Marche plus ferme de moitié. Qui facrifiant tout, honneur, joie, amitié, Eft lui-même facrifié 'A des biens, dont jamais il n'a la jouissance. Nourri par Apollon, cultivé par tes foins, Cher Abbé, ne crains pas que je me timpanise · Par l'odieufe convoitife D'un bien plus grand que mes befoins. Des préjugés contagieux, Un corps fain, un efprit joyeux. C'est par fes maximes, qu'ignore Qu'à Neuilli La Fare & Sonnin IDYLLE Pour les Demoiselles de Saint-Cyr. FUyez loin de ces lieux, profanes voluptés. Malheureux à jamais ceux que vous foumetteż, Ne nous étalez point vos charmes dangereux. Ici les frivoles defirs Ne mêlent point à nos plaifirs Quelle main nous a fait ces jours délicieux? Quelle divinité nous raffemble auprès d'elle? J'en reconnois les rayons glorieux, Tout eft ici guidé par cct astre fidelle. C'eft la vertu qui fe montre à nos yeux D'un feul de fes regards elle embellit ces lieux. Célébrons à jamais ses bienfaits précieux. Peut-on lui refufer une amour éternelle? Chantons. C'eft la vertu qui fe montre à nos yeux. Sous les traits d'une humble mortelle. L'aftre du jour fortant de l'onde, Répand également fa lumiére féconde Elle foutient notre jeuneffe. Des vices enchanteurs elle confond l'adresse; Sans elle, quelle main eût conduit notre enfance? Nous ferions des troupeaux fans guide & fans défence Au milieu des loups furieux. Le monde eût infecté notre foible innocence Peut-être qu'aujourd'hui le menfonge odieux, De notre pureté feroient victorieux. Prend foin du bonheur de nos jours, Faffe le jufte Ciel qu'avec des traits de flame Qu'à jamais le fouverain Etre Et puiffe le foleil à nos yeux difparaître, Nous béniffons votre présence. Nous chériffons votre affistance. Jans vous, nos plus beaux jours feroient de triftes nuits. Vous changez en plaisirs nos plus mortels ennuis. O vertu de qui la tendreffe Protégez-nous toujours. FIN. APPROBATION. "Ai lû par ordre de Monfeigneur le Chancelier un Manufcrit intitulé: Choix des Poëfies morales Chrétienne, depuis Malherbe jufqu'aux Paëtes de nos jours. A Paris, le 15 Août 1738. DE MONCRIF. DES PIECES CONTENUES DANS CE RECUEIL. ODES DU LIVRE I. I. Caractére de l'homme juste. II. Mouvement d'une ame qui s'éleve à III. Sur l'aveuglement des hommes du fiécle. page f |