la diete qui se tint à Francfort.

Les archevêques de Mayence & de Cologne

:

s'y trouverent & le roi Rupert avec fon confeil Henri duc de Brunfvic, Herman Land- AN. 1408. grave de Heffe, Frideric marquis de Mifnie, & Frideric Burgrave de Nuremberg: Il y eut auffi plufieurs évêques, abbés, comtes, barons & autres feigneurs. Il s'y trouva des ambassadeurs du roi de France, du roi d'Angleterre & de plufieurs autres pays. L'union de l'églife étoit le fujer de la diete, qui étoit affemblée depuis fix jours quand le légat du pape Grégoire y arriva. On lui rendit peu d'honneur en Allemagne, parce qu'on difoit qu'il venoit troubler l'union, ce qui le rendit odieux au peuple; mais le roi Rupert le fit conduire sûrement pendant fon voyage, & l'honora beaucoup. Le légat étant arrivé à Francfort, fit en préfence du roi & de quelques feigneurs un long & ennuyeux difcours, où il s'efforça de juftifier le pape Grégoire de fa conduite; & parla injurieufement & fcandaleusement, car l'action étoit publique, contre les cardinaux qui étoient à Pife, & le cardinal de Bari leur envoyé. Ce procédé déplut fort aux princes & aux autres qui étoient préfens, excepté peut-être le roi & fa fuite. Deux jours après, ce prince fe retira, & les autres peu peu retournerent aufli cha

cun chez eux.

à

les

La conclufion de la diete fut que le roi, archevêques de Mayence & de Cologne, & le marquis de Mifnie envoyerent chacun leurs ambaffadeurs en Italie pour folliciter l'union. Le roi Rupert emmena avec lui à Heidelberg le légat Antoine Corrario, & l'y retint long-tems, le défrayant à fes dépens : en un mot il demeura en tout opiniâtrément attaché au parti de Grégoire. Pendant même qu'il étoit à Francfort, il n'écoutoit point les confeils des princes & des prélats qui lui difoient, qu'il devoit confentir

à

procurer l'union & y exciter Grégoire en touAN. 1408. te maniere. Enfuite le roi Rupert envoya fes ambaffadeurs en Italie, fçavoir, l'Archevêque de Riga, l'évêque de Vormes & celui de Verden qui allerent d'abord trouver le pape Grégoire, & demeurerent long-tems auprès de lui. Il voulut faire cardinal l'évêque de Vormes, mais ce prélat le refufa, craignant peut-être que s'il l'acceptoit, on ne mît un autre évêque à fa place.

Pife.

XXIII.

"Conc. to. XI. P. 2117.

L'ouverture du concile de Pife fe fit au jour Concile de marqué vingt-cinquiéme de Mars 1409. Il s'y trouva plufieurs cardinaux, évêques, abbés, docteurs en théologie & en droit, & les députés de plufieurs prélats abfens. On fit premierement des proceffions folemnelles, le cardinal de Thuri célébra la messe dans l'église cathédrale, & le cardinal de Milan Pierre de Candie fit le fermon. Enfuite on fit les prieres convenables après lefquelles deux cardinaux diacres, deux archevêques, deux évêques avec plusieurs docteurs, & plufieurs notaires fe transporterent à la porte de l'églife, & demanderent à haute voix, fi Pierre de Lune & Ange Corrario, foidifans papes étoient là préfens, ou quelqu'un pour eux. Perfonne n'ayant répondu, ils rentrerent & en firent leur rapport au concile, qui établit des promoteurs pour faire au nom de l'églife univerfelle tout ce qui feroit néceffaire & utile pour l'extirpation du fchifme contre les deux contendans. On établit des Avocats & des notaires pour la pourfuite de la caufe; puis les promoteurs demanderent que les deux contendans fuffent réputés coutumaces en matiere de fchifme & de foi. Mais le concile par grace remit à la prochaine feflion, qui fut ordonnée pour le lendemain.

Sef. 2. 3.

Ce jour vingt-fixiéme de Mars les conten

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