Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors]

qui dans leur inégalité confervent cependant entr'eux une jufte proportion proviennent du mouvement & du. choc des cieux; les fons aigus mellés avec les graves, ne laiffent pas malgré leur varieté, de former une harmonie réguliere: car il n'eft pas poffible que des mouvemens fi rapides fe faffent fans aucun b uit, & il eft naturel, que les Spheres qui font aux deux ex

pofoient que les

cieux étoient des
corps folides, mais
les Philofophes mo-
dernes prétendent,
qu'ils ne le font pas:
En effet s'ils étoient
folides pourrions-
nous appercevoir les
Etoiles à travers l'é-
paiffeur des Spheres
des Planetes? D'ail-
leurs comment pour-
roit on expliquer la
varieté que les Af-

[blocks in formation]

quelquefois au deffous? Ariftote refute ce fiftême plus au long. l. 2. de Cal. Plutarque dans fon Traité de la Mufique rapporte que Platon admettoit aufli l'har monie des cieux ; en effet, ce Philofophe dit à la fin du dixiéme Dialogue de la République que fur chacune des huit Spheres celeftes, il y a une Syrene qui chante, & que ces huit chants reünis forment un concert fort melodieux.Quelle vifion!

D

viter, altera autem acutè fonent. Quam ob caufam fummus ille cæli ftelliferi curfus, cujus converfio eft concitatior, acuto & excitato movetur fono, graviffimo autem hic lunaris atque infimus. Nam terra nona immobilis manens imâ fede femper hæret, complexa medium mundi locum.

12. Illi autem octo curfus, in quibus eadem vis eft duorum,Mercurii & Veneris, modorum septem efficiunt diftinctos inte rvallis fonos:

a La révolution de ces buit Spheres forme fept tons inégaux Le nombre eft la mefure &c. La révolution des huit Spheres ne produifoitfelon les Pytagoriciens que fept tons; parce que les cieux de Mars & de Venus, ayant le même degré de mou

[blocks in formation]

tenaire étoit confacré chès les Anciens. Ils étoient affès fuperftitieux pour le regarder comme le principe de tous les bons & les mauvais évenemens:c'est pour cela qu'ils comptoient les années climacteriques de fept ans en fept ans.

b On a và de bommes affès habiles pour imiter cette bar

tremités rendent des fons tout oppofés: c'eft pour cela que le Ciel des Etoiles tournant avec plus de rapidité que les autres Cieux, produit un fon aigu, & que celuy de la Lune qui eft le plus lent de tous en rend un grave. Pour ce qui eft de la terre, elle ne fait aucun bruit, parcequ'elle eft immobile au centre du monde.

12. La révolution de ces huit Spheres, parmi lesquelles, celle de Mars & de Venus,ont le même degré de mouvement, formea fept tons inégaux; Ce nombre eft la mefure & la regle de toutes chofes. On a vû des b hommes

monie celefte &c. Ciceron veut parler icy de Pytagore, d'Orphée, & de tous ceux qui fe font addonnés à la Mufique. Pytagore entr'autres paffoit pour en être l'inventeur, les anciens prétendoient même qu'il étoit le premier qui eûqimité fur la Lyre la fymphonie des cieux, c'est ce que Quinti

lien rapporte 1. 2. de l'inftitution de l'Orateur mais Pytagore ne pouvoit imiter l'harmonie des cieux fans l'avoir entenduë, cependant felon luy les hommes n'étoient pas plus capables de l'entendre que de regarder, fixement le Soleil fans en être fixement ébloüis. Comment concilier tout cela?

qui numerus rerum omnium ferè modus eft: quod docti homines nervis imitati atque cantibus, aperuere fibi reditum in locum: ficut alii qui præftantibus ingeniis in vita humana divina ftudia coluerunt.

13. Hoc fonitu completæ aures hominum obfurduerunt: nec eft ullus hebetior fenfus in vobis, ficut ubi Nilus ad illa, quæ Catadupa nominantur, præcipitat ex altiffimis montibus, ea gens quæ illum locum accolit, propter magnitudinem fonitûs fenfu audiendi caret. Hic verò tantus eft totius mundi incitatiffimâ converfione fonitus, ut cum aures hominum capere non poffint. Sicut intueri folem nequitis

a Les cataractes du Nil font des endroits dans l'Ethiooù ce Fleuve forme des cafcades en tombant

pie,

avec

grand bruit de deffus des rochers, après quoy il reprend un cours plus tranquille, & va fe décharger par plufieurs embou

affés habiles, pour imiter cette harmonie celefte, par l'inflexion de leur voix,& par la délicateffe avec laquelle ils touchoient les cordes des inftrumens & qui par-là fe font fait un chemin pour revenir au ciel, auffi bien que tous ceux qui fe font appliqués aux fciences les plus fublimes, tandis qu'ils vivoient fur la terre.

:

13. Les fons qui compofent cette harmonie des cieux font fi pénétrans, qu'ils ont confiderablement affoibli les oreilles des hommes: C'eft pour cela que l'oüie eft le plus dur de tous leurs fens car il leur eft arrivé le même accident, qu'aux peuples qui habitent aux environs des cataractes a du Nil, que ce fleuve a rendu tout-à-fait fourds, par le bruit qu'il fait en fe précipitant du haut des montagnes. Enfin l'extrême rapidité des Spheres celeftes produit un bruit fi grand que les hommes ne font pas plus capables

chûres dans la mer d'Egypte. Pline 1. s. de l'Hiftoire naturelle chap. 5. Ciceron dit que les peuples

qui habitent aux en virons des cataractes du Nil font fourds; mais cela eft démenti par les Voyageurs

« AnteriorContinuar »