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INTRODUCTION

A LA CONNOISSANCE
DES PEINTURES, SCULPTURES,
MEDAILLES, ESTAMPES, &c.

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avec Privilége de S. M. le Roi de Pologne & Elect.
de Saxe. 1758.

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DISCOURS

PRELIMINAIRE.

COMME la Peinture, ainfi que la
Poéfie, vit de fictions, les
Peintres, à l'exemple des
Poétes, fe font étudiés à
perfonnifier les Vertus, les
Vices, les Paffions.

C'eft

La fcience qui enfeigne à peindre ces êtres intellectuels par des images fenfibles, fe nomme * Iconologie. des Médailles, des Sculptures antiques, des ouvrages des Poétes Grecs & Latins, qu'elle emprunte les attributs particu

* Ce mot tiré du Grec, vient d'excv, image; & de óyos, difcours.

liers à chaque Divinité, & les fymboles qui caractérisent les êtres allégoriques. Elle représente Saturne en vieillard tenant une faulx, Jupiter armé d'un foudre, avec un aigle à fes côtés, Neptune tenant un Trident, Mercure un Caducée, &c. Elle donne à la Prudence un miroir entouré d'un ferpent; á la Justice, une épée & une balance; à la Fortune, un bandeau & une roue; à tous les Fleuves, des couronnes de rofeaux & des

urnes.

Un artiste ne peut à ces images connues & autorisées en fubftituer d'autres,, fans s'expofer à devenir obfcur & in intelligible. L'Allégorie, dit de Piles, eft une espece de langage qui doit être commun entre plufieurs perfonnes, & qui eft fondé fur un ufage reçu. Rụbens & le Brun n'ont pas toujours observé cette régle affez fcrupuleusement. Auffi leur a-t-on reproché que la plûpart de leurs Tableaux étoient des énigmes ; & que les Galleries de Verfailles & du Luxembourg offroient beaucoup d'Allégories que les perfonnes les plus verfees dans la Mythologie & la Science des Emblêmes avoient peine à deviner. Je crois cependant qu'on ne pourroit

accufer de Néologifme les Artistes qui feroient ufage préfentement des nouveaux fymboles employés par ces grands Maîtres. Leurs figures allégoriques nous font devenues en quelque façon familieres par les explications qui en font répandues, & par les Gravures qui les mettent continuellement fous les yeux. Ces figures allégoriques font même devenues néceffaires, pour caractériser plusieurs êtres moraux, dont on chercheroit vainement des Emblêmes dans la lecture des Poétes & dans l'explication des Médailles. C'est pourquoi je n'ai pas fait de difficulté d'en inferer plufieurs dans ce Recueil.

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Mais fuffit-il que l'Allégorie foit autorifée? Non, il faut encore qu'elle foit néceffaire; car tant que l'Hiftoire fe peut éclaircir par des objets fimples qui lui appartiennent, on ne doit pas chercher des fecours étrangers qui l'ornent bien moins qu'ils ne l'embarraffent, & qui font même contraires à l'effet du Tableau, puifque le rôle des figures allégoriques eft toujours froid: ce font des perfonnages que l'imagination ne faifit pas, ou du moins aufquels l'efprit ne prête pas volontiers cette réalité né

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