ODE X. TIRÉE DU PSEAUME XCIII. Que la justice divine eft préfente à toutes nos PAroiffer, actions. Aroiffez, Roi des rois; venez, Juge fuprême; Contre l'orgueil & le blafphême De l'impie armé contre vous. Le Dieu de l'univers eft le Dieu des vengeances, Le pouvoir & le droit de punir les offenfes N'appartient qu'à ce Dieu jaloux. Jufqu'à quand, Seigneur, fouffrirez-vous l'hvresse De ces fuperbes criminels, De qui la malice tranfgreffe Vos ordres les plus folemnels, Et dont l'impiété barbare & tyrannique Ils ont fur votre peuple exercé leur furie, Ils ont de l'orphelin envahi l'héritage; Ne fongeons, ont-ils dit, quelque prix qu'il en coûte, Qu'à nous ménager d'heureux jours. Du haut de la célefte voûte, Dieu n'entendra pas nos difcours. Nos offenfes par lui ne feront point punies : Quel charme vous féduit? quel démon vous con Homme imbéciles & fous? Celui qui forma votre oreille, feille, Celui qui fit vos yeux, ne verra point vos crimes? 'Il voit, n'en doutez plus, il entend toute chofe; Rien n'échape aux regards de ce juge févére. Ouvrez, ouvrez les yeux, & laiffez-vous conduire Dans la fcience de fa loi! C'est l'afyle du jufte; & la fimple innocence Qui me garantira des affauts de l'envie? Si vous n'aviez fauvé ma vie, Je vous ai dit: Seigneur, ma mort eft infaillible; Non, non, c'eft vainement qu'une main facrilége Vous ne reffemblez point à ces rois implacables Toujours à vos élûs l'envieuse malice Mais toujours votre loi propice Vous anéantirez ceux qui nous font la guerre; ODE XI. TIRÉE DU PSEAUME XCV I. Et appliquée au Jugement dernier. Mifére des Réprouvés. Félicité des Elûs. PEuples, Euples, élevez vos concerts: Pouffez des cris de joie & des chants de victoire. Voici le Roi de l'univers, Qui vient faire éclater fon triomphe & fa gloire. La juftice & la vérité Servent de fondement à fon thrône terrible. Aux regards des humains le rend inacceffible. Les éclairs, les feux dévorans Font luire devant lui leur flâme étincelante: Tombent de toutes parts fous la foudre brûlante. Pleine d'horreur & de refpect, La terre a treffailli fous fes voûtes brifées. De fes jugemens redoutés En ces terribles mots fa voix s'ouvre un paffage: Soyez à jamais confondus, Adorateurs impurs de profanes idoles; Invoquez de vos mains les ouvrages frivoles. Miniftres de mes volontés, Anges, fervez contre eux ma fureur vengereffe. Vous, mortels que j'ai rachetés, Redoublez à ma voix vos concerts d'allégreffe. C'est moi, qui du plus haut des cieux, Du monde que j'ai fait, regle les deftinées: C'est moi qui brife fes faux dieux, Miférables jouets des vents & des années. Par ma préfence raffermis, Méprifez du méchant la haine & l'artifice: L'ennemi de vos ennemis A détourné fur eux les traits de leur malice. Conduits par mes vives clartés, Vous n'avez écouté que mes loix adorables: Jouiffez des félicités Qu'ont mérité pour vous mes bontés fecourables, Venez donc, venez en ce jour Signaler de vos cœurs l'humble reconnoiffance: Et par un refpect plein d'amour, Sanctifiez en moi votre réjouiffance, |