confiftat neceffe eft, nec vim ullam hancifcatur, quæ à primo impulfu moveatur. 22. Cùm pateat igitur æternum id effe, quod à fe ipfo moveatur: quis eft, qui hanc naturam animis effe tributam neget? inanimum eft enim omne quod impulfu agitatur externo: quod autem anima eft, id motu cietur interiore, & fuo, nam hæc eft natura propria animæ atque vis. Quæ fi eft una ex omnibus, quæ fefe moveat, neque nata certè eft, & æterna eft, hanc tu exerce in rebus optimis: funt autem hæ optimacura de falute patriæ:quibus agitatus & exercitatus animus velocius in hanc fedem& domum fuam pervolabit: idque ocyus faciet, fi jam tum cùm erit inclufus in corpore, eminebit foras, & ea quæ extra erunt contemplans, quàm maximè Le à corpore abftrahet. Namque corum animi, qui fe corporis voluptatibus dedidere, earumque nature ne recevant plus d'impreffion du premier moteur feroit fans force & fans activité.' 22. Puis donc qu'il eft conftant que les Etres qui fe donnent le mouvement par leur propre vertu font éternels, pourra-t-on nier que les ames humaines ne le foient Car tout ce qui reçoit fon mouvement d'un principe exterieur eft inanimé; mais l'ame a un mouvement interieur qui luy eft propre,& c'eft en cela que confifte fa nature. Que fi de tous les Etres il n'y a que lame qui ait la puiffance de fe mouvoir, certainement elle n'a jamais commencé à exifter ainfi elle exil tera toûjours. Céla étant, exercés la vôtre dans la pratique des vertus les plus héroïques, vous ne pouvés rien faire de plus loüable, que de vous dévoüar aufervice de votre Patrie. L'ame qui s'occupe de ces nobles foins arrivera bien plutôt dans ce lieu qui eft fa veritable demeure, & le retour luy en fera bien plus facile, fi tandis qu'elle eft enfermée dans up corps, elle s'élève le plus qu'il luy sera poffible, au deffus de la matiere, en Fj quafi fe miniftros præbuere, impulfuque libidinum voluptatibus obedientium, & deorum & hominum jura violaverunt: corporibus elapfi circùm terram ipfam volutantur, nec in hunc locum, nifi *multis exagitatis fæculis revertuntur. Ille difceffit, ego fomno ftatim folutus fum. a Ces ames dis-je font errantes au- tour de la terre, &c. Ciceron parle icy felon le fiftême de pytagote qui pretendoit que les ames des hommes vicieux & déreglés paffoient dans d'autres corps pour expier leurs crimes. Pla ton explique ce fiftême dans le Phédre, le Phedon, & le Timée; il dit que le fecond corps que les ames criminelles animent, eft celuy d'une femme, qu'enfuite elles paffent dans des corps de bêtes immondes, & qu'enfin FINIS dédaignant les chofes de la terre, pour ne s'occuper que du Ciel: car les ames qui fe font plongées dans les délices, & qui ont violé les Loix divines & humaines, en fe rendant pour ainfi-dire les miniftres des plaifirs du corps, & en fe laiffant entraîner par les attraits de la volupté; ces ames a dis-je, font errantes au tour de la terre, & ne reviennent au Ciel qu'après bien des fiécles, Scipion ayant ainfi parlé difparut, & je m'éveillay auffi.tôt. lorfqu'elles ont fait en d'autres corps s'ap pelle metempsycofe. C'eft Pytagore qui a mis en vogue cette Doctrine, il n'en étoit cependant pas l'inventeur, car il l'avoit apprife en Egypte où il avoit voyagé comme le remarque Mr. Baile. FIN 70 LETTRE POLITIQUE DE CICERON A SON FRERE ARGUMENT. O Uintus Ciceron, ayant gou verné l'Afie pendant deux ans, fut continué une troifiéme année dans fon Gouvernement ; c'eft ce qui donna occafion à fon frere de lui écrire cette Lettre toute remplie de morale & de fentimens. Elle contient des avis, des louanges,& quelques reproches. Pour lui mieux faire goûter ces avis qui auroient pú bleffer fon amour propre, & pour adoucir les reproches qu'il lui fait fur fes vivacitez, il les affaifonne avec adreffe de louanges & de com plimens, qui paroîtront peut-être un |