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1 43 4.

CXIII.

Mort de Ula

dillas Jagellon roi de o

Michou lib. 4. cap. 48.

20.

Cromer. lib.

CXIV.

Mort de Louis d'Anjou, & de

Naples.

la Savoie en duché l'an 1416. Il fut genereux, amateur de la justice, & maintint toujours fes états en paix, pendant que fes voifins étoient en guerre; ce qui fut caufe qu'on l'appella le Salomon de fon fiecle, & que les plus grands princes le prirent fouvent pour arbitre de leurs differends. Nous aurons occafion de parler de lui plus amplement, parce qu'il fut choifi pour remplacer Eugene IV. déposé dans le concile de Basle.

On remarque auffi dans cette même année la mort de Uladiflas Jagellon roi de Pologne, le 31. de Juin à l'âge de 80. ans, après 49. ans de regne. Ce prince avoit beaucoup de religion, & étoit très-charitable envers les pauvres,même jufqu'à l'excès; de quoi le pape Martin V. le reprit. On a écrit de lui qu'il ne buvoit point de vin, & que les jours de jeûne il ne vivoit que de pain, & de quelques légumes. Il ne laiffoit pas pourtant d'avoir des défauts, qui lui furent reprochez par Sbignée évêque de Cracovie. Uladiflas fon fils aîné lui fucceda, malgré l'ambition de ceux qui s'y oppofoient à caufe de fon bas âge. Il fut couronné à Cracovie par l'archevêque de Guefne le jour de faint Jacques 26. de Juillet; & les Grands s'appliquerent beaucoup à rétablir les affaires du royaume, en quoi ils réuffirent.

Le 15. de Novembre de cette année mourut aussi Louis d'Anjou, fils adoptif de Jeanne reine de Sicile & Jeanne reine de de Naples, à Cofance en Calabre fans aucune lignée. Il fut regretté de tous les fujets, avec d'autant plus de raison, qu'on efperoit beaucoup de fa prudence & de fon courage: & la reine qui reconnût trop tard les grandes qualitez de ce prince, s'accufa les larmes aux yeux, d'avoir été caufe de fa mort par fa trop grande ingratitude. Elle ne voulut point permettre qu'on tranfportât fon corps hors du royaume; & tout ce que la no

bleffe

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bleffe d'Anjou put obtenir d'elle, fut que fon cœur feroit porté à Angers dans le tombeau de fes ancêtres. Cette reine ne furvécut pas long-tems au prince, puifqu'elle mourut trois mois après felon Mezerai, & laifpour heritier de fon royaume René d'Anjou frere de Louis, qui étoit pour lors retenu prifonnier par Philippe duc de Bourgogne; ce qui favorifoit beaucoup le deffein qu'avoit Alphonfe roi d'Arragon, de faire valoir le droit de fa premiere adoption, & de fe faifir du royaume de Naples, comme nous le verrons l'année fuivante. Ce fut par la mort de Jeanne que finit la premiere branche d'Anjou, qui avoit produit plufieurs autres branches, donné des rois à la Hongrie, à la Pologne, & duré près de deux cens ans avec beaucoup d'éclat.

Il ne faut pas finir cette année fans parler de la lettre que Jean Comnene empereur de Trebizonde écrivit au pape Eugene le 18. d'Octobre, pour lui témoigner combien il étoit fenfible aux malheurs & aux difgraces de fa Sainteté. Cette lettre fe trouve dans l'appendix du concile de Bafle, art. 119. & il paroît que c'étoit une réponse que ce prince faifoit à deux lettres du pape, l'une écrite de Rome, & l'autre de Florence.

Jourdain de Brice jurifconfulte, avocat confiftorial, & grand-juge de Provence, fit paroitre dans cette année un écrit à la priere du cardinal de Foix, pour défendre l'élection d'Eugene IV. contre le reproche que lui faifoit le cardinal Dominique Capranica, furnommé Firmin du lieu du gouvernement de fon églife, & qui avoit pour fecretaire au concile de Bafle, le célebre Eneas Sylvius, qui fut depuis pape, fous le nom de Pie II. Ce cardinal avoit été nommé au cardinalat Martin V. le 24. de Mai de l'an 1426. avec l'évêque de Lerida, Profper Colonne, & Julien Cefarini: mais fa

Tome X XII.

N

par

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1434.

22. cap. 16. in

fin.

M. Dupin,

Biblioth. des Auteurs du 15e

I

cle tom. 12. in 4.

C

nomination avoit été tenue fecrete jufqu'à la mort de Antonin. tit. Martin V. arrivée fix ansaprès, & il n'avoit fait aucune fonction de cardinal. Quand ce pape fut mort, Capra nica vint pour entrer au conclave en vertu du decret de nomination figné par les cardinaux, portant qu'au cas que Martin V. vint à mourir avant la publication de cette nomination, les cardinaux élus feroient publiez auffi-tôt après, & admis dans le conclave. Néanmoins le college des cardinaux ne voulut point le recevoir,& l'élection fe fit fans lui: il fut même cité devant les cardinaux qu'Eugene nomma pour juger cette affaire; mais il en appella au concile de Bafle, y vint en perfonne, & y fut reconnu pour cardinal. Il fe reconcilia toutefois avec Le pape Eugene, & le vint trouver à Florence,où il reçut le chapeau de cardinal de fa main, & vécut depuis jufqu'à l'année 1458. en grand credit à la cour de Rome.

Dans le tems qu'il étoit au concile de Bafle, quelques-uns voulurent fe fervir de fon exclufion pour rendre nulle l'élection d'Eugene IV. Ce fut fur cette queftion qu'écrivit le jurifconfulte Jourdain de Brice en faveur d'Eugene : & il prouve premierement que le decret de nomination de Martin V. eft nul; en fecond lieu, que le confentement que les cardinaux y ont donné, eft auffi nul, & ne les engage point; troifiémement, que quand ce decret auroit eu quelque vigueur, l'élection d'Eugene IV. ne laifferoit pas d'être valable, & que l'exclufion de Capranica në la rendroit pas nulle. Ce font les trois points que cet auteur traite, fuivant la methode des canoniftes, dans fa confultation donnée Baluze Mif- par M. Baluze dans le troifiéme tome de fes œuvres mêlées, avec l'oraifon funebre du cardinal Capranica, faite par Baptifte Poggio le fils.

cell. tom. 3.

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1.435.

CXVIII.
Suite des ne-

gociations du

Grecs.

On continuoit toujours la negociation avec les Grecs; les députez du concile arrivez à Conftantinople, trouverent le patriarche peu difpofé à faire le voyage d'outre-mer; & quelque tems après les députez que les concile avec les Grecs avoient envoyez vers le pape, revinrent en Orient avec Chriftophle de Corone, chargé en apparence de confentir aux conventions faites avec le concile de Bafle, mais qui avoit des ordres fecrets de les traverfer. Pour en venir à bout, il publia que les peres du concile de Bafle n'étoient point d'accord ni entre eux, ni avec le pape; cependant l'empereur réfolut de traiter avec les députez du concile, & y fit réfoudre le patriarche. On nomnia des commiffaires pour travailler à ce traité; & le concile en dreffa même un decret qui fut envoyé en Orient: mais quand les Grecs eurent vû ce decret, qui portoit que les peres après avoir aboli la nouvelle hérefie des Bohémiens, vouloient auffi éteindre l'ancienne hérefie des Grecs; ces termes choquerent fi fort les Orientaux, qu'ils ne voulurent écouter aucune propofition, que cela ne fût réformé. Les députez du concile promirent qu'on feroit un autre.decret dont le projet fut dreflé. Les Grecs demandoient auffi que le pape affiftât en perfonne au concile, qu'on leur donnât un fauf conduit en bonne forme, & qu'enfin on s'engageât par écrit de les ramener aux frais du concile, quelque évenement que pût avoir la negociation. L'un des députez du concile fut renvoyé à Bafle pour y porter le projet du decret qu'on avoit réformé, & y faire agréer les demandes des Grecs.

CXIX. Vingtiéme

Pendant que toutes ces chofes fe negocioient en Orient, les peres du concile travailloient fortement à faire des feffion du condecrets pour la réforme de l'églife dans fon chef & dans

cile de Bale.

1435.

tom. X11.p 549.

fes membres; & c'eft dans cette vûe qu'ils tinrent la Labbe concil. Vingtiéme feffion le famedi 23. de Janvier de l'an 1435. & qu'ils travaillerent à retrancher de l'églife plufieurs défordres qui s'y étoient gliffez. Le tout eft: compris en quatre decrets.

CXX. Premier de

concubinaires.

Dans le premier porté contre les concubinaires pucret contre les blics,les peres ordonnent qu'après la publication de ce decret, ces concubinaires foient privez des fruits de leurs benefices, dont leurs fuperieurs auroient la difpofition, non pas pour les convertir à leur propre ufage, mais pour les employer au profit de l'églife. Qu'après avoir été avertis par leurs fuperieurs de quitter leurs concubines, ils feront déclarez incapables de jouir d'au cuns benefices, jufqu'à ce qu'ils ayent actuellement quitté leurs concubines, & donné des marques d'amendement. Que fi après avoir été rétablis dans leurs benefices après une férieufe pénitence, ils retombent malheureufement dans leur concubinage public, ils feront déclarez incapables des dignitez ecclefiaftiques fans efperance de retour Ils ordonnent encore que leur decret foit porté dans les provinces, & qu'il foit obfervé par les conciles provinciaux contre les concubinaires publics de chaque province, fous peine de fufpenfe & d'interdit. Que les évêques travaillent ferieufement à faire chaffer de leurs diocefes toutes les concubines & autres femmes fufpectes, employant même pour cela le fecours du bras feculier, s'il y eft neceffaire; & que les enfans nez d'un concubinage public. n'ayent pas la liberté de demeurer avec leurs peres.

Le concile remedie encore à un défordre qui regnoit en ce tems-là. Il y avoit des clercs ayant jurifdiction dans l'églife, qui tiroient un gain en argent des concubinaires publics, & par la confideration de leur pro

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