-mo. Lie-tai-ki vouloient se déclarer pour les Chinois. Les Hoei-ke qui Après J. C. n’entreprenoient la guerre que pour piller , trouvant un Teng-liavantage plus grand à trahir leurs alliés, traiterent avec khan les Chinois ; alors Kou-tse-y prit un vase de vin dont il arrofa la terre en souhaitant des millions d'années à l'Empereur de la Chine, au grand Khan & aux Généraux des deux armées , & toutes sortes de maledictions à ceux qui enfreindroient ce traité; le Général Hoei-ke fit de même, & ses Prêtres approuverent ce serment. Ausli-tôt que les Tibetans eurent été informés de ce traité, ils prirent la fuite pendant la nuit, les Hoei-ke & les Chinois les poursuivirent: on les battit à Lim-tai , là on leur prit & on tua environ dix mille hommes ; on leur enleva en mêmetems tout leur butin. Les Hoei-ke qui venoient d'abandonner ainsi leurs al- l'an 768. liés, parce que leur intérêt qui faisoit la seule regle de Kam-me. leur conduite les y portoit , n'en étoient pas devenus plus fu. fidéles aux Chinois , & ne cherchoient que l'occasion de Ven-hienrompre la paix. La Khatoun, c'est ainsi que l'on appel tum-kao. loit la femme du grand Khan, étant venue à mourir, l'Empereur de la Chine , que la situation de ses affaires & la crainte que les Chinois ont eu de tout tems des peuples de la Tartarie, obligeoient à ménager ces peuples, envoya au grand Khan un de ses principaux Officiers pour lui' faire les compliments ordinaires sur la mort de la Princesse. Les Hoei-ke, plus avides d'or que de ces vaines formalités , se plaignirent à l'ambassadeur de ce que les services qu'ils avoient rendus aux Chinois, non - seulement n'étoient pas recompensés ; mais encore de ce que : l'on n'avoit pas payé un grand nombre de chevaux que l'on avoit fait veni: de Tartarie : l'ambassadeur Chinois reprocha au grand Khan d'avoir fourni des secours à Hoaigneng , d'être venu avec les Tibetans ravager les frontieres , & d'avoir été le premier à enfreindre les traités. Les Chinois dans ces fortes d'occasions faisoient valoir la mcindre grace , ils voulurent faire passer la paix qu'ils venoient de signer comme une grande récompense pour les Hoeike. Mais ces mécontentemens qui auroient pû faire naitre ! khan. L'an 769. Lie-tai ki Kam-mo. Ven-bientum-kao. n'auroit pas 20 HistoiRE GÉNÉRALE DES HUNS. Khan ne les faisoit paroître que pour tirer des présens , simuloit & prodiguoit ses trésors. Ensuite le Khan fit deSu. mander en mariage la fille de Hoai-gneng , l'Empereur ou- des services qu'il en avoit reçus , adopta cette Princesse Tam-chou. & l'envoya au Khan. Ce fut encore une occasion pour les Hoei-ke de vouloir exiger le payement de leurs che- dû souffrir ; ils entrerent dans quelques temples de Foqu'ils pillerent , & y enleverent une troupe de jeunes l'an 772. gens que l'Empereur n'osa leur redemander. C'étoit ainti que ces Tartares sollicitoient depuis long-tems la paix & se où se trouvoit l'Empire autorisoit les Hoei-ke à mettre L'an 775. leurs chevaux à un très-haut prix; la plậpart de ceux qu'ils amenoient étoient maigres & incapables de servir ; les Offi ; . Les à . Les Hoei - ke Ta-yuen: les Chinois qui n'oserent aller à leur rencon- les enfermer; mais on rejetta cet avis, un des Gé- L'an 780. Jusqu'alors les Hoei - ke avoient toujours vêcu avec beaucoup de simplicité comme tous les Tartares, on n'a Après J.C. Teng-livoit remarqué aucune différence entre le Prince & le fu- khan. jet , & ils avoient été fort unis entre eux; mais depuis que le commerce avec la Chine & surtout les présens considérables qu'ils en retiroient, leur eurent fait connoître le luxe, le grand Khan Teng - li commença à abandonner ces à moeurs antiques ; il chercha à rendre Sa Majesté respectable par l'éclat de l'or; il bâtit de magnifiques palais & donna à ses femmes de superbes habits. Dans le tems que tous ses sujets lui représentoient que la mort de l'Empereur Tai-tçong qui venoit d'arriver , lui offroit une occasion favorable d'entrer dans la Chine , & qu'il faisoit tous les préparatifs nécessaires pour cette expédition un de ses principaux Officiers nommé Tun-mo-ho voulut arrêter les progrès du luxe, il blâma la conduite du grand Khan; mais il ne fut point écouté. Alors Tun-mo-ho rassembla ceux des Hoei-ke auxquels cette expédition déplaisoit, il marcha contre le grand Khan & le tua; il prit lui-même ce titre, & se fit appeller Ho-ko-tou-lou-pi-kia-khan. Il fit Pi-kia-khan aussi-tôt demander à l'Empereur de la Chine le diplome d'investiture , & il l'obtint avec le titre de Vou - y-tchimkum-khan. Depuis long-tems il y avoit à la Cour de la Chine un grand nombre d'Hoei-ke avec leurs ambassadeurs, ils y commettoient des excès qui obligerent enfin l'Empereur à leur ordonner de se retirer : ils emporterent avec eux beaucoup de richesses ; mais ils se conduisirent encore si insolemment dans leur route, & ils firent tant de dégât dans les campagnes que Tchang-kuam-tching demanda à l'Empereur la permission de les attaquer. Ce Prince ne voulut pas le permettre; mais quelques mauvais traitemens que ces barbares firent à un Officier , irriterent tellement Íchang-kuam-tching, qu'il rassembla ses troupes & tua environ neuf cens Hoei-ke, il n'en reserva que deux qu'il renvoya en Tartarie pour informer le grand Khan des défordres que ses sujets avoient commis & de la punition qu'ils s'étoient attirée. L'Empereur pour appaiser le Khan L'an 787. fu
tum-kao. Tam--chou. fit reconduire le corps de l'ambassadeur Hoei-ke en TarAprès J. C. Pi-kia-khan tarie. Le grand Khan envoya au-devant des Chinois son L'an 782. Ministre Kie-tsu-kia, qui les reçut dans le pays de Ta tong-fou dans le Chansi, blama leur conduite & voulut Dans la suite le grand Khan envoya beaucoup de pré- même-tems une Princesse Chinoise en mariage : l'Empereur, Ven-bien- mécontent de la conduite que les Hoei-ke avoient tenue de tout tems à l'égard des Chinois , n'étoit point porté à lui ; . noise au grand Khan. L'an 788. Aussi-tóc que ce Khan eut été informé que la Princesse Pi-kiakhan kia khan. étoit partie pour se rendre en Tartarie , il envoya au-devant d'elle les fæurs & les femmes de ses principaux OF- Alpines. They Après J. C. ficiers ; elle fut reçue avec diftinction , il lui donna le titre de Khatoun , & promit, en qualité de gendre de l'Empereur, de fournir aux Chinois du secours contre les Tibetans. Il demanda aussi qu'il lui fût permis de changer le nom - de Hoei-ke en celui d'Hoei-hou. L'Empereur lui donna le titre de Tchang-cheou-tien-tçin-khan. Le grand Khan mourut peu de tems après , & laissa L'an 789 l'Empire à son fils To-lo-sse auquel l'Empereur de la Chi- Tchin - pine donna le titre de Tchong-tchin-pi-kia-khan. Ce Prince secourut la garnison Chinoise qui demeuroit dans Peting au nord d'Igour, & qui venoit d'être attaquée par L'an 790; les Tibetans. Il n'eut pas le tems de rendre de plus grands services aux Chinois ; il fut tué par son frere qui voulut prendre le titre de Khan ; mais les Hoei-ke s'étant revoltés tuerent cet usurpateur , & mirent sur le thrône O-tcho O-chofils de Tchong-tchin. Son Ministre nommé Kie-khan-kia- khan. fu (a), alla au secours de la forteresse de Pe-ting, que les Toufans tenoient assiégée;if leur liyra bataille, mais il ne put les obliger à lever le siège , & les ravages qu'il fit lui-même dans les environs forcerent les peuples à se soumettre aux Tibetans. Alors tout ce que les Chinois possedoient dans L'an 6916 cette partie de la Tartarie, à l'exception d'Igour se rendit aux Tibetans. Le grand Khan obtint ensuite de l'Empereur le titre de Fong-tching-khan, il vint attaquer les Tibetans à Ling-tcheou dans le Chensi où il les battit & envoya les prisonniers à l'Empereur. Fong-tching-khan ne laissant pas d'enfants après sa mort, l'an 795, . son Ministre KQ-to-lou , qui depuis long-tems avoit l'adminiftration de toutes les affaires, & le commandement des armées , fut choisi par la nation pour être grand Khan. Il envoya un ambassadeur à la Chine pour instruire l’Empereur de son avenement à l'Empire , & l'Empereur Tetẹong lui donna le titre de Hoai-sin-khan. Les historiens qui pouvoient nous instruire des événemens de son regne Hoai-tin: khan. L'an 80s. (a) Il me paroît le même que celui qui cst nommé plus haut Kie-tse-kia. 1 |