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Herennius.

L. 2. à num. 37. ad 45.

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La Rhé- argumens, s'étende ou fe refferre fetorique à lon qu'il eft à propos. Il auroit dû ajoûter que ces argumens étendus font rares dans les difcours oratoires. L'Enthymême, comme Ariftote le remarque, y convient beaucoup mieux, tant par la vivacité, que par la nature des fujets que traitent les Orateurs. Il n'a point omis les moyens d'orner ou de fortifier les argumens par des fimilitudes, des exemples, & des amplifications; en quoi il convient afsez avec Hermogéne. Mais fur quoi il s'étend davantage, ce font les défauts des raisonnemens ou des preuves qu'on donne des propofitions dont ils font compofez; ou des ornemens qu'on y joint. Ce qui eft une espece de Logique dégagée de toute forte d'épines, & trés-utile foit pour nous garantir nous-mêmes de ces défauts, foit pour les découvrir lorfque les autres y tombent. Cela eft fuivi d'une idée Ibid. n. 45. des plus juftes de la Peroraison, & des parties qui la compofent, qui font la Récapitulation, les Paffions, & l'Amplification, chofes qui ont lieu auffi en d'autres endroits du difcours, par exemple, aprés quelque preuve confiderable, ou aprés la Narration. Toutes

La Rhé

ces réflexions, avec quelque chofe que l'Auteur dit encore dans le troifiéme torique à livre fur le genre déliberatif & fur le Herennius. Panégyrique, font proprement ce qu'il appelle l'Invention, que je finis par cette obfervation qu'il fait, Qu'en L. 3.. 18. core que le Panégyrique arrive plus. rarement, il ne faut pas laiffer d'être prêt à s'en acquitter avec honneur.

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Il est beaucoup plus court fur la Difpofition, & néanmoins il nous ap- Ibid. n. 19 prend qu'il y en a de deux fortes ; l'u- 20. 21.ne que l'Art nous prefcrit, parce qu'il faut la fuivre, à parler generalement ;. F'autre que nous prefcrivent les circonftances des affaires, lorfqu'elles nous obligent de laiffer l'ordre prefcrit. par les regles, qui ne font autres que le bon fens; & cela, pour nous accommoder au tems, à l'humeur, ou à la fituation de ceux devant qui nous parlons, & qui font ou prévenus, ou fatiguez, ou preffez; de maniere qu'un Exorde leur étant alors infupportable, il faut aller au fait, fauf à faire habilement entrer dans le corps même du difcours ce que nous aurions dit d'abord pour faire valoir notre cause. Enfin l'Auteur parle de la Memoi- 4.3.8.22. pe & de l'Action, & il y confacre la

Herennius.

La Rhé moitié de troifiéme livre. Que penfer torique à de tous les moyens qu'il fournit pour faciliter la premiere ? Je le dis fans héfiter; il eft plus mal-aifé d'apprendre un difcours par les prétendues regles qu'il nous donne, que de l'apprendre fans aucun de ces fecours ; & même je dis que c'eft double peine que de s'en fervir. On peut lire ces regles pour fe convaincre de la verité. Je fuis perfuadé qu'on en reviendra à ce principe de plufieurs Maîtres habiles, qu'il n'y a que la Nature qui donne la Memoire, & l'exercice qui la perfectionne. Seurement l'Auteur de la Rhétorique à Herennius auroit pû retrancher tout ce qu'il dit fur cet article, felon la promeffe qu'il avoit faite d'abord d'écarter tout ce qui ne ferviroit de rien qu'à rendre l'Art oratoire plus difficile. A l'égard de la prononciation qui comprend la voix & le gefte, peutêtre y a-t-il quelque chofe de plus utile dans fes préceptes. Ils contiennent du moins ce qu'on peut dire de plus raifonnable fur ce fujet dans une Rhétorique, & il le traite avec intelligence. Cependant j'en reviens toujours fur cela à l'exercice, aux préceptes de vive voix, & à l'imitation.

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La Rhé

torique à

On voit par tout ce que j'ai rappor, que Junius a eu raifon de dire Herennius que quel que foit l'Auteur de ces livres, les préceptes en font bons & Method. Eleq. utiles. Il ajoûte qu'ils font expliquez compar. c. 4. en peu de mots, clairement, & en bons termes. Il en fait auffi une analyfe fort courte, qu'il eft inutile de rapporter aprés celle que je viens de faire; ce feroit dire la même chofe en deux façons.

SENE QUE
LE RHETEUR,

Qui fut pere de Seneque le Philo-
fophe, & naquit à Cordoue en
Efpagne environ l'an 700. de la
ville de Rome > 53. ans avant
Jefus-Chrift. On croit qu'il mou-
rut fous le regne de Tibere.

L y a déja du tems qu'il ne refte SENEQUE

&tion qu'il faut mettre entre Seneque

(1) Doctorum fuf- hos Declamationum fiagio

SENEQUE le Rhéteur, & Seneque le Philofophe. le Rhéteur. Celui-ci eft le fils de l'autre. Ils étoient de Cordoue en Espagne, & de l'Ordre des Chevaliers. Le Pere, nommé Marcus, vint s'établir à Rome fous le regne d'Augufte. Il y amena, avec fa femme nommée Helvie, trois fils qu'il avoit. L'un, qui s'appelloit Mela, fut pere du Poëte Lucain; le Philofophe fe nommoit Lucius ; le nom du: troifiéme étoit Novatus. On croit (2) qu'il s'appelloit auffi Junius Gallio. C'est au Pere que nous devons les Déclamations qui portent le nom de Seneque, comme on l'a démontré par des raifons qui fe trouvent dans les Lipf. Ele. Ouvrages de Lipfe, qu'il eft inutile de tranfcrire ici. Il fuffit de remarquer en

1.

in Sence. p. 3. ad calc.

paffant, que la principale de ces raiSchott. Pref. fons fe tire de la difference du style;. parce que celui du pere eft plus enjoué, & que celui du fils eft plus gra ve & plus févere. Ils fe reffemblent néanmoins par un endroit que je remarquerai dans la fuite de cet article..

libros effe Seneca
Rhetoris, Lucii An-
næi Seneca Philofo-
phi patris. Nic. Fab.
L.C.Praf. ad M. Ann.

Senec. Rhetor. edit. 1602,

(2) Qui & Junius Gallio putatur. Schott. Ep. ad Lipf.

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