Comment avoir cette manie, Dans un lieu fi beau, fi charmant ! Moins de fafte, moins d'embarras, Et quels biens n'y trouve-t'on pas? Où l'œil fe plaît à s'égarer; De nous travailler à loifir C'est elle qui de fon pinceau Nous a tracé dans ces prairies Ce que renferment de plus beau, Les campagnes les plus fleuries, Et nous en a fait un tableau. Tout y paroît grand & nouveau: La fcêne y change, & fe varie; A l'oppofite d'un Château C'est une fimple bergerie : Que j'aime à voir couler ces eaux Et font de nouvelles rivieres! Mais, ô Dieux! qu'est-ce que je vois Que de prodiges à la fois, Quelle merveilleufe ftructure! Je me trompe, ou l'art envieux Semble vouloir en ces beaux lieux, Le difputer à la nature, N'est-ce point un enchantement, L'onde s'éleve par étage, Montant par cent tuyaux divers, * La Machine de Marly. Un nouveau chemin dans les airs, 2 Dans ce charmant lieu de plaifance, Elle entre en des conduits fecrets, Mufe, en voilà plus qu'il ne faut, Vous prenez votre vol trop haut, Ce feroit être témeraire De pouffer les chofes plus loin; Laiffons donc à d'autres ce foin. Peut-être que c'est la pareffe, A MONSIEUR I. D. F. A. G. A. P. Depuis un tems, mon filence en fait foi, Dans vos Cantons n'oferois plus écrire, Grand Magistrat, fi demandez, pourquoi ? Tout bonnement je m'en vais vous le dire, A maint écrit qu'à Paris on admire Ou peu s'en faut, ne puis comprendre rien; Le ftyle en eft très-beau, je le vois bien ; Mais tel qu'il eft, fi n'y puis rien entendre, N'ai-je pas lieu d'apprehender qu'au mien Paris auffi ne puiffe rien comprendre? Grand mal m'en veux, & ne fuis peu D'avoir l'efprit fi dur & fi bouché, touché Car j'ai beau faire, & hauffer mes lunettes |