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Av.J.C.13.
Liv. lib. 24.

24. 35. 36.

n'en parle : c'est une tradition moderne, qui n'a nul fondement. Les mi roirs ardens étoient connus de l'antiquité; mais non de cette forte, qui paroit même impraticable.

AN.M.3791. Après que Marcellus eut résolu de bloquer fimplement Syracufe, il laiffa Appius devant la place avec les deux tiers de l'armée,& avec le reste il s'avança dans l'Ile, où il fit rentrer quelques villes dans le parti des Rc

mains.

Dans ce même tems Himilcon Général des Carthaginois, arriva dans la Sicile avec une grande armée, dans l'efpérance de la reconquerir, & d'en chaffer les Romains.

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Hippocrate fortit de Syracuse avec dix mille hommes de pié, & cinq cens chevaux pour l'aller joindre afin de faire la guerre de concert contre Marcellus., Epicyde refta dans la ville, pour y commander pendant le blocus.

Les flotes des deux peuples parurent en même tems fur les côtes de la Sicile mais celle des Carthaginois fe voiant plus foible que l'autre, n'ofa. pas hazarder un combat, & reprit bientôt la route de Carthage.

Marcellus, avoit demeuré huit mois devant Syracufe avec Appius, felon Polybe : & c'est là que fe termine l'année de fon Confulat. Tite-Live place dans cette année les expéditions de Marcellus dans la Sicile, & fa victoire fur Hippocrate, qui tombent néceffairement dans la feconde année du fiége. Et réellement Tite-Live n'a rien raporté du tout de cette feconde année, parce qu'il avoit attribué à la premiére ce qui s'eft paffé dans celleci. Car il eft contre toute vraisemblance qu'il ne s'y foit rien fait. Cette conjecture eft de M Crevier Profeffeur de Rhétorique au Collège de Beauvais, qui donne une nouvelle édition de Tite-Live avec des remarques, dont je fuis perfuadé que le public fera très content. Le premier Tome de cette édition paroit depuis quelques mois. On y trouve à la tête une longue Préface qui mérite d'être lue.

Marcellus emploia, donc une bonne partie de la feconde année du fiége à diverses expéditions qu'il fit en Sicile.. En revenant d'Agrigente, fur laquelle il avoit fait une tentative inutile,. il rencontra l'armée d'Hippocrate: qu'il battit, & lui tua plus de huit

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AN.M.3792. Av. J.C.212. Liv. lib. 25. 22.23-31. Plut. in Marcel. pag.

$308-309.

mille hommes. Cet avantage retint dans le devoir ceux qui fongeoient déja à fe ranger du côté des Carthaginois. Après avoir remporté cette victoire, il retourna devant Syracuse : & aiant fait partir pour Rome Appius, qui alloit y demander le Consulat, il mit en fa place Q. Crifpinus.

Au commencement de la troifié

me campagne, Marcellus defefpérant prefque abfolument de pouvoir prendre Syracufe, foit par force, parce qu'Archimede lui oppofoit toujours des obftacles invincibles; foit par famine, parce que la flote Carthaginoife, qui étoit revenue plus nombreuse qu'auparavant, y faifoit entrer librement des convois, délibéra s'il demeureroit devant Syracufe, pour pref fer le fiége, ou s'il tourneroit fes efforts du côté d'Agrigente. Mais avant que de prendre un dernier parti, il voulut effaier s'il ne pourroit point fe rendre maître de Syracufe par quelque intelligence fecrette. Il avoit dans fon camp plufieurs Syracufains, qui y étoient venus chercher un afyle au commencement des trouIbles. Un efclave de l'un d'entr'eux méinagea fecrettement une intrigue, où

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entrérent jufqu'à quatre-vingts des principaux de la ville, qui venoient par troupes le trouver dans fon camp cachés dans des barques fous des filets de pêcheurs. Le complot étoit près de réuffir, lorfqu'un certain Attale, de dépit de n'y avoir pas été admis, le découvrir à Epicyde, qui fit mourir tous les conjurés.

Cette entreprise échouée de la forte, jetta Marcellus dans un nouvel embarras. Rien ne fe préfentoit à fon efprit que la douleur & la honte de lever un fiége, après y avoir confumé tant de tems, & fait de fi grandes pertes tant d'hommes que de vaiffeaux. Un événement fortuit lui offrit une nouvelle ressource, & fit renaître fon espérance. Des vaiffeaux Romains avoient pris un certain Damippus qu'Epicyde envoioit pour négocier avec Philippe Roi de Macédoine. Les Syracufains témoignérent beaucoup de defir de le racheter, & Marcellus ne s'en éloigna pas. On convint d'un endroit auprès du port Trogile pour y tenir les conférences fur la rançon du prifonnier. Comme on y alla plufieurs fois, un foldat Romain s'étant avifé de confidérer de près le mur avec

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par

attention, après en avoir compté les pierres, avoir examiné à vûe d'œil la mesure de chacune, & avoir fupputé eftimation la hauteur du mur, il le trouva beaucoup plus bas qu'on ne le croioit, & conclut qu'avec de médiocres échelles on pouvoit facilement monter deffus. Sans perdre de tems, il fit raport de tout à Marcellus. Toute la fageffe n'eft pas toujours dans. la tête du Général :un fimple foldat peut lui donner de bonnes ouvertures. Marcellus ne négligea pas cet avis, & s'en affura par fes propres yeux. Aiant fait préparer des échelles, il prit l'occafion d'une fête qu'on célébroit trois jours de fuite à Syracuse en l'honneur de Diane, & pendant laquelle les habitans s'abandonnoient à la joie & à la bonne chere. A l'heure de la nuit, où il conjectura que les, Syracufains, après avoir fait la débauche, commenceroient à s'endormir, il fait avancer doucement un corps de mille foldats d'élite vers le mur avec des échelles. Quand les premiers furent arrivés au haut fans. bruit & fans tumulte, d'autres les fuivirent, la hardieffe des premiers donnant du courage aux feconds. Les;

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