Le perfide Tircis, en brifant une chaîne MADRIGAL. Achante, cher Mirtil, veut élever des Temples Les Temples que conftruit fa charmante éloquence; CHANSON. L'hiver finit & ceffe fes ravages, Paroiffez aimables oifeaux, Et revenez habiter nos ormeaux, Si vous craignez encor que je vous faffe entendre, Ah! revenez charmants oifeaux 2 Mon cœur eft libre & je viens vous l'apprendre A V TR E. Chantez oifeaux, chantez je viens pour vous entendre, Celebrez à l'envi les douceurs de l'amour ; Vous ne fçauriez rien exprimer de tendre, Je croi Madame, qu'il eft temps. de vous ramener à l'heroïque pour vous faire partager toutes mes occupations; je fuis perfuadée que les Vers. fuivans auront votre approbation étans pour un Prince, qui, en faisant l'admiration de tout l'univers fait encore la vôtre en particulier ; je vous ayouërai ingenument, que malgré les précautions que je pris pour les lui faire prefenter, j'ai toûjours ignoré s'ils avoient eu le bonheur de parvenir jufqu'à lui. A Son Alteffe Royale Monfeigneur le Duc d'Orleans, Regent du Royaume, à fon avenement à la Regence. Rince, digne en effet, de regir l'Univers Permetez que ma joye éclate dans mes Vers A f Sur un pareil fujet que de chofe à dire ! Je ne contente donc, ô Prince Augufte & Sage, De benir en ce jour la naiflance & la loi. Qui donnent ce modele à notre jeune Roy. Elle forme fur vous fes Rois & fes Heros... Il n'eft pas hors de propos de vous mettre à la fuite de ces Vers, ceux que je fis quelque temps aprés pour feue Madame Ducheffe de Berry; vous fçavez combien cette grande Princeffe 'avoit de charmes; Comme tout ce qui touche mon coeur frape mon efprit, je ne pus refifter à l'envie de lui faire connoître mes fentimens ; elle eut la bonté de les recevoir avec ces graces enchantereffes, qui en infpi rant un profond refpect laiflent au fond de l'ame une tendreffe extrême je pris pour le pretexte de ces Vers le déguisement du Domino, fous lequel elle paroiffoit au Bal ordinairement, & ce fut lorfqu'elle étoit dans ce fimple ajustement que j'eus l'honneur de les lui prefenter. A Madame la Ducheffe de Berry Nvain à nos regards fous un déguisement, Dont la fimplicité compofe l'ornement, Tu cherches à cacher l'éclat qui t'environne; Sans le fecours trompeur d'un riche ajustement, Princeffe incomparable on connoît aifément, Que fous ton Domino doit être une Couronne. Rien ne peut déguifer cet air fier & touchant,. Ce port majeftueux, ce fon de voix charmant, Ce regard enchanteur, dont les traits tout de flâmes Sçavent fi bien affujettir nos ames Qu'il n'est point de mortel à ton divin afpect,, Oui, fans l'éclat pompeux de ta haute naiffance, Princeffe il te fuffit de celui de tes yeux, De leurs divins attraits, de leur douce puiffance, Pour ranger fous tes loix les hommes & les Dieux-;; On t'approche fouvent fans ofer te le dire, Et c'eft depuis long-temps le feul bien où j'afpire.. A Q Ce n'est point un encens que je donne à ton rang, Pour ne point abaiffer votre efprit du grand au petit, je vais continuer fur le même ton en vous faisant voir tout ce que j'ai compofé pour l'Electeur de Baviere. Plainte de la Flandre Espagnole, fur l'absence de Son Alteffe Electorale de Baviere. Q Ue votre fort eft doux, habitans de Surefne, A prefent la houlette eft refpectable en vous, Et l'Efcaut qui jadis, faifoit tant de jaloux, Youdroit changer fes bords, pour les bords de la Seine.. Mes plus pompeux Palais, cedent à vos hameaux, Et leurs lambris dorez comparez à vos hêtres, N'ont plus qu'un vain éclat, heureux peuples champêtres, Vous jouiflez du prix qu'attendoit mes travaux. Et quand de toutes parts on m'accable de chaînes, Qu'on me donne des loix, vos ruftiques échos Retentiffent du nom de l'augufte Heros, |