Imágenes de páginas
PDF
EPUB

fes armes, lui donnérent de grandes efpérances,qui s'évanouirent bientôt. Pyrrhus, par fa promte retraite, la replongea dans de nouveaux malheurs. Tome. I. pag. 305. Tom. VII. pag. 430, &c.

HIERON

II. ELLE ne fut tranquille & heureuse que fous le régne d'Hiéron II. qui fut très long, & prefque toujours pacifique.

HIERONY ME.

A peine régna-t-il un an. Sa mort fut fuivie de grands troubles, & de la prise de Syracufe par Marcellus.

Après la prife de cette ville, ce qui fe paffe dans la Sicile jufqu'à fon entiére réduction eft peu mémorable. Il y eut encore quelques reftes de guerre de la part des partifans de la Tyrannie, & des Carthaginois qui en étoient les protecteurs: mais ces guerres n'eurent point de fuite, & Rome fe trouva bientôt maitreffe abfolue de toute la Sicile. La moitié de cette Ile étoit devenue province Romaine depuis le Traité qui termina la premiére guerre Punique. Par ce Traité, la Sicile fut divifée en deux parts, dont l'une refta aux Romains, & l'autre continua d'ètre gouvernée par Hiéron; & cette

partie, depuis que Syracufe fe fuc rendue, passa aussi dans leur domaine. §. III. Réflexions fur le gouvernement & le caractére des Syracufains, & fur Archimede.

[ocr errors]

PAR LA PRISE de Syracufe, la Sicile entiére devint une province du peuple Romain: mais elle ne fut pas cie. in Vern traitée, comme le furent depuis les de frum. » Espagnols & les Carthaginois, à qui l'on impofa un certain tribut pour être comme le prix de la victoire, & la peine des vaincus: quafi victoria pramium, ac poena belli. La Sicile, en fe foumettant au peuple Romain, conferva tous fes droits anciens & toutes fes coutumes, & lui obéit aux mêmes conditions qu'elle avoit obéi à fes Rois. Et elle méritoit bien certainement ce privilége & cette diftinction. Elle étoit la premiére de toutes les nations étrangères qui eût fait amitié & alliance avec les Romains: la pre miére conquête qu'ils euffent eu la

a Siciliæ civitates fic in amicitiam fidemque recepimus, ut eodem jure effent, quo fuiffent; eadem conditione populo R. parerent, qua fuis anaca paruiffent. Cic. ibid.

b Omnium nationum exterarum princeps Sici

id

lia fe ad amicitiam fi-
demque populi R. appli
cuit: prima omnium,
quod ornamentum im-
perii eft, provincia eft
appellata: prima docuit
majores noftros, quàm
præclarum effet exteris
gentibus imperare... Ina-

gloire de faire hors de l'Italie: la premiére enfin qui leur eût fait éprouver la douceur de commander à des peuples étrangers. La plupart des villes dont elle étoit remplie avoient marqué pour les Romains un attachemént, une fidélité, une affection qui étoient fans exemple. Elle fut pour eux depuis comme un degré pour paffer en Afrique, & Rome n'auroit pas pu abbattre fi facilement la puiffance formidable de Carthage, fi la Sicile ne lui avoit fervi de grenier abondant pour les vivres, & de retraite fûre pour les flotes. Auffi, après la prise & la ruine de Carthage, Scipion l'Africain fe crut-il obligé d'enrichir les villes de Sicile d'un grand nombre d'excellens tableaux & de ftatues précieuses, afin qu'un peuple qui s'intéreffoit fi vivement à la victoire du peuple Romain, en fentît les fruits, & en confervât chez lui d'illustres

monumens.

que majoribus noftris in Africam ex hac provincia gradus imperii factus eft. Neque enim tam facilè opes Carthaginis tantæ concidiffent, nifi illud & rei frumentariæ fubfidium, & receptaculum claffibus noftris pateret. Quare P. Africanus, Car

thagine deleta, Siculorum urbes fignis monumentifque pulcherrimis exornavit ut, quos victoria populi R. lætari arbitra batur, apud eos monamenta victoriæ plurima collocaret. Cic. Verr. 3. 2.2.3.

La Sicile auroit été heureuse d'être gouvernée par les Romains, fi elle avoit toujours eu des Magiftrats tels que Cicéron, auffi inftruits que lui des obligations de la Magiftrature, & auffi attentifs à s'en aquitter. Il est beau de l'entendre lui-même s'expliquer fur ce fujet. C'est en défendant la Sicile contre Verrès.

دو

a

Après avoir pris les dieux à témoin de la fincérité des fentimens qu'il va expofer » Dans tous les emplois, dit-il, dont le peuple Romain m'a » honoré jufqu'ici, j'ai cru être engagé par les liens les plus facrés de » la religion à en remplir dignement » tous les devoirs. Lorfqu'on m'a fait » Quefteur, j'ai regardé cette dignité, » non comme un préfent dont on me

gratifioit, mais comme un dépôt » que l'on confioit à ma vigilance &

'-a O dii immortales...tum ac commiffum puta. Ita mihi meam volunta rem. Sic obtinui quæstu. tem fpemq; reliquæ vitæ ram in provincia, ut omveftra populique Romani nium oculos in me unum exiftimatio comprobet conjectos arbitrarer : ut at ego, quos adhuc mi-me quæfturamque meam hi magiftratus populus quafi in aliquo orbis terRomanus mandavit, ficræ theatro verfari existieos accepi,ut me omnium marem; ut omnia femper, officiorum obftringi requæ jucunda videntur ligione arbitrarer. Ita efle, non modò his exquæftor fum fa&tus, ut traordinariis cupiditatimihi honorem illum non bus, fed etiam ipfi natuam datum quàm credi-Iræ ac neceffitati denega

[ocr errors]

» à ma fidélité. Quand depuis on m'a » envoié gérer la Quefture dans la »Sicile, je me fuis imaginé que tous » les yeux étant tournés fur moi, ma perfonne & ma Quefture alloient » être expofées fur un grand théatre à » la vûe de tous les peuples, à qui j'é» tois donné en fpectacle; & dans » cette pensée je me fuis interdit » non feulement les plaifirs criminels » qu'entraînent les grandes paffions, mais ceux même qui font les plus légitimes, & qui paroiffent les plus » néceffaires. On vient de me défigner » Edile. J'attefte les dieux que je fens » tout le poids de cette charge, & que quelque honorable qu'elle me paroiffe, elle ne me caufe pas tant de joie & de plaifir, que de foins & d'inquiétudes, dans le defir que j'ai » de faire connoitre qu'elle ne m'a pas » été donnée au hazard ou par néceffi» té, mais confiée par choix & avec » difcernement.

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]
« AnteriorContinuar »