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d'employer dans le dernier a acte de leurs piéces qui eft toûjours le plus accompli & le plus intereffant; ce qui vous fera très-facile fi vous pouvés vous imaginer que vous êtes fans ceffe en prefence d'un frere dont l'approbation a toûjours fait plus d'impreffion fur votre efprit que celle de tous les hommes enfemble; figurésvous donc, que je vous vois, que je vous entends & que j'ay continuellement les yeux ouverts fur tout ce que vous faites: Je finis & n'ay plus qu'une priere à vous faire, c'est de bien ménager votre fanté, fi la mienne & celle de toute votre famille vous font cheres. Adieu.

trois années du gouvernement de Q. fon

Theâtre qui n'auroit
que trois actes, pour
faire allufion aux frere.

J'Ai

APPROBATION.

Ai lû par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux le Manufcrit qui a pour titre Traduction du Songe de Scipion, & de la Lettre politique de Ciceron à fon frere, avec des Remarques; & j'ai cru que l'Impreffion p'en pouvoit être qu'utile & agréable au Pu blic. A Paris ce 10 Juillet 1724. DE SACY.

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Ad M. Brutum Præfatio.
Nimadverti, Brute, sœpe M.
Catonem, avunculum tuum,

A

a M. Brutus à qui Ciceron adreffe fes

Paradoxes, & à qui il avoit déja adreffé plufieurs de fes Ouvrages Philofophiques, entr'autres, les Livres de la fin des biens & des maux, les queftionsTufculanes & fes entretiens de la nature des Dieux, étoit en grande réputation parmi les Romains, tant par fageffe & fon integrité, que par fon éloquence, & fon courage, c'étoit un des plus grands amis de Ciceron ?

fa

me ils s'appliquoient tous deux à l'éloquence, & à la Philofophie, ils avoient établi entr'eux, un commerce de Litterature, auquel nous fommes fans doute redevables de lå plupart des Livres de Philofophie, & de Rhetorique que Ci ceron nous a laiffés. C'eft ce même Brutus qui fut un des affaffins de Jules-Cefar, il étoit Neveu deCaton d'Utique, car fa

mere Servilie étoit fœurdeCaton,comme com- le raporte Plutarque.

173

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LES PARADOXES DE M. T. CICERON

J

Préface addreffée à M. Brutus. a 'Ai fouvent remarqué, mon cher Brutus, que l'illuftre Caton b vob L'illuftre Caton votre Oncle, c'eft de Caton d'Utique que Ciceron parle ici, it étoit arrierre petit fils de Caton le Cenfeur, & il ne fe rendit pas moins recommandable que lui, par l'austérité de fes mœurs & fon courage invincible: il avoit pris le parti de Pompée dans la Guerre civile; mais voyant. que Cefar étoit Victorieux partout; il aima mieux fe donner la mort, que de furvivre au malheur de fa Patrie,

& de tomber entre les mains du Vainqueur qu'il regardoit comme un Ufurpa teur & un Tiran. Cefar après la Bataille de Pharfale fe vit Maître de toute la Terre, il força toús fes Concitoyens à fe foûmettre à fà puiffance, il n'y eut que Caton qui demeara toûjours inébranlable: on ne sçauroit mieux reprefenter la fermeté de ce Romain qu'Horace l'a fait dans ces deux Vers.

Et cuncta Terrarum fuba&ta
Prater atrocem animum Catonis.

cùm in Senatu fententiam diceret locos graves ex Philofophiâ tractare, abhorrentes ab hoc ufu forenfi & publico: fed dicendo confequi tamen, ut illa etiam populo probabilia viderentur. Quod eò majus eft illi, quàm aut tibi, aut nobis: quia nos câ Philofophiâ plus utimur quæ peperit dicendi copiam, & in quâ dicuntur ea, quæ non multum difcrepant ab opinione populari. Cato autem perfectus meâ fententiâ Stoïcus, & ea fentit, quæ non fanè probantur in vulgus: & in eâ eft hæ

a Car la Philofopbie que nous fuivors tous deux, c'eft de la Philofophie des Académiciens que Ciceron prétend ici par ler, ils furent ainfi appellés, parce que Platon leur Fondateur, avoit coûtume

ples dans la maison d'un nommé Acadé

mus. Ciceron aimoit for leur Secte, parce qu'elle admettoit les ornemens de l'é loquence, pour la quelle il a toujours eû tant de goût & d'inclination: cela

d'inftruire fes Difci- n'empêchoit pas qu'il

"

tre Oncle, débitoit en opinant dans le Senat, les maximes les plus importantes de la Philofophie, & que toutes contraires qu'elles étoient à l'opinion commune & à l'ufage du Barreau, il ne laiffoit pas de leur donner de la vrai femblance.Il nous feroit fans doute plus facile qu'à lui, de réüffir dans ces fortes de differtations, a car la Philofophie que nous fuivons tous deux, eft moins éloignée des idées du peuple, & fournit une ample matiere à l'Orateur. Caton au contraire, qui felon moi, eft un parfait Stoïcien, a des fentimens que le vulgaire n'admet point. D'ailleurs

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