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tagnes. Quoiqu'en dife a Belon Théophrafte & Pline ont eû raifon d'affeer que les Cyprès y croiffent naturellement parmi la neige, auffi bien que dans les vallées. Belon n'avoit pas pris la peine de s'y transporter. On les appelle aujourd'hui les montagnes de la Sfachia, village du même nom, que l'on découvre de leur fommet, en defcendant à la mer du Sud, & qui peut-être a retenu celui d'une des plus anciennes villes de Créte où étoit né le fameux Epimenides. Les peuples des environs qui fe nomment Sfachictes pallent pour les meilleurs foldats de l'ifle, & font les plus habiles à tirer de l'arc. La danfe Pyrrhique s'eft confervée chez eux comme l'on verra dans la fuite.

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La recherche des plantes étant une de nos principales occupations, il femble qu'il feroit à pos de donner ici le dénombrement de celles que nous obfervâmes autour de là Canée. Néanmoins comme ces matiéres ne font pas du goût de tout le monde ; que non feulement elles groffiroient cette rélation; mais qu'elles en interromproient tout à fait la fuite, je crois qu'il eft plus à propos de referver ce grand détail de plantes, pour un ouvrage particulier, & de ne donner dans celui-ci que la defcription & la figure de quelques plantes finguliéres & non connues. A la vérité la diverfité des matiéres plaît dans les rélations; mais il faut fe tenir dans certaines bornes, & l'on n'en eft pas le maître quand on entreprend de donner le catalogue des plantes, qui naiffent dans un pays : il ne faut pas même oublier les plus communes, afin que les Botaniftes les plus éclairez puiffent mieux juger de la qualité de chaque contrée.Par éxemple, Cousos. Strab. Rer. Geogr. lib. 10.

a

Obferv. chap. 5.
Theophr. & Plin. ibid,

la

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la Candie n'a guéres qu'une douzaine de plantes particulières. Les autres plantes qui s'y trouvent, quelque nombreufes qu'elles foient, naissent aussi dans les Ifles de l'Archipel; encore la plufpart ne font pas rares en Europe.On auroit tort de croire qu'il n'y ait que des plantes extraordinaires en Levant, puifque la Mauve, la Fougére, les Orties, la Mercuriale, la Parietaire croiffent en Arménie, & fur les côtes de la mer Noire, parmi les plantes les plus fares.

Voici la defcription & la figure d'une plante a des plus remarquables des environs de la Canée.

Sa racine eft ligneufe, tortue, longue d'un pied, rouflatre, tirant fur le brun, garnie de fibres moins foncées, épaiffes de demi-ligne, longues de fept ou huit pouces. Les tiges font hautes de près de deux pieds, quarrées, épaiffes de deux ou trois lignes, couvertes d'un duvet blanc & cotonneux, accompagnées à chaque nœud de deux feuilles longues de trois pouces, fur un pouce & demi de large, arrondies en oreillétes à leur bafe, d'où elles diminuent infenfiblement jufqu'à la pointe, laquelle eft émouffée. Ces feuilles font chagrinées, ridées, venées, vert blanchâtre, ondées, frifées, légérement crenelées : elles diminuënt confiderablement depuis le milieu de la tige vers le haut, & n'ont qu'environ un pouce & demi de long, fur huit ou neuf lignes de large; à peine ont elles demi-pouce de longueur vers l'extrémité de la plante. Des aiffelles de toutes ces feuilles, le long de la tige & des branches, naisfent à plufieurs rangs allez ferrez, des fleurs difpo

fées

par anneaux. Chaque fleur est un tuyau, long de demi-pouce, épais d'une ligne, percé vers le

STACHYS Cretica latifolia Inft. Rei. Herb. 186.

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fond, blanchâtre, évafé en deux lévres couleur de rofe, dont la fupérieure a plus de demi-pouce de long, creusée en goutiére, veluë fur le dos, obtufe, & comme échancrée à la pointe : la lévre inférieure eft de même longueur, découpée en trois pièces, deux laterales fort petites, & celle du milieu qui a quatre lignes de long fur plus d'un demi-pouce de large:le calice eft un autre tuyau de demi pouce de long, blanc, cotonneux, évafé & divifé en cinq pointes purpurines,dures & piquantes: il renferme un piftile à quatre embryons,furmonté par un filet grisdelin, fourchu, accompagné de quelques étamines attachées à leur naiffance au bord interieur du tuyau de la fleur. Les embryons deviennent enfuite autant de graines longues d'une ligne, arrondies fur le dos, pointuës de l'autre côté, noirâtres. La fleur eft fans odeur, & les feuilles fans faveur remarquable.

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Les endroits les plus propres pour herborifer aux environs de la Canée font a Calepo, faint George, faint Eleuthére, monaftere à un mille & demi de la ville, où quelques-uns mettent le fiége épifcopal de Cydonia, quoiqu'il n'y ait pas des ruines fort anciennes. Suivant Strabon, Cydonia étoit une ville maritime, à dix milles d'AptéKYAN- re or la Canée fe trouve justement à cette diftance de Paleocaftro, qui eft certainement la vilCYDO le d'Aptére, comme nous le montrerons dans la fuite. Une ville auffi puiffante que Cydonia, c La Ca- laquelle faifoit pencher la balance du côté du parti pour lequel elle fe déclaroit dans les troubles de Choffe & de Gortyne : cette d Cydonia dis-je, qui feule refiftoit à la puiffance de ces deux villes li

NIA.

NIA.

néc.

2 Καλέπι. Αγιος Ελεύθερος.

Αγιος Γεώργιος.

Strab.ibid.

d T. Livius Hift. lib. 48.

b

Rerum Grogr. lib.10.

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