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tur altè fpectare fi voles > atque hanc fedem & æternam domum contueri: neque fermonibus vulgi dederis te: nec in præmiis humanis fpem pofueris rerum tuarum: fuis te illecebris oportet ipfa virtus trahat ad verum decus. Quid de te alii loquantur, ipfi videant: fed loquentur tamen. Sermo autem omnis ille & anguftiis cingitur iis regionum quas vides, nec unquam de ullo perennis fuit, & obruitur hominum interitu, & oblivione pofteritatis extinguitur.

20. Quæ cum dixiffet, Ego verò, inquam, ô Africane, fiquidem bene meritis de patriâ quafi limes ad cœli aditum patet, quanquam à pueritiâ veftigiis ingreflus patriis, & tuis, decori veftro non defui: nunc tamen, tanto præmio propofito, enitar multò vigilantius. Et ille, tu verò eniterc: & fic habeto, te non effe mortalem, fed corpus.

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parler. Si vous voulez donc aspirer à ce féjour éternel, & concevoir une noble ambition, mettez-vous au-deffus des difcours des hommes, & ne faites point confifter votre bonheur dans les récompenfes que vous pourriés en recevoir: il faut que les attraits de la vertu vous portent à acquerir la vraie gloire. Que les hommes vous donnent tant d'éloges qu'ils voudront, laiffezles faire, & fouvenez-vous que tous leurs difcours feront refferre dans les bornes étroites de ces païs que vous voyez. Jamais perfonne n'eut fur la terre une réputation durable, elle s'éteint avec les hommes, & périt entierement par l'oubly de la posterité.

20. Scipion ayant ainfi parlé je luy dis, puifque les fervices que nous rendons à notre Patrie, nous ouvrent pour ainfi-dire l'entrée du Ciel;quoyque j'aye tâché dès mon enfance de marcher fur vos traces, & fur celles de mon pere, & que je n'aye point dégénéré de vos vertus; cependant la recompenfe que vous me promettés eft fi grande, que je m'efforceray encore davantage à vous

encore

hoc: nec enim is es quem forma ifta declarat: fed mens cujufque, is eft quifque, non ea figura quæ digito demonftrari poteft. Deum te igitur fcito effe, fiquidem Deus eft, qui viget, qui fentit, qui meminit,

a Enfin apprenez que vous etes unDieu, car c'eft d'un Dieu que proviennent les Jenfations, la végétation &c. On peut dire que les hommes font en quelque maniere des Dieux,puif

ment, qu'elle eft le principe du mouvement, & qu'elle n'a reçû la vertu d'agir d'aucune caufe exterieure: ce n'est done point par analogie qu'il met l'homme au nombre des Dieux.

qu'ils font faits à l'i-Il fuit icy comme le mage du Créateur, comme nous l'ap *prend l'Ecriture:mais on ne peut pas donner cette interpréta-. tion à ce que dit Ci

ceron dans cet endroit, car il attribuë à l'ame humaine des proprietés qui ne convienent qu'à l'Etre fouverain,il prouve qu'elle n'a point eû de commence

remarque Macrobe le fentiment de Pytago re & de prefque tous les anciens Philofophes,qui prétendoient que les ames des hommes & même des bêtes étoient des portions de l'ame univerfelle; c'est à dire de la fubftance de Dieu, qui felon eux animoit tout l'univers: c'est ce fenti

imiter. Vous ferés fort bien me répondit-il, car fçachés que ce n'eft pas vous qui êtes mortel, mais feulement votre corps ; & que vous n'êtes point cette figure fous laquelle vous paroif fés La fubftance de l'homme n'eft autre chofe que l'ame, & non pas cet. te forme qui tombe fous les fens. Enfin apprenés que vous êtes un Dieu :

pénétrés & animés par une intelligence; dont tous les hommes & les animaux font des participa

ment que Virgile ex-
plique à la fin du fi-
xiéme Livre de l'E-
néide, lorfqu'il dit
que le ciel la terre,
& tous les Aftres font tions.

Principio cœlum,& terras, camposque liquentes, Lucentemque globum Luna, titaniaque aftra, Spiritus intus alit: totamque infufa per artus Mens agitat molem,& magno fe corpore mifcet. Inde bominum pecudumque genus vitaque volantum &c.

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qui providet; qui tam regit, moderatur & movet id corpus cui præpofitus eft, quàm princeps hunc mundum ille Deus. Et ut ipfum mundum ex quadam parte mortalem ipfe Deus æternus, fic fragianimus fempiternus mo

le corpus

vet.

au

21. Nam quod femper movetur

Tufculanes, & dans le Dialogue de la vieilleffe, elle eft cependant très bien refutée commencement, du premier Livre de la nature des Dieux, où il met ce raifonnement dans la bouche de Velleius defenfeur de la doctrine d'Epicure. Pytagoras qui cenfuit animum effe per natu

ram rerum omnem

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intentum& commeantem ex quo noftri animi carterentur, non vidit distractione

bumanorum animsrum difcerpi & dila. cerari Deum, & cum miferi animi effent, quod plerifque contingeret:tum Dei fartem effe miferam : quod fieri non po eft: cur autem quidquam ignoraret animus bominis fi effet Deus? &c. C'eft à dire, lorfque Pytagore a avancé que la fubftance de Dieu étoit répanduë dans toutes les parties de l'univers, & que les ames des hommes étoient ti

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