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La bouche du plomb fondu, & le fit périr au milieu des tourmens. C'étoient ceux de Mityléne qui le lui avoient livré par une lâche trahifon, dans le tems même qu'il étoit malade, & qu'il s'étoit retiré chez eux pour y rétablir fa fanté.

pag. 401.

Cic. Orat.

Mithridate, qui vouloit gagner les Diod. in Ex cœurs par une réputation de clémen-cerpt. Vales, ce, renvoia chez eux tous les Grecs Athen.lib.ço qu'il avoit fait prisonniers, & leur Pag. 213 fournit même des vivres pour faire pro Flacco. n. le voiage. Cette action de bonté lui ouvrit toutes les portes des villes. On venoit de toutes parts à fa rencontre avec des cris de joie.. On le combloit. de louanges. On l'appelloit le confervateur, le pere des peuples, le libérateur de l'Afie, & on lui donnoit tous les noms par lefquels on défigne Bacchus, qu'il méritoit à jufte titre : car il paffoit pour le Prince de fon Plut. Symtems qui bûvoit davantage, & qui pos. lib. 1.. portoit mieux le vin; qualité dont il 48.624fe vantoit avec complaifance, & qu'il croioit lui faire beaucoup d'honneur..

Le fruit de ces premiéres victoires fut la conquête de la Bithynie entiére, d'où Nicomede fut chaffé; de la Phrygie & de la Myfie, provinces récentes

pag.

AN.M.3916.

18.

mil. th. 7.

des Romains ; de la Lycie, de la Pam phylie, de la Paphlagonie, & de pluheurs autres provinces.

Aiant trouvé à Stratonicée Monime, jeune fille d'une rare beauté, ik l'attacha à fa fuite.

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Mithridate confidérant que les RoAv.J.C. 88. mains, & en général tous les Italiens, Appian.pag. qui fe trouvoient pour diverfes affaiCic. in Orat. res dans l'Afie Mineure, y ménapro lege Mageoient fourdement des intrigues fort contraires à fes intérêts, envoia, d'Ephéfe où il étoit, des ordres fecrets à tous les Gouverneurs des provinces, & aux Magiftrats des villes de toute l'Afie Mineure, a d'en faire un maffacre général en un même jour qu'il leur marqua. Les femmes, les enfans, les domeftiques étoient compris dans le nombre des profcrits. Il y avoit défenfe de donner la fépulture à ceux qui auroient été tués. Leurs biens devoient être confifqués au profit du Roi & des meurtriers. On condanna à une groffe amende ceux qui enfeveliroient les morts, ou qui cacheroient les vivans. Il y avoit une

a suno die, tota Afia, rum fignificatione, cives tot in civitatibus uno Romanos necandos truciauntio atque una litera- 1 dandofque denotavit.Cia

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récompenfe pour quiconque découvriroit ceux qui étoient cachés. On accordoit la liberté aux efclaves qui égorgeroient leurs maîtres: on remettoit aux débiteurs qui tueroient leurs créanciers la moitié de leurs dettes. Le fimple récit de cet affreux détail fait frémir d'horreur. Quelle fut donc la défolation dans toutes ces provinces, quand cet ordre barbare s'y exécuta Il y eut quatre vingts mille Romains ou Italiens égorgés dans cette boucherie. Quelques-uns même en font monter le nombre à près d'une fois autant.

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Informé qu'il y avoit à Cos un grand tréfor, il envoia des gens qui s'en faifirent. C'étoit Cléopatre reine d'Egypte qui l'y avoit mis en dépôt, quand elle ouvrit la guerre dans la Phénicie contre fon fils Lathyre. Outre ce tréfor, il y trouva encore huit cens talens (huit cens mille écus) que les Juifs de l'Afie Mineure y avoient mis auffi en dépôt, quand ils virent qu'on y étoit menacé de la guerre.

Tous ceux qui avoient pu fe fauver du carnage général de l'Afie, s'étoient

App. pag. Jofeph. An

186.

tiq.

xiv. 12

App. pag. 186-183.

Diod, in Ex

réfugiés à Rhodes, qui les reçut avec cerpt. p. 402.

Plut. in

Sylla. p. 458

461.

joie, & leur ouvrit un afyle qui les mit en fureté. Mithridate en forma inutilement le fiége, qu'il fut bientôt obligé de lever, après avoir couru ris, que d'être pris lui-même dans un combat naval, où il perdit plufieurs de fes vaiffeaux.

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Après s'être rendu maître de l'Afie Mineure, Mithridate envoia en GréAppian. in ce Archélaüs, l'un de ses Généraux, Mithrid. pag. 88-197. avec une armée de fix vingts mille hommes. Ce Général prit Athénes & la choifit pour la résidence, donnant de cette ville tous les ordres pour la guerre de ce côté-là ; & pendant le féjour qu'il y fit, il engagea dans les intérêts de fon Maître la plupart des villes & des Etats de la Grèce. Il avoit foumis par force Délos qui s'étoit revoltée contre les Athéniens, l'avoit remife fous leur pouvoir, & leur avoit envoié le Tréfor facré qu'on gardoit dans cette île par Aristion, à qui il donna deux mille hommes pour la garde de cet argent. Ariftion étoit un Athénien, Philofophe de la fecte d'Epicure. Il fe fervit des deux mille hommes qu'il avoit fous fon commandement pour s'emparer de toute l'autorité à Athénes, où il exerça une

cruelle tyrannie, faifant mourir plufieurs des citoiens, ou les livrant à Mithridate, fous prétexte qu'ils étoient de la faction Romaine.

Voila en quel état Sylla trouva les AN.M.3917. affaires, quand il fut chargé de la Av.J.C. 87. guerre contre Mithridate. Il partit promtement pour fe rendre en Gréce avec cinq légions, quelques cohor. tes, & quelque cavalerie. Cependant Mithridate étoit demeuré à Pergame, où il diftribuoit à fes amis des richef

fes, des gouvernemens, & d'autres récompenfes.

A l'arrivée de Sylla, toutes les villes lui ouvrirent leurs portes, à l'ex- . ception d'Athénes, qui réduite sous le joug du Tyran Ariftion, fut obligée malgré elle de réfifter. Le Général Romain étant entré dans l'Attique, divisa ses troupes en deux corps, dont il envoia l'un pour affiéger Ariftion dans la ville d'Athénes, & lui avec l'autre alla droit au port de Pirée qui faifoit. comme une feconde ville, où Archélaüs s'étoit enfermé, comptant fur la force de la place, dont les murailles étoient hautes prefque de quarante coudées, (foixante piés, ) & toutes de pierres de taille. En effet c'étoit un

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