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Maniére

s'y pri

rent.

CHAPITRE IV.

Les Romains fe mettent en mer pour la première fois. Maniére dont ils s'y prirent. Imprudence de Cn. Cornelius & d'Annibal. Corbeau de C. Duillius. Bataille de Mile. Petit exploit & mort d'Amilcar. Siéges de quelques villes de Sicile.

L

A nouvelle de la prise d'Agrigente remplit de joie le Sénat, & lui donna de plus grandes idées qu'il n'avoit eues jufqu'alors. C'étoit trop peu d'avoir fauvé les Mamertins, & de s'être enrichi dans cette guerre. On penfa tout de bon à chaffer entiérement les Carthaginois de la Sicile: rien ne parut plus aifé & plus propre à étendre beaucoup la domination Romaine. Toutes chofes réuffiffoient affez à l'armée de terre. Les deux Confuls nouveaux L. Valerius & T. Octacilius, fucceffeurs de ceux qui avoient pris Agrigente, faifoient dans la Sicile tout ce que l'on pouvoit attendre d'eux. D'un autre côté comme les Carthaginois primoient fans contredit fur la mer, on n'ofoit trop répondre du fuccès de la guerre. Il eft vrai que depuis la conquête d'Agrigente beaucoup de villes du milieu des terres, craignant l'infanterie des Romains, feur avoient ouvert leurs portes; mais il y en avoit un plus grand nombre de maritimes que la crainte de la flotte des Carthaginois leur avoit enlevées. On balança longtems entre les avantages & les inconvéniens de cette entreprise: mais enfin le dégat que faifoit fouvent dans l'Italie l'armée navale des Carthaginois, fans que l'on pût s'en vanger fur l'Afrique, fixa les incertitudes, & il fut réfolu que l'on fe mettroit en mer auffi-bien que les Carthaginois. Et c'est en partie ce qui m'a encore porté à m'étendre un peu fur la guerre de Sicile , pour ne pas laiffer ignorer en quel tems, de quelle maniére, & pour quelles raisons les Romains ont commencé àaéquiper une

flotte.

Ce fut pour empêcher que cette guerre ne tirât en longueur, que la dont ils pensée leur en vint pour la premiére fois. Ils eurent d'abord cent galéres à cinq rangs de rames, & vingt à trois rangs. La chofe ne fut pas peu embaraffante. Ils n'avoient pas alors d'ouvriers qui füffent la construction de ces bâtimens à cinq rangs, & perfonne dans l'Italie ne s'en étoit encore fervi. Mais c'eft où fe fait mieux connoître l'efprit grand & hardi des Romains. Sans avoir de moiens propres, fans en avoir même aucun de quelque nature qu'il fût, fans s'être jamais fait aucune

idée de la mer (a), ils conçoivent ce projet pour la premiére fois, & l'éxécutent avec tant de courage, que dès-lors ils ofent attaquer les Carthaginois, à qui de tems immémorial on n'avoit contesté la supériorité fur la mer. Mais voici une autre preuve de la hardieffe prodigieufe des Romains dans les grandes entreprises: lorfqu'ils réfolurent de faire paffer leurs troupes à Meffine, ils n'avoient ni vaiffeaux pontez, ni vaiffeaux de transport, pas même une felouque; mais feulement des bâtimens à cinquante rames, & des galéres à trois rangs, qu'ils avoient empruntées des Tarentins, des Locres, des Eleates & des Napolitains. Ce fut fur ces vaiffeaux qu'ils oférent transporter

leurs armées.

Lorsqu'ils traverférent le détroit, les Carthaginois étant venus fondre fur eux, & un vaiffeau ponté qui s'étoit présenté d'abord au combat aiant échoué & étant tombé en leur puiffance, ils s'en fervirent

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(a) Sans s'être jamais fait aucune idée de la mer.] Notre Auteur fe contredit furieufement dans ce paffage; qui voudroit le concilier avec lui-même, s'y trouveroit très-embaraffé. Ce qu'il dit dans ce premier Livre; il l'oublie dans fon troifiéme, où il rapporte des Traitez très-anciens entre les Romains & les Carthaginois. Il y en a un pris de fi haut qu'il fut fait peu après l'expulfion de Tarquin, c'eft-à-dire fous les premiers Confuls près de 250. ans avant la premiere guerre Punique, & un autre en 402. où l'on voit manifeftement que les Romains ne trafiquoient pas feulement fur mer, mais qu'ils avoient des Navires propres pour toute autre chofe que pour le trafic & qu'ils fe méloient même de piraterie, car Polybe fpécifie dans le Traité les differentes efpeces de bâtimens après avoir parlé de vaiffeaux en général. Si ces vaiffeaux n'euffent été que marchands, pourquoi cette distinction? les Romains couroient donc les mers foit en bien foit en mal, quoique le métier de Corfaire, qui n'eft pas autrement fort honnête en ce tems-ci, fut alors très-honorable, c'eft Polybe & Thucydide qui nous l'apprénent.

Le paffage de Pyrrhus en Italie ne produifit-il pas un Traité d'alliance entre Rome & Carthage, l'an 473. de Rome? je renvoie mon lecteur à M. Huet, qui me foulage beaucoup dans cette affaire-ci, j'ignorois qu'il eût écrit fur la navigation des Anciens, ce qui ne m'eft guére pardonnable. Il cite Tite-Live fur le Traite dont je viens de parler qui prétend que c'est le quatrième. A ces faits, ce poli & favant Ecrivain, avec lequel je ne pouvois éviter de me rencontrer, ajoûte; Il paroît par ce Traité les Romains avoient alors négligé le foin de la mer. Car ils ftipulent que les Carthaginois leur fourniront des vaiffeaux dans Le befoin & pour les voiages, pour la guerre ; & au furplus les conditions des Traitez précedens

que

com

font renouvellées. Outre ces preuves que nous tirons de Polybe, contre lui-même, continue-t'il, nous lifons que l'an de Rome 416. qui préceda la feconde guerre Punique de 74. ans, les Romains avoient ruiné le port des Antiates, & s'étant emparez de leur flotte, qui étoit de 22. Galéres, entre lesquelles il s'en trouvoit fix armées d'éperons, le ConfulTM Maenius orna de ces éperons la Tribune aux harangues dans la place publique, brûla les navires dépouillez de cette défenfe, fit remonter les autres jufqu'à Rome,

les fit mettre dans le lieu defliné à la garde & à la fabrique des vaiffeaux. Ce qui prouve invinciblement que dès ce tems-là les Romains s'appliquoient aux affaires de la marine. Nous lifons de plus, dit-il quelques lignes plus bas, que les Romains avoient en mer une flotte de dix vaisseaux couverts & armez avant la guerre des Tarentins, c'est-à-dire environ 18. ans avant la premiere guerre Punique. Ce fut cette flotte qui donna occafion à la guerre contre Tarente. Il dit ailleurs que ce Valérius, qui commandoit, exerçoit, felon le témoignage de Tite-Live, la charge de Duumvir naval, dont l'office étoit d'équiper, de réparer & d'entretenir les flottes. Ces charges de Duumvirs furent créées l'an de Rome 443. c'est-à-dire environ 50. ans avant le tems où Polybe prétend que les Romains commencérent à s'appliquer à la mer.

Il eft donc conftant que les Romains s'appliquoient à la mer dès le tems de leurs Rois, premierement pour le négoce, mais que les ennemis qui environnoient leur état dans l'Italie leur fufcitérent tant d'affaires, qu'ils furent contraints de fe relácher dans le foin de la marine jufqu'au tems de la premiere guerre Punique; car alors ils la reprirent avec tant d'ardeur & un fi prodigieux fuccez que tout ce qu'ils avoient fait auparavant, ne mérita pas en comparaison d'etre compté pour rien. Et c'est en ee fens qu'il faut entendre expliquer Polybe.

Faute du

& d'An

nibal.

comme de modéle pour conftruire toute leur flotte (a): de forte que fans cet accident, n'aiant aucune expérience de la marine, ils auroient été contraints d'abandonner leur entreprise. Pendant que les uns étoient occupez à la fabrique des vaiffeaux, les autres amaffoient des matelots & leur apprenoient à ramer. Ils les rangeoient la rame à la main fur le rivage dans le même ordre que fur les bancs. Au milieu d'eux étoit un Commandant. Ils s'accoûtumoient à se renverser en arriére, & à fe baiffer en devant tous enfemble, à commencer & à finir à l'ordre. Les matelots éxercez, & les vaiffeaux conftruits, ils fe mirent en mer, s'éprouvérent pendant quelque tems, & voguérent le long de la côte d'Italie.

Cn. Cornelius qui commandoit la flotte, après avoir donné ordre Conful aux pilotes de cingler vers le détroit dès que l'on feroit en état de partir, prit avec dix-fept vaiffeaux la route de Meffine, pour y tenir prêt tout ce qui feroit néceffaire. Lorsqu'il y fut arrivé, une occafion s'étant préfentée de furprendre la ville des Lipariens, il la faifit trop légérement, & s'approcha de la ville. A cette nouvelle Annibal, qui étoit à Palerme, fit partir le Sénateur Boode avec une escadre de vingt vaiffeaux. Celui-ci avança pendant la nuit, & envelopa dans le port celle du Conful. Le jour venu, tout l'équipage fe fauva à terre & Cornelius épouvanté, ne fachant que faire, fe rendit aux ennemis; après quoi les Carthaginois retournérent vers Annibal, menant avec eux, & l'efcadre des Romains, & le Conful qui la commandoit. Peu de jours après, quoique cette avanture fit beaucoup de bruit, il ne s'en fallut prefque rien qu'Annibal ne tombât dans la même faute. Aiant appris que les Romains rangeant la côte d'Italie approchoient, il voulut favoir par lui-même combien ils étoient, & dans quel ordre ils s'avançoient. Il prit cinquante vaiffeaux; mais en doublant le promontoire d'Italie, il rencontra les ennemis voguant en ordre de bataille. Plufieurs de fes vaiffeaux furent pris, & ce fut un miracle qu'il put fe fauver lui-même avec le refte.

Les Romains s'étant enfuite approchez de la Sicile, & y aiant appris

(a) Ils s'en fervirent comme de modèle pour conftruire toute leur flotte. ] Voici un paflage qui n'eft pas tout à fait indigne d'être rélevé. Les Romains paffent le détroit, non pas feulement fur des bâtimens de cinquante rames, c'eft-à-dire des galéres de bas bord? Mais encore fur des triremes, qui étoient des vaiffeaux ou galéres de guerre qu'ils avoient empruntez de leurs voifins, & Polybe nous dit après cela, que fi le vaiffeau Carthaginois n'eût échoué fur la côte, & dont ils fe faifirent, les Romains auroient été contraints d'abandonner leur entreprife: je ne comprens rien à cela. N'avoient-ils pas traversé le détroit avec des bâtimens propres pour la guerre? Mais, dira

l'ac

t-on, ces galéres ou vaiffeaux, fi on l'aime mieux, n'étoient pas pontez, & l'Auteur entend parler de ces fortes de bâtimens. Se moque-t-on ? Quoi, ces bâtimens fi extraordinairement élevez, pouvoient être autrement que pontez, qui peut douter qu'ils ne le fuffent, & même à deux ponts? Qui empêchoit les Romains d'en conftruire fur le même modéle de ceux fur lesquels ils avoient paffé le détroit? Polybe auroit ce me femble mieux fait de nous dire que celui qu'on prit se trouva d'un gabarit plus avantageux & plus propre pour les manoeuvres legéres; mais il ne pouvoit être différent des autres que dans la coupe qui dût leur paroître plus fine.

l'accident qui étoit arrivé à Cornelius, ils envoiérent à C. Duillius, qui commandoit l'armée de terre, & l'attendirent. Sur le bruit que la flotte des ennemis n'étoit pas loin, ils fe difpoférent à un combat naval. Mais comme leurs vaiffeaux étoient mal conftruits, & d'une extrême pefanteur, quelqu'un fuggéra qu'il falloit fe fervir (a) de ce qui fut depuis ce tems-là appellé des corbeaux. Voici ce que c'étoit.

Une piéce de bois ronde, longue de quatre aunes, groffe de trois palmes de diamétre, étoit plantée fur la proue du navire: au haut de la poutre étoit une poulie; & autour, une échelle clouée à des planches de quatre pieds de largeur, fur fix aunes de longueur, dont on avoit fait un plancher percé au milieu d'un trou oblong, qui embrassoit la poutre à deux aunes de l'échelle. Des deux côtez de l'échelle fur la longueur, on avoit attaché un garde-fou qui couvroit jusqu'aux genoux. Il y avoit au bout du mât une espéce de pilon de fer pointu, au haut duquel étoit un anneau; de forte que toute cette machine paroiffoit femblable à celles dont on fe fert pour faire la farine. Dans cet anneau paffoit une corde, avec laquelle, par le moien de la poulie qui étoit au haut de la poutre, on élevoit les corbeaux lorfque les vaiffeaux s'approchoient, & on les jettoit fur les vaiffeaux ennemis, tantôt du côté de la proue, tantôt fur les côtez felon les différentes rencontres. Quand les corbeaux accrochoient un navire, fi les deux étoient joints par leurs côtez, les Romains fautoient dans le vaiffeau ennemi d'un bout à l'autre; s'ils n'étoient joints que par la proue, ils avançoient deux à deux au travers du corbeau. Les premiers fe défendoient avec leurs boucliers des coups qu'on leur portoit en devant; & les fuivans pour parer les coups portez de côté, appuioient leurs boucliers fur le garde-fou. Après s'être ainsi préparé, on n'attendoit plus que le tems de combattre.

Auffi-tôt que Duillius eût appris l'échec que l'armée navale avoit reçû, Bataille laiffant aux Tribuns le commandement de l'armée de terre, il alla de Myle. joindre la flotte: & fur la nouvelle que les ennemis faifoient le dégât fur les terres de Myle, il la fit avancer toute de ce côté-là. A l'approche des Romains, les Carthaginois mettent avec joie leurs cent trente vaiffeaux à la voile: infultant prefque au peu d'expérience des Romains, ils tournent tous la proue vers eux, fans daigner feulement se mettre en ordre de bataille. Ils alloient comme à un butin qui ne pouvoit leur échaper. Leur Chef étoit cet Annibal, qui de nuit s'étoit furtivement fauvé avec fes troupes de la ville d'Agrigente. Il montoit une galére à fept rangs de rame, qui avoit appartenu à Pyrrhus. D'abord les Car

(a) De ce qui fut depuis appellé corbeau.] La defcription de ce corbeau, laquelle fe trouve dans tous les manufcrits du Vatican, eft fort différente de celle-ci. On en voit une traduction Latine dans le Vegetius de l'édition de Plantin. Tom. I.

tha

Je m'étonne qu'on ait fi peu réuffi dans la dé-
couverte de cette machine. Le lecteur curieux
peut en voir la figure & tout ce que j'ai pensé
fur les différens corbeaux des anciens, dans les
obfervations fuivantes.
I

thaginois furent fort furpris de voir au haut des proues de chaque vailleau, un inftrument de guerre auquel ils n'étoient pas accoûtumez. Ils ne laifférent cependant pas d'approcher de plus en plus, & leur avant-garde, pleine de mépris pour les ennemis, commença la charge avec beaucoup de vigueur, mais lorsqu'on fut à l'abordage, que les vaiffeaux furent accrochez les uns aux autres par les corbeaux, que les Romains entrérent au travers de cette machine dans les vaiffeaux ennemis, & qu'ils se battirent fur leurs ponts; ce fut alors comme un combat fur terre, une partie des Carthaginois fut taillée en piéces, les autres effraiez mirent bas les armes. Ils perdirent dans ce premier choc trente vaiffeaux & tout l'armement. La galére Capitaineffe fut auffi prife, & Annibal au défefpoir fut fort heureux de pouvoir fe fauver dans une chaloupe. Le refte de la flotte des Carthaginois faifoit voile dans le deffein d'attaquer les Romains, mais lorfqu'ils virent de près la défaite de ceux qui les avoient précédez, ils se tinrent à l'écart & hors de la portée des corbeaux. Cependant à la faveur de la légéreté de leurs bâtimens, ils avancérent les uns vers les côtez, les autres vers la poupe des vaiffeaux ennemis, comptant fe battre par ce moien fans courre aucun risque, mais ne pouvant, de quelques côtez qu'ils tournaffent, éviter cette machine, dont la nouveauté les épouvantoit, ils fe retirérent avec perte de cinquante vaiffeaux. (a) Une journée fi heurcuse redouble le courage & l'ardeur des Romains. Ils fe jettent dans

(a) Une journée fi heureuse redouble le courage l'ardeur des Romains. ] Ceux qui ont fouvent été battus, ou qui par la perte de quelque combat, ou le fouvenir de leur derniere difgrace, fe font imaginé que leurs ennemis ont plus d'adreffe, d'habileté & d'expérience fur mer; ceux-là mêmes fentent redoubler leur courage, & prennent de nouvelles efpérances, lorfqu'il leur arrive quelque bonheur à plus forte raifon lorfqu'ils remportent une victoire complette, auffi continuentils la guerre avec plus de courage & de fierté que ne font les vainqueurs. Cela paroît encore plus dans ceux qui ont éprouvé tous les maux d'une guerre très-malheureufe, & dont ils croient né pouvoir jamais fe relever; un retour de fortune, un changement fi inefperé produit des effets furprenans, & remet toute la machine du cœur auparavant démontée par la crainte de l'ennemi. Cela ne fe remarque pas feulement dans les foldats, mais encore dans les peuples. La joie qu'ils reffentent d'un bonheur prefque inattendu, les porte naturellement à fournir pour la continuation de la guerre des moiens qu'on croioit taris. Une bataille perdue caufe fouvent la même révolution, lorfque les foldats & leurs Généraux ont combatru avec tout le courage & l'intrépidité poffible. La bataille de Malplaquet quoique perdue, peu

la

s'en faut que je ne dife en apparence, puisqu'on abandonna le champ de bataille fans aucune néceffité, & qu'une heure de répit nous donnoit la victoire que l'ennemi penfoit à nous céder. Cette bataille, dis-je, eft un bel éxemple de ce que je viens d'avancer. On ne vit jamais dans les peuples plus d'empreffement & d'ardeur à fournir dequoi réparer la perte que l'on avoit faite dans cette céle bre journée.

Pour revenir aux Romains, cette victoire de Duillius leur éleva fi fort le cœur, & les remplit de tant d'efpérance, que ce Général obtint des honneurs auffi nouveaux que le fut fon triomphe, car il fut le premier qui triomphât après victoire navale, fpectacle qu'on n'avoit pas encore vû dáns Rome. On fit plus, on lui érigea une colonne roftrale, ainfi appellée à cause des proues de navires dont on ornoit ces colonnes, autre nouveauté dans l'architecture. On déterra un morceau de celle-ci vers la fin du XVI. fiécle.

Le triomphe & la colonne ne parurent pas dignes d'une fi grande victoire. On poufla plus loin la reconnoiffance. Un triomphe ne dure qu'une journée, après cela l'on n'en parle plus, & l'on vouloit s'en fouvenir tant qu'il y auroit des Duillius de la race du premier. On fit un decret public, qui devoit paffer à fes defcendans, par le

quel

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