p. 279.

Cant. hom 14.

P. 675. D.

Greg. Naz. in Paul instruifit & convertit l'illuftre fainte Thecle; S. Cypr.orat.18. en forte qu'étant déja fiancée à un homme bien Greg Ny. in fait,riche,noble,& des premiers de la ville, elle renonça à fes nôces, pour embraffer la virginité. Epiph. har. 78. Son époux irrité l'accufa, & la fit condamner à Ambr. de virg. être expofée aux bêtes qui l'épargnerent; entre Ado. martyr. autres des lions. On dit qu'elle fut auffi délivrée miraculeusement du feu; & elle eft comptée pour la premiere martyre de son sexe.

1. 18.

lib. 2.

23. Sep.

2. Tim. III. 2. A.XIV. 4.

Les apôtres fouffrirent beaucoup à Icone; car la ville fe trouva divifée : les uns étoient pour eux, les autres étoient pour les Juifs. Ils reçûrent plusieurs affronts, ils furent poursuivis à coups de pierre enfin ils fe retirerent en Lycaonie, & prêcherent l'évangile à Lyftres, à Derbe, & par tout aux environs. A Lyftres faint Paul guérit un homme boiteux de naiflance. Le peuple idolâtre s'écria en fa langue Lycaoniene: Les dieux font venus à nous en forme d'hommes. Ils nommoient faint Barnabé Jupiter, & faint Paul Mercure, parce qu'il portoit la parole. Le facrificateur du temple de Jupiter qui étoit devant la ville, fit amener des taureaux ornez de couronnes de fleurs,& vouloit facrifier. Les apôtres l'aïant appris, déchirerent leurs habits, & fe jetterent au milieu de la foule, en criant: Que faitesvous, mes amis? Nous fommes des hommes comme vous, qui venons vous prêcher de quitter ces vaines fuperftitions, pour vous convertir au Dieu vivant,qui a fait le ciel & la terre. Après

qu'ils les eurent arrêtez avec bien de la peine, il furvint des Juifs d'Antioche & d'Icone, qui perfuaderent au peuple, que les apôtres n'étoient que des impofteurs; en forte qu'ils accablerent faint Paul de pierres, & le traînerent hors la ville, le croyant mort. Les difciples l'environnerent & le ramenerent dans la ville, d'où il s'en alla le lendemain à Derbe avec faint Barnabé. Après y avoir inftruit quelques perfonnes, ils revinrent à Lyftres,à Icone, & à Antioche de Pifidie, fortifiant les difciples dans la foi, & dans la patience. Ils établirent en chaque église des prêtres; & ayant fait des prieres & des jeûnes, ils les recommanderent à Dieu. Enfuite ils tra- A. xv. 23 verferent la Pifidie, vinrent en Pamphilie, & prêcherent à Pergé; puis ils defcendirent à Attalie, où ils s'embarquerent, & fe rendirent à la grande Antioche de Syrie, d'où ils étoient partis, ayant accompli l'œuvre de Dieu, qui leur avoit été confié. Ètant arrivez, ils affemblerent l'églife, & firent leur rapport des grandes choses Dieu avoit faites avec eux, & comme il avoit ouvert aux gentils la porte de la foi. Ils demeurerent un tems confiderable à Antioche. On croit que ce fut vers ce tems-là que faint Paul alla prêcher l'évangile à ceux qui n'avoient point encore oüi parler de J. C. & jufques en Rem. xv. 19: Illyrie.

que

Cufpius Fadus, gouverneur de Judée, voulut fuivant un ordre de l'empereur, obliger les pon- déc.

XXXI. Etat de la Ju

6. I.

Fof. xx. antiq. tifes des Juifs, & les principaux de Jerufalem, à remettre les habits facrez du fouverain pontife, dans la fortereffe Antonia, fous la garde des Romains: comme ils y avoient été avant le gouvernément de Vitellius. Les Juifs prierent qu'il leur fût permis d'envoyer des députez à l'empereur; & l'obtinrent en donnant des ôtages. Leurs députez furent préfentez par le jeune Agrippa : l'empereur accorda à fes prieres ce qu'ils demandoient, & en écrivit à Fadus & aux magiftrats des Juifs. La datte de la lettre marque l'an quarante-cinquiéme de J. C. Herode roi de Calcide, & oncle du jeune Agrippa, demanda à l'empereur l'autorité fur le temple & fur les tréfors facrez, & le droit d'établir les pontifes. Il l'obtint : & conferva ce droit dans fa famille, jufqu'à la fin. Il ôta la dignité de fouverain pontife à Canthera, & la donna à Jofeph fils de Canée Camyde: puis il l'ôta à celui-ci, & la donna à Ananias fils de Nebedée. Ce roi mourut la huitiéme année de l'empereur Claude, quarante-huitiéme de J.C. A Cufpius Fadus fucceda Tibere Alexandre, fils d'Alexandre frere de Philon, & le plus riche de tous les Juifs. Tibere renonça à la religion de fes peres. Après la mort d'HeroFf. xx. antig. de roi de Calcide, l'empereur Claude donna son royaume à fon neveu Agrippa, l'an quaranteneuf de J. C. mais pour la Judée où Agrippa le pere avoit regné, elle étoit gouvernée par VentidiusCumanus, qui avoit fuccedé à Tibere Ale

3.

ou

xandre. Ce fut fous lui que les Juifs commence rent à fe révolter.

A la fête de pâque Cumanus craignant quel• que tumulte, mit une cohorte fous les armes dans les galeries du temple, comme les gouverneurs précedens avoient accoûtumé de faire aux jours folemnels. Le quatrième jour de la fête, un foldat relevant fa tunique, & accroupi d'une maniere indécente, tourna le derriere aux Juifs, avec des paroles auffi infolentes que la posture. A cette vûë tout le peuple s'émut. Ils crioient que ce n'étoit pas à eux que l'on infultoit, mais à Dieu même. Quelques-uns s'en prenoient à Cumanus, & lui difoient des injures. Les plus emportez se mirent à jetter des pierres aux foldats. Cumanus n'ayant pû les appaifer, fit venir toutes ses troupes en armes dans la citadelle Antonia, qui commandoit le temple. La populace effraïée se mit à fuir, & croyant avoir les ennemis à leurs talons, ils fe prefferent tellement dans les iffuës du temple, qui étoient étroites, que plufieurs furent étouffez. On compta jufques à vingt mille perfonnes qui périrent en cette occafion: la fête fut tournée en deüil, on quitta les facrifices, & les prieres, pour s'abandonner aux larmes & aux gémiffemens.

a

Ce défordre n'étoit pas appaifé, qu'il en furvint un autre. Quelques féditieux rencontrerent fur le grand chemin de Jerufalem un efclave de Cefar nommé Etienne. Ils le volerent, & lui ôterent

XXXII. Premier con

A&t. xv.

n.2.

ref. c. 8.

tout ce qu'il avoit. Cumanus envoya auffi-tôt piller les bourgades voisines, & lui amener prifonniers les principaux habitans. Dans ce pillage un foldat ayant trouvé les livres de Moïse, les déchira publiquement, & les jetta au feu, difant plufieurs paroles infolentes contre la loi,& la nation. Les Juifs auffi irritez, que fi tout le païs eût été en feu, allerent en grand nombre à Cefarée, où étoit alors Cumanus, lui demanderent juftice, & lui du confeil de fes amis, craignant une revolte entiere, fit couper la tête au foldat, ainsi le tumulte fut appaifé.

Cependant quelques-uns des freres vinrent de cile à Jerufalem. Judée à Antioche, & y exciterent un trouble considérable; disant que les fideles ne pouvoient Epiph.haref.28. être fauvez fans la circoncifion. Cerinthe faux Philactr. de ha- frere, & faux apôtre étoit le chef de cette fédition, & vouloit obliger les fideles, non-seulement à la circoncifion, mais à toutes les obfervances de la loi Mofaïque. Saint Paul & faint Barnabé s'y oppofoient, difant que J. C. étoit Gal. v. venu affranchir les fiens de cette fervitude, & que fa grace ne ferviroit de rien à ceux qui regarderoient la circoncifion comme neceffaire. On résolut qu'ils iroient à Jerusalem consulter les apôtres, & les prêtres, fur cette queftion. Ils prirent Tite avec eux, & traverferent la Phenicie, & la Samarie, racontant la conversion des gentils; qui donnoit une grande joïe aux freres. Etant arrivez, ils furent reçûs par les apôtres,