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elle étoit conftruite d'une façon finguliére, l'aiant armée à plaifir, ils s'en fervirent pour obferver ceux qui entroient dans le port, & fur tout le Rhodien. Par hazard il entra pendant une nuit, & peu de tems après il repartit en plein jour. Voiant que cette galére faifoit les mêmes mouvemens que lui, & la reconnoiffant, il fut d'abord épouvanté, & fit fes efforts pour gagner les devans; prêt d'être atteint, il fut obligé de faire face & d'en venir aux mains. Mais les Romains étoient fupérieurs, & en nombre, & en forces. Maîtres de cette belle galére, ils l'équipérent de tout point, & depuis ce tems-là perfonne ne put plus entrer dans le port de Lilybée.

des Ou

vrages.

Les affiégez ne se laffoient point de rétablir ce qu'on leur détruifoit. Incendie Il ne reftoit plus que les machines des ennemis, dont ils n'efpéroient plus pouvoir fe délivrer, lorsqu'un vent violent & impétueux foufflant contre le pied des ouvrages, ébranla les galeries, & renverfa les tours qui étoient devant pour les défendre. Cette conjoncture aiant paru à quelques foldats Grecs fort avantageufe pour ruiner tout l'attirail des affiégeans, ils découvrirent leur pensée au Commandant, qui la trouva excellente. Il fit auffi-tôt difpofer tout ce qui étoit néceffaire à l'éxécution. Ces jeunes foldats courent ensemble, & mettent le feu en trois endroits, feu qui fe communiqua avec d'autant plus de rapidité, que ces ouvrages étoient dreffez depuis longtems, & que le vent foufflant avec violence, & pouffant d'une place à l'autre les tours & les machines, portoit l'incendie de tous côtez avec une vîteffe extrême. D'ailleurs les Romains ne favoient quel parti prendre pour remédier à ce défordre. Ils étoient fi effraiez, qu'ils ne pouvoient ni voir ni comprendre ce qui fe paffoit. La fuie, les étincelles ardentes, l'épaiffe fumée que le vent leur pouffoit dans les yeux, les aveugloient. Il en périt grand nombre, avant que de pouvoir même approcher des endroits qu'il falloit fecourir. Plus l'embarras des Romains étoit grand, plus les affiégez avoient d'avantage. Pendant que le vent fouffloit fur ceux-là tout ce qui pouvoit leur nuire, ceux-ci voiant clair, ne jettoient rien ni fur les Romains, ni fur les machines, qui portât à faux : au contraire le feu faifoit d'autant plus de ravage, que le vent lui donnoit plus de force & d'activité. Enfin la chofe alla fi loin, que les bafes des tours furent reduites en cendres, & les têtes de béliers fondues. Après cela il fallut renoncer aux ouvrages, & fe contenter d'entourer la ville d'un foffé & d'un retranchement, & de fermer le camp d'une muraille en attendant que le vent fît naître quelque occafion de faire plus. Dans Lilybée on releva ce qui étoit tombé des murailles, & l'on ne s'inquiéta plus du fiége.

de Dré

pane.

Quand on cut appris à Rome que la plus grande partie de l'arme- Bataille ment avoit péri, ou dans la défense des ouvrages, où dans les autres opérations du fiége, ce fut à qui prendroit les armes. On y leva une armée de dix mille hommes, & on l'envoia en Sicile. Le détroit tra

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verfé, elle gagna le camp à pied. Et alors le Conful Publius Claudius aiant convoqué les Tribuns: Il eft tems, leur dit-il, d'aller avec toute la flotte à Drépane. Adherbal qui y commande les Carthaginois, n'est pas prêt à nous recevoir. Il ne fait pas qu'il nous eft venu du fecours; & après la perte que nous venons de faire, il eft perfuadé que nous ne pouvons mettre une flotte en mer. Chacun approuvant ce deffein, il fit embarquer avec ce qu'il avoit déja de rameurs ceux qui venoient de lui arriver. Pour de foldats il ne prit que les plus braves, qui, parce que le trajet n'étoit pas long, & que d'ailleurs le butin paroiffoit immanquable, s'étoient offerts d'eux-mêmes. (a) Il met à la voile au milieu de la nuit, fans être apperçû des affiégez. D'abord la flotte marcha ramaffée & toute enfemble, aiant la terre à droite. A la pointe du jour l'avantgarde étant déja à la vûe de Drépane, Adherbal, qui ne s'attendoit à rien moins, fut d'abord étonné: mais y faifant plus d'attention, & voiant que c'étoit la flotte ennemie, il réfolut de n'épargner ni foins ni peines, pour empêcher que les Romains ne l'affiégeaffent ainfi haut la main. Il affembla auffi-tôt fon armement fur le rivage; & un Héraut par fon ordre y aiant appellé tout ce qu'il y avoit de foldats étrangers dans la ville, il leur fit voir en deux mots combien la victoire étoit aifée s'ils avoient du cœur, & ce qu'ils avoient à craindre d'un fiége fi la vûe du danger les intimidoit. Tous s'écriant que fans différer on les menât au combat, après avoir loué leur bonne volonté, il donna ordre de fe mettre en mer, & de fuivre en poupe le vaiffeau qu'il montoit, fans en détourner les yeux. Il part enfuite le premier, & conduit fa flotte fous des rochers qui bordoient le côté du port, oppofé à celui par lequel l'ennemi entroit. Publius furpris de voir que les ennemis, loin de fe rendre ou d'être épouvantez, fe difpofoient à combattre, fit tourner en arriére tout ce qu'il avoit de vaiffeaux, ou dans port, ou à l'embouchure, ou qui étoient prêts d'y entrer. Ce mouvement caufa un défordre infini dans l'équipage, car les bâtimens qui étoient dans le port, heurtant ceux qui y entroient, brifoient leurs bancs, & fracaffoient ceux des vaiffeaux fur qui ils tomboient. Cependant à mefure que quelque vaiffeau se débarafsoit, les Officiers le faifoient auffi-tôt ranger près de la terre, la proue oppofée aux ennemis. D'abord le Conful s'étoit mis à la queue de fa flotte; mais alors prenant le large, il alla se poster à l'aîle gauche. En même tems Adherbal aiant paffé avec cinq grands vaiffeaux au-delà de l'aîle gauche des Romains, du

le

(a) Il met à la voile au milieu de la nuit.] Notre Auteur ne dit pas éxactement le nombre des vaiffeaux que Publius prit pour cette entreprise; il eût pourtant dû nous l'apprendre. Comme il eft de tous les Hiftoriens de fon tems le plus éxact, il faut croire qu'il n'en favoit rien. Mais d'où vient que Diodore de Sicile le fait, qui eft venu filong

tems après lui? Il faut bien que cet Auteur l'ait trouvé quelque part. Je fuis perfuadé que Polybe a négligé de nous l'apprendre, l'action eft trop confiderable pour croire qu'il l'ait ignoré. Diodore dit donc que le Conful choifit deux cens vaiffeaux, où il fit entrer tout ce qu'il y avoit de meilleurs hommes de mer, & l'élite des légions.

&

côté de la pleine mer, tourna fa proue vers eux, & envoia ordre à tous ceux qui venant après lui s'élongeoient fur la même ligne, de faire la même chose. Tous s'étant rangez en front, le mot donné, toute l'armée s'avance dans cet ordre vers les Romains, qui rangez proche dela terre, attendoient les vaiffeaux qui fortoient du port: difpofition qui leur fut très-pernicieuse. Les deux armées proche l'une de l'autre le fignal levé des deux Amiraux, on commença à charger. Tout fut d'abord affez égal de part & d'autre, parce que l'on ne fe fervoit des deux côtez que de l'élite des armées de terre; mais les Carthaginois gagnérent peu à peu le deffus. Auffi avoient-ils pendant tout le combat bien des avantages fur les Romains, leurs vaiffeaux étoient construits de maniére à fe mouvoir en tout fens avec beaucoup de légéreté, leurs rameurs étoient experts, & enfin ils avoient eu la fage précaution de se ranger en bataille en pleine mer. Si quelques-uns des leurs étoient preffez par l'ennemi, ils fe retiroient fans courre aucun rifque, & avec des vaiffeaux fi légers, il leur étoit aifé de prendre le large. L'ennemi s'avançoit-il pour les pourfuivre? Ils fe tournoient, voltigeoient autour, ou lui tomboient fur le flanc, & le choquoient fans ceffe, pendant que le vaiffeau Romain pouvoit à peine revirer à cause de fa pefanteur & du peu d'expérience des rameurs; ce qui fut cause qu'il y en eut un grand nombre coulé à fond. Que fi quelqu'un des vaiffeaux Carthaginois étoit en péril, on pouvoit en fureté aller à fon fecours, en fe coulant derriére la poupe des autres vaiffeaux. Les Romains n'avoient rien de tout cela. Lorsqu'ils étoient pressez, se battant près de la terre, ils n'avoient pas où fe retirer. Un vaiffeau ferré en devant, ou se brisoit fur les bancs de fable, ou échouoit contre la terre. Le poids énorme de leurs navires, & l'ignorance des rameurs, leur ôtoient encore le plus grand avantage qu'on puiffe avoir en combattant fur mer: favoir de couler au travers des vaiffeaux ennemis, & d'attaquer en queue ceux qui font déja aux mains avec d'autres. Preffez contre le rivage, & ne s'étant pas réservé le moindre petit espace pour fe gliffer par derriére, ils ne pouvoient porter du fecours où il étoit néceffaire: de forte que la plupart des vaiffeaux, partie reftérent immobiles fur les bancs de fable, partie furent brifez contre la terre. s'en échapa que trente, qui étant auprès du Conful, prirent la fuite avec lui, en fe dégageant le mieux qu'ils pûrent le long du rivage. Tout le reste au nombre de quatre-vingt-treize, tomba avec l'équipage en la puiffance des Carthaginois, à l'exception de quelques foldats qui s'étoient fauvez du débris de leurs vaiffeaux. Cette victoire fit chez les Carthaginois autant d'honneur à la prudence & à la valeur d'Adherbal, (a) qu'el

(a) Qu'elle couvrit de honte & d'ignominie le Conful Romain.] La fortune n'entre en rien dans la difgrace de Claudius, j'en fuis tout furpris,

Tom. I.

Il ne

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qu'elle couvrit de honte & d'ignominie le Conful Romain, dont la conduite en cette occafion étoit inexcufable: car il ne tint pas à lui que fa patrie ne tombât dans de fort grands embarras. Aussi fut-il traduit devant des Juges, & condamné à une groffe amande.

& toute la gravité antique. Il n'y a point d'Auteurs, ni même de Prédicateurs, qui ne la fourent dans leurs Sermons, & encore aujourd'hui il n'y a perfonne qui ne reconnoiffe & qui ne redoute fa puiffance. C'eft la Déeffe confolatrice des Généraux qui perdent une bataille; car ceux qui la gagnent n'ont garde de lui en attribuer tout l'honneur, comme faifoit Sylla: ils ne font pas fi modeftes & de fi bonne foi, quoique ce foit le tout que la fortune.

Je fuis bien fûr que Claudius ne manqua pas de s'en plaindre, & de dire qu'il n'avoit rien negligé des moiens qui pouvoient le conduire à la victoire, fi la fortune ne lui eût été contraire; mais les connoiffeurs n'étoient pas fi bêtes que d'en convenir: ils n'attribuérent une défaite li honteufe qu'à fa mauvaise conduite, qu'à fon manque de prévoiance; enfin à tout ce qui caractérise les Généraux imprudens & malhabiles, & non à la fortune, qui eft un mot qui ne fignifie rien.

Voilà quant à l'opinion des Officiers habiles & éclairez. Je n'ai aucun garant de cela, je l'avoue; mais pouvoient-ils penfer autrement, puifqu'ils étoient les témoins oculaires de cette foule de fautes & de fottifes de leur Général? Pouvons-nous penser autrement nous, en lifant ce que notre Auteur rapporte de cette bataille, dans le commencement, comme dans les fuites, & dans la fin? Cela ne nous fuffit-il pas pour en faire le même jugement? Les dévots fuperftitieux de l'armée Romaine, car le Paganifme avoit les fiens comme nous avons les nôtres, & peut-être les Prêtres, qui étoient à la fuite de cette armée pour éxaminer les aufpices & pour les autres miftéres de Réligion, fe trouvant difpenfez de faire l'analyfe de cette bataille, comme le font auffi nos Aumôniers, ne rejettérent cette infortune du Conful fur rien moins que fur fa mauvaife conduite. C'eft Ciceron qui nous apprend ce fecret hiftorique dans fon Traité de la nature des Dieux, qu'il n'écrivoit pas fans rire, tant ils étoient ridicules. Il dit donc que l'armée Romaine fe trouvant affaillie de tous côtez par l'armée Carthaginoife, au milieu d'une infinité d'écueils qui bordent la côte de Drépane, les foldats perdirent toute efpérance de fe tirer de ce mauvais pas

mais qu'ils avoient encore un plus grand fujet de défefpérer de leurs affaires, c'étoit un fcrupule de confcience, qui leur faifoit craindre la colére & la vengeance des Dieux, à caufe de la témérité du Conful, qui, au mépris de la Réligion, non feulement n'avoit pas fait difficulté de combattre, quoique les aufpices lui fufsent contraires, mais s'étoit encore moqué: car voiant que les facrez poulets ne vouloient pas manger, il avoit tout auffi-tôt commandé de les jetter dans la mer, afin qu'ils bússent tout leur faoul, puisqu'ils ne vouloient pas manger. Suétone prétend que ce forupule de confcience, & l'impiété de Claudius, avoit tellement découragé les foldats, & diminué leurs efpérances pour la victoire, que cela. fut caufe de la perte de la bataille. Je le crois bien, on en perd tous les jours pour de bien moindres que pour des poulets qui ne veulent pas manger. Quelqu'un de mes Lecteurs ne seroit-il point curieux de favoir ce que c'étoit que ces facrez poulets? Je crois qu'il s'en trouvera beaucoup qui défireront d'en être inftruits.

Il y avoit de deux fortes d'augures, les celeftes qui embraffoient outre le tonnerre, les éclairs, la foudre, tous les autres phénoménes extraordinaires: ceux de la feconde regardoient le vol des oifeaux, & généralement prefque toute la volatille; mais les aufpices qu'on tiroit des poulets étoient les plus graves: lorfqu'on avoit befoin de recourir à cette forte de devination, on les laissoit un certain tems dans une cage fans manger: après cela les Prêtres ouvroient la cage, & leur jettoient leur mangeaille; s'ils la béquettoient de bon appetit, & de leur propre mouvement, c'étoit un trèsbon augure, & un très-mauvais s'ils la refusoient. Cette cérémonie fe faifoit dès le point du jour, & dans un très-grand filence. Valére Maxime, Pline, & une infinité d'Auteurs, difent que les. Romains n'entreprenoient rien, ni dans le Sénat, ni dans les armées, qu'on n'eût auparavant confulté les facrez poulets: quelle folie! ne diroit-on pas, à voir ces fortes de fuperftitions, que ces graves Sénateurs n'avoient pas plus de cervelle que leurs poulets? J'ai vû à Naples des fuperftitions. mille fois plus ridicules & plus folles que celles-là..

OBSER

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OBSERVATIONS

Sur la bataille navale de Drépane.

Ous irons plus unis & plus ferrez dans nos obfervations fur cette affaire de Drépane, que dans les précédentes. La description que notre Auteur en fait, est fon chef-d'œuvre hiftorique. Il nous tranfporte fur les lieux, il nous expofe, il nous fait voir avec tout l'art poffible toutes les circonftances, toutes les fuites de cette grande entreprife, mille fois mieux que ne feroit dans un tableau le Peintre le plus habile. Je ne vois rien de fi beau, de fi net, rien de mieux détaillé, il nous conduit comme par la main. Un récit qui remplit fi fort notre admiration, qui ne laiffe rien à défifirer, n'a pas befoin d'obfervations trop réfléchies: elles naiffent par l'attention qu'on prête à une lecture qui nous plaît infiniment. Tout autre Hiftorien que le nôtre, dans une affaire comme celle-ci, ne s'en feroit pas fi bien démêlé; il faut être du métier pour écrire avec science les différentes manœuvres des deux armées dans une action générale, les produire avec clarté, & les affortir avec ordre.

Je ne fai fi ce grand Historien, dans le récit qu'il fait de cette bataille, n'a pas eu deffein d'imiter, & de s'élever même au deffus de Thucydide dans la defcription qu'il nous donne d'une affaire à peu près approchante qui fe paffa dans un des ports de Syracuse, entre l'armée navale des Athéniens & celle des Syracufains. On diroit que notre Auteur l'a pris pour guide dans fa narration.

L'entreprife du Général Romain étoit une de celles qui échouent rarement, lorsqu'on prend bien fon tems & fes mefures: elle ne fut malheureuse que pour avoir manqué dans le premier; il ne s'agiffoit ici que de surprendre une flotte dans un port, dont on avoit des avis, que la plús grande partie de l'équipage étoit à terre dans la plus grande fécurité du monde.

,

&

Tout dépendoit du fecret, de la diligence, du tems, & d'une marche bien concertée, & telle qu'en fe fervant des avantages de la nuit on pût tomber fur l'ennemi le furprendre avant le jour: c'étoit le point fondamental de l'entreprife, & d'où par conféquent dépendoit tout le fuccès. On ne rifquoit rien en partant plutôt : on rifquoit tout en partant plus tard.

Le Conful fit un contre-tems. Il fut furpris du jour, lorfqu'il étoit encore fort éloigné de l'endroit où il devoit aller; il fut découvert par ceux de la ville, à une trèsgrande diftance. Adherbal eut tout le tems qui lui étoit néceffaire pour prendre les précautions, qu'il devoit, non feulement pour s'empêcher d'être furpris, mais encore pour tourner à fon avantage le deffein de fon ennemi.

Les Romains, furpris par le jour, & encore fort éloignez de Drépane, dûrent bien s'appercevoir que leur deffein avoit échoué, & qu'il ne s'agiffoit plus d'une furprise, mais de combattre des gens avertis & préparez à les bien recevoir. Rien n'empêchoit le Général Romain de penser à la retraite; il étoit venu dans la vûe de furprendre une armée navale, des vaiffeaux défarmez & dégarnis de leur chiourme, & non de combattre en bataille rangée, à quoi il n'étoit nullement préparé. Rien n'étoit plus aifé que de fe retirer, rien de plus imprudent & de moins fenfé que de rifquer fans néceffité le falut de fon armée & la perte de ses vaiffeaux, engagé qu'il étoit d'ailleurs au fiége d'une pla

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ce,

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