voisine de celle de l'Alcade. Les joueurs d'instrumens joüe. tent d'abord quelques airs Italiens ; aprés quoi deux chanteurs chantérent alternativement les couplets suivans: 1. Coupler. 2. Couplet. vaya. Si vous voulez une , Votre visage tout de copie de vos graces. So neige dy d'albátre a fait de votre beauté, écou- des défis à l'amour qui tez-moi ; car je pré- se mocquoit de lui. tends en faire le portrait, D d iiij 3. Couplet. 4. Couplet. Linda Alhaja. s. Couplet. yo retratar la, No es sino el Alva. 3. Couplet. L'amour a fait de defors , un joli bijou. vos sourcils deux arcs pour son carquois ; mais 5. Couplet. il a découvert deffous qui le tuë. Je voudrois dun feul trait peindre vo4. Couplet. tre beauté. C'est une étoile, un Ciel, un Vous êtes souveraine non ce n'ello dece séjour, la voleuse qu'une aurore, des ceurs, l'aiman des Soleil , Les couplers font galans & délicats, s'écria l'écolier. Ils vous femblent tels,dit le Démon, parce que vous êtes Espagnol. S'ils étoient traduits en François , par exemple , ils ne jetteroient pas un trop beau coton. Les Lecteurs de cette nation n'en approuveroient pas les expressions figurées, & y trouveroient une bizarrerie d'imagination qui les feroit rire. Chaque peuple est entêté de son goût & de son génie. Mais laissonslà ces couplets continua-t-il. Vous allez entendre une autre Musique. Suivez de l'oeil ces quatre hommes qui paroissent subitement dans la ruë. Les voici qui viennentfondre sur les simphonistes. Ceuxci se font des boucliers de leurs instrumens , lesquels ne pouvant résister à la force des coups , volent en éclats. Voyez arriver à leur fecours deux Cavaliers, donc l'on est le patron de la sérénade. Avec quelle furie ils chargent les agresseurs! Mais ces derniers qui les égalent en adresse & en valeur les reçoivent de bonne grace: Quel feu fort de leurs épées ! Remarquez qu’un défenseur de la fimphonie tombe. C'est celui qui à donné le concert. Il est mortellement blessé. Son compagnon, qui s'en apperçoit, prend la fuite : les agresseurs de leur côté se fauvent, & tous les Musiciens disparoissent. Il ne reste sur la place que l'infortuné Cavalier , dont la mort est le prix de la sérénade. Considerez en même-temps la fille de l'Alcade. Elle est à fa jalousie, d'où elle a observé tout ce qui vient de se passer. Cette Dame est fi fiere & li vaine de la beauté, quoi qu'assez cominune , qu'au lieu d'en déplorer les effets funestes, la cruelle s'en applaudit & s'en croit plus aimable. Ce n'est pasrout, ajoûta-t-il, regardez un autre Cavalier qui s'arrêre dans la rue auprès de celui qui est noyé dans son sang, pour le fecourir įs'il eft poffible. Mais perdant qu'il s'occupe d'un soin fi'cha ritable ; prenez garde qu'il est furpris par la ronde qui survient. La voilà qui le méne en prison, où il demeurera long-temps, & il ne lui en coûtera guére moins que s'il étoit le meurtrier du mort. Que de malheurs il arrive cette nuit, dit Zambullo! celui-ci, reprit le Diable, ne fera pas le dernier. Si vous étiez présentement à la porte du Soleil, vous seriez effraié d'un fpectacle qui s'y prépare. Par la négligence d'un Domefique , le teu est dans un Hôtel, où il a déja réduit en cendres beaucoup de meubles précieux. Mais quelques riches effets qu'il puisse consumer, Don Pedro, de Escow lano, à qui appartient cet Hôtel |