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tius ferendum, quàm tibi : factum eft enim meâ culpâ, contrà quàm tu mecum & proficifcens, & per litteras egeras, ut priore anno non fuccederetur.

3. Quod ego dum fociorum faluti confulo, dum impudentiæ non nullorum negotiatorum refifto; dum noftram gloriam tuâ virtute augeri expeto, feci non fapienter; præfertim cum id commiferim, ut ille alter annus etiam tertium poffet adducere.

an dans l'Afie, dans l'efperance qu'un plus long séjour luy donneroit lieu de fatisfaire tout le monde & d'effacer les idées desavantageu fes qu'on avoit conçûes de luy.

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de vous donner un fon frere encore un Succeffeur &c. Pendant la premiere an-, née dugouvernement de Quintus, plufieurs particuliers entr'autres Paconius & Tuf cenius dont il eft parlé à la fin de cette Lettre, porterent leur plaintes contre luy au Senat. Ciceron fenfible à l'honneur prit le party de faire efter

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& 11.

Liffe chap. 10.

a En vous faifant refter une seconde an

fein qu'on avoit l'année derniere de vous donner un fucceffeur; quelques inftances que vous m'euffiez faites avant & depuis votre départ, de folliciter votre rappel.

3. Il eft vrai qu'en m'oppofant à votre retour, j'avois en vûë les interêts de nos Alliez, que je cherchois à réprimer l'infolence de plufieurs Négocians, & qu'en même temps je voulois donner un nouveau luftre à notre gloire par l'éclat de vos vertus; mais ces raifons n'excufent point mon imprudence, car en vous faifant refter une feconde année dans l'Afie, a j'ai donné lieu au Senat de vous y laisser encore une troifiéme.

née dans Afie &c. C'eftde l'Afie mineure dont il s'agit icy, en tant qu'elle faifoit une province Romaine, elle comprenoit la Lydie, la Phrygie, la Myfie, l'Eolie,l'lonie la Carie & la Grece.Tous ces pays dont la plupart ont changé de nom,

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font à préfent fous la domination des Turcs. Les Romains n'avoient pas de province plus belle, & plus fertile que l'Afie mineure, c'eft pour cela qu'une infinité de citoyens Romains alloient s'y établir pour y faire fortune dans le commerce.

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4. Quod quoniam peccatum meum effe confiteor, est sapientes atque humanitatis tuæ curare & perficere, ut hoc minùs fapienti à me provifum, diligentiâ tuâ corrigatur. Ac fi te ipfum vehementiùs ad omnes partes bene audiendi excitâris, non ut cum aliis, fed ut tecum jam ipfc certes: fi omnem tuam mentem, curam, cogitationem & excellentem omnibus in rebus laudis cupiditatem incitâris: mihi crede, unus annus additus labori tuo, multorum annorum lætitiam nobis, gloriam verò etiam pofteris noftris afferet.

5. Quapropter hoc te primum rogo ne contrahas aut dimittas animum, nève te obrui tanquam Aluctu, fic magnitudine negotii finas, contraque erigas, ac refiftas, five etiam ultro occurras negotiis: neque enim ejufmodi partemReip. geris, in quâ fortuna dominetur,

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4.Puifque j'avoue ma faute j'attend de votre amitié que vous la réparerés par votre exactitude, & par votre fageffe. Si la noble ambition que je vous ay toûjours connue vous anime encore, fi vous ne négligés rien de tout ce qui peut vous faire une grande réputation fi vous mettés tous vos foins, je ne dis pas à furpaffer les autres, mais à vous furpaffer vous-même; croyés - moy cette troifiéme année de travail, nous fera goûter des plaifirs folides & durables, & nous procurera une gloire qui paffera même jusqu'à notre pofterité.

5. Je vous recommande donc avant toute chofe de ne point démentir la grandeur d'ame que vous avés fait paroître jufqu'icy, & de ne vous point rebuter, lorfque les grandes affaires viendront tout à coup fondre fur vous, comme des flots impetueux.. C'est alors que vous devés faire de nouveaux efforts,non feulement pour en foûtenir le poids,mais encore pour en prévenir toutes les fuites, car de toutes les affaires que vous avés à traiter, il n'y en a aucune qui depende

fed in quâ plurimum ratio poffit & diligentia.

6. Quod fi tibi bellum aliquod magnum & periculofum adminif tranti prorogatum imperium viderem, tremerem animo, quod eodem tempore effe intelligerem etiam fortunæ poteftatem in nos prorogatam: nunc vero ea pars tibi Reipub. commiffa cft, in qua aut nulla, aut exiguam partem fortuna tenet, & quæ mihi tota in virtute ac moderatione animi pofita effe videatur.

7. Nullas (ut opinor) infidias hoftium, nullam prælii dimicationem, nullam defectionem fociorum, nullam inopiam ftipendii aut rei frumentarie, nullam feditionem exercitûs pertimefcimus: quæ perfepè fapientiffimis viris acciderunt, ut quemadmodum gubernatores optimi vim tempeftatis, fic illi fortunæ impetum fuperare non poflent,

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