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ΠΕΤΡΟΝΙΟΝ ΠΡΟΒΟΝ

ΤΟΝ ΛΑΜΠΡΟΤΑΤΟΝ

ΑΝΘΥΠΑΤΟΝ ΚΑΙ

ΑΠΟΫΠΑΡΧΟΝ ΠΡΑΙΤΩΡΙΟΝ

ΤΟ ΔΟΓΜΑΤΙ THC ΛΑΜΠΡΑΣ

ΓΟΡΤΥΝΙΩΝ ΒΟΥΛΗΣ
ΟΙΚΟΥΜΕΝΙΟΣ ΔΟΣΙΘΕΟΣ

ΑΣΚΛΗΠΙΟΔΟΤOC S

ΟΛΑΜΠΡΟTATOC ΥΠΑΤΙ

KOC ANECTHCENS

Par decret de l'Illuftre Senat de Gortyne, Occu menius Dofitheus Afclepiodotus confulaire très illuStre, a érigé ce monument à l'Illuftriffime Proconful & Préfet du Prétoire Petronius Probus,

En voici une qui n'est pas fi ancienne.

ΕΠΙ ΘΕΟΔΩΡΟΥ ΤΟΥ ΑΓΙΟ ΑΡΧΙΕΠΙΣΚ ΚΑΠΙΛΙΟΥ ΤΟΥ ΠΕΡΙΒΛ' ΑΝΘΥΠΑΤΟ Υ ΕΥΤΥΧΩΣ ΑΝΕΝΕΣΘΗ ΚΟΥ... Ο TOIXOC ΦΛΑΠΙΩΝΟΣ ΤΟΥ ΛΑΜΠΡΙΝΑΒΙ

Le R. P. Dom 2 Bernard de Montfaucon, d'une érudition profonde, & d'une capacité généralement reconnue, en a trouvé le véritable fens.

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Επὶ Θεωδόρου τοῦ ἁγιωτάτου ἀρχιεπισκόπου καὶ Α. Πιλίου τ8 περιβλέπτου ανθυπάτου εὐτυχῶς ἀνενεώθη Κου... ὁ τοῖχος ὑπάτου Φλαβίου Αππίωνος το λαμο προτάτου ινλουτρίου Β.

Cette muraille a été heureusement rétablie, fous le très faint Archevêque Theodore, & fous l'Illuftre Proconful A. Pilius, en la feconde année du confulat de l'Illuftriffime Fl. Appion.

pou

La plupart des autres infcriptions que l'on y rencontre dans les champs, font caffées, ou fi ufées qu'on ne fçauroit les déchifrer. Comme la faifon s'avançoit, & que le temps le plus favorable de l'année pour la recherche des plantes étoit venu', nous fumes obligez de quitter Gortyne, fans voir examiner les anciens ports. a Suivant Strabon, le principal étoit à Lebéne, à 90. ftades de la ville, tirant droit au fud, ce qui eft exactement vrai : car on ne compte que 13. milles des ruines de Gortyne à la mer, & 25. milles des mêmes ruines à Candie. L'autre port de Gortyne étoit à Metallum, à 16. milles de la ville, & plus occidental que Lebéne, puifque les Lebéniens étoient voifins des Praifiens, peuples au delà de Girapetra, & par confequent au fud-eft de Gortyne. Strabon a fi bien marqué la fituation de la plufpart des villes de Créte, qu'il feroit fort aifé de les découvrir cependant nos géographes les ont trèsmal placées.

Le 1. Juillet, après avoir fait faire des flambeaux de cire chez b l'archiprêtre du village des LABY- dix faints, nous en partîmes pour aller voir le de Can labyrinthe. Ce lieu fi célébre et un conduit fouterrain en maniére de ruë, lequel par mille détours pris en tous fens, comme par hazard & fans

RINTHE

die.

a Rerum Geogr. lib. 10.

b

↳ Protopapas.

aucune régularité, parcourt tout l'interieur d'une colline au pied du mont Ida du côté du midi à trois milles des ruines de Gortyne.

On entre dans ce labyrinthe par une ouverture naturelle, large de fept ou huit pas, fi baffe qu'à peine un homme de médiocre taille pourroit y paffer fans fe courber : le bas de l'entrée eft fort inégal: le haut affez plat, terminé par plufieurs lits de pierre pofez horizontalement les uns fur les autres. Une efpéce de caverne fort ruftique, & dont la pente eft douce, fe préfente d'abord, & ne marque rien de fingulier; mais à mesure que l'on avance, ce lieu paroît tout à fait furprenant. Ce ne font que détours, dont la principale allée qui eft moins embarraffante que les autres, conduit par un chemin d'environ mille deux cens pas, jufques au fond du labyrinthe, a deux grandes & belles fales, où les étrangers fe repofent avec plaifir. Quoique cette allée fe fourche à fon extrémi té, ce n'eft pourtant pas là l'endroit dangereux du labyrinthe: c'eft plûtoft à fon entrée, à près de 30. pas de la caverne à main gauche. Si l'on s'engage dans quelque autre ruë, après avoir fait bien du chemin, on s'égare dans une infinité de recoins & de culs de fac, d'où l'on ne fçauroit fe tirer fans rifquer de fe perdre. Nos. guides fuivirent donc cette principale allée, fans nous détourner à droi te ni à gauche; nous y fimes 1160 pas bien comprez: elle eft haute de fept ou huit pieds, lambriffée d'une couche de rochers, horizontale & toute plate comme le font la plufpart des lits de pierre de ces quartiers là. Il s'y trouve pourtant quelques endroits où il faut un peu baisser la tête; on rencontre même vers le milieu de la route, un paffage fi étroit, qu'on eft obligé de marcher à

quatre pates. La grande allée eft ordinairement affez large pour lailler paffer deux ou trois perfonnes de front: le pavé en eft uni : il ne faut ni beaucoup monter ni beaucoup defcendre : les murailles font taillées à plomb, ou faites avec des pierres qui embarraffoient les chemins, & que l'on a rangées avec une propreté affectée; mais il fe préfente tant de rues de tous côtez, que l'on ne fçauroit s'en tirer fans beaucoup de précautions.

Comme nous avions grande envie d'en revenir, nôtre premier foin fut de pofter un de nos gardes à l'entrée de la caverne, avec ordre d'aller querir du monde au village prochain,pour venir nous dégager, fuppofé que nous ne fuffions pas de retour avant la nuit: 2. chacun de nous portoit à la main un gros flambeau allumé: 3. dans tous les détours difficiles à retrouver, nous attachions fur la droite des papiers numerotez: 4. un de nos Grecs laiffoit à gauche de petits fagots d'épines,& un autre répandoit fur le chemin de la paille, dont il avoit un fac plein fous le bras. De cette maniere nous arrivâmes fans peine au fond du labyrinthe, où la grande allée fe fourche & fe termine par deux fales, d'environ quatre toiles de largeur prefque rondes, taillées dans le roc. On y voit plufieurs écritures faites avec du charbon: par exemple, P. Francefco Maria Pefaro Capucino. Frater Tadeus Nicolaus, & tout contre 1539. Plus loin 1444. Ailleurs on lit Qui fù el ftrenuo Signor Zan de Como capo de la Fanteria 1526. On trou ve plufieurs autres marques dans l'allée, entre autres celle, qui eft en marge, laquelle nous parut IM de la façon de quelque Jefuite, nous obfervâmes les dattes fuiyantes 1495. 1516. 1560. 1579.

1699. Nous écrivîmes auffi 1700. en trois endroits differens, avec de la pierre noire. Parmi ces écritures, il y en a quelques-unes tout à fait admirables; qui confirment le a fyftéme que j'ai propofé il y a quelques années fur la végétation des pierres: celles du labyrinthe croiffent & augmentent fenfiblement, fans qu'on puiffe foupçonner qu'aucune matiére étrangere leur vienne de dehors; ceux qui ont gravé leurs noms fur les murailles de ce lieu qui font de roche vive, ne s'imaginoient pas fans doute que les traits de leur cifeau dûffent fe remplir infenfiblement, & devenir relevez dans la fuite du temps, d'une espéce de broderie, haute d'environ une ligne en quelques endroits, & de près de trois lignes en quelques autres; de forte que ces caractéres, de creux qu'ils étoient, font prefentement rehauffez en bas-rélief; la matiére en eft blanche, quoique la pierre d'où elle fort foit grifàtre. Je regarde ce bas-rélief comme une espéce de calus formé par le fuc nourricier de la pierre, extravafé peu à peu dans les endroits creufez en gravant, tout de même qu'il fe forme des calus aux extrémitez des fibres des os calfez.

Avec les précautions que nous avions prifes, il nous fut très facile de fortir du fond de ce labyrinthe mais après en avoir bien examiné la structure, nous tombâmes tous d'acord, qu'il n'y avoit aucune apparence que ce fût une ancienne carriére, dont on eût tiré les pierres pour bâtir les villes de Gortyne & de Cnoffe, comme ↳ Belon & quelques autres modernes l'ont crû: quelle vraifemblance y a-t-il qu'on ait été chercher des pier

a

b

Hift. de l'Acad. royale des b obferv.liv.1.chap.6.
Sciences, année 1702.

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