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Ven-hien

gardent un profond filence, & ne nous apprennent que Après T. C. l'époque de fa mort; il eut pour fucceffeur fon fils Tengli-pi-kia-khan, qui reçut, fuivant l'usage, les patentes de L'an 807. l'Empereur de la Chine. Ce Prince envoya des tributs Teng-li-pi- aux Chinois. Son ambaffadeur avoit à fa fuite des Bon

tum-kao.

khan.

L'an 808.

Lie-tai-ki

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Pao-ykhan

L'an 817.

L'an 821.

ces de Fo que ces Tartares appelloient Mo-ni. L'Empereur leur fit bâtir un temple & les logea; mais quelques années après, leurs débauches obligerent ce Prince à les chaffer. Les Hiftoriens ne s'expriment pas d'une maniere affez détaillée pour nous faire connoître quels font les Religieux appellés Mo-ni (a). Ils étoient non- feulement repandus dans la Tartarie, mais il y en avoit encore en Perfe, & il semble qu'ils venoient de ce pays; dans ce cas ils font ou Chrétiens ou Mahometans. Je les foupçonne Chrétiens Manichéens.

La Princeffe Chinoise qui avoit été envoyée autrefois en Tartarie vint à mourir, le grand Khan en informa la Cour de la Chine, & il mourut lui-même prefqu'auffi-tôt. Alors l'Empire fut déféré à Pi-kia-pao-y-khan. Ce Prince L'an 813. leva une armée avec laquelle il alla attaquer les Tibetans proche la riviere Pi-ti, fituée au nord de Si-cheou-kiangtching. Dans la fuite il fit demander plufieurs fois une Princeffe de la Chine en mariage, mais l'Empereur qui étoit occupé d'affaires plus importantes ne voulut point alors y confentir, & quand il le permit le grand Khan fut furpris par la mort. La Princeffe fut donnée à fon fucceffeur nommé Pi-kia-tçong-te-khan. Ce Khan à l'occafion de quelques troubles qu'il y avoit dans la Chine voulut y envoyer des fecours; mais l'expérience avoit fait voir aux Chinois combien il étoit dangereux d'introduire ces barbares dans l'Empire, & on les renvoya. Après fa mort, ce Khan Tchao-li- eut pour fucceffeur fon frere Ko-fa-te-le, l'Empereur de la Chine lui donna quelque tems après le titre de Pi-kia-tchaoli-khan. Il fut tué dans la fuite par fes fujets qui donnerent l'Empire à Hou-te-le: ce nouveau Khan reçut de

L'an 822.

Tçong-tekhan.

L'an 8:4:

khan.

L'an 832,

(a) On les appelle Mo-ni-fem, c'est-à-dire bonzes de Mo-ni ou de Mani qui eft le nom de Manes.

L'Empereur

l'Empereur le titre de Tchang-fin-khan. Les deux nations vivoient en paix, & faifoient entre elles le commerce : le Après J. C. Tchanggrand Khan envoyoit fouvent des ambaffadeurs à la Chi- fin-khan. .ne; mais ces événemens peu importans ont été négligés par les Hiftoriens. Tchang-fin-khan fut tué par fon Miniftre Kue-lo- vou & les peuples mirent fur le thrône L'an 839. Ko-fan-te-le. Sous fon regne les neiges qui tomberent en abondance, firent périr beaucoup de beftiaux; ces fortes de malheurs, capables de caufer la ruine de cet Empire, l'affoiblirent confidérablement.

Ou-kiai

Le regne de ce nouveau Khan ne fut pas tranquile, un de fes Officiers nommé Kiu-lou-mo-ho avec cent mille L'an 849. Siberiens appellés Kie-kia-fu, qui demeuroient vers le lac Paikal, & s'étendoient du côté l'occident par de-là l'Irtisch, le vint attaquer & le tua; toutes les Hordes furent difperfées, & une partie vint fe foumettre aux Chinois. Ces Kie-kia-fu, depuis près de cent ans, étoient foumis aux Hoei-ke dont l'Empire parconféquent devoit s'éten dre bien avant dans la Siberie, jufqu'aux environs de Tobolsk. Cette revolte donna naiffance à un nouvel Empire. Les Kie-kia fu nommerent un grand Khan de leur nation comme on l'a vû dans l'hiftoire des Turcs occidentaux. Treize Hordes des Hoei-ke donnerent à Ou-hi-te-le le titre de Ou-kiai-khan & camperent fur les frontieres du Chenfi pendant que les Kie-kia-fu s'emparerent de leur L'an 841. pays. Les Hoei-ke furent battus en plufieurs rencontres par les Kie-kia-fu, & obligés pour avoir des vivres d'implorer le fecours de l'Empereur Vou-tçong. Les Chinois eurent bientôt lieu de fe repentir d'avoir donné une re- L'an 842. traite à ces peuples; le grand Khan vint faire des courfes aux environs de la riviere Hong - choui où il enleva beaucoup de prifonniers. L'Empereur fut obligé d'envoyer contre lui des troupes. Cette guerre venoit de ce qu'un des Officiers du Khan nommé Ou - mo-fu, après avoir tué un des principaux de la nation, s'étoit retiré à la Chine avec environ trois mille hommes, & on lui avoit donné le nom de Li-fu-tchong. Dans le même tems un autre Officier nommé Na-kie-tcho fe revolta contre Tome II. D

Après J. C.

Ju.
Kam-mo.
Ven-bien-
tum-kao.

leKhan, fe retira du côté de l'orient, & de-là vint faire des courfes dans le Petcheli. Les troupes Chinoifes furent obligées de marcher contre lui : dans fa retraite il fut fait prifonLie-tai-ki- nier par le Khan, & enfuite mis à mort. Ce Prince re-. demanda enfuite Ou-mo-fu & tous les autres fugitifs qui l'avoient fuivi. Les Chinois ne voulurent pas les rendre; ce fut le prétexte qu'il prit pour entrer auili-tôt dans le Chanfi vers Ta-tong-fou, où il enleva un butin immenfe. Toutes les prieres & les ménaces de l'Empereur furent inutiles: on écrivit à la Princeffe Tai-ho qui étoit dans l'armée du Khan afin qu'elle engageât ce Prince à fe retirer; mais il fallut envoyer des troupes. Alors les Hoeike s'en retournerent; mais ils rentrerent l'année fuivante, & L'an 843. vinrent piller les environs de Tchin-vou (a). Le Général Lieou-mien envoya Che-hiong à la tête de trois Hordes des Turcs Cha-to pour s'emparer du campement des Hoei-ke,& fuivitlui-même de près cette armée. Che-hiong s'avança jufqu'à Tchin-vou, & vit de deffus les murailles de cette ville tout le camp des Hoei-ke; il fit reconnoître la tente de la Princeffe, afin qu'elle ne fût pas expofée; enfuite par des fouterrains qu'il avoit fait creufer, il conduifit des foldats qui allerent attaquer pendant la nuit la tente du Khan. Ce Prince qui ne s'attendoit pas à cette furprife, fe fauva promptement, & abandonna tous fes bagages. Les Chinois le poursuivirent & le battirent à la montagne Chahou-chan proche le lac Kir-nor. Il fut bleffé dans fa retraite, on reprit la Princeffe Chinoife, on coupa la tête à dix mille prifonniers, vingt mille hommes fe foumirent & un plus grand nombre vinrent fe rendre dans la fuite au Gouverneur du Petcheli. A l'égard du Khan il fe reL'an 846. tira dans la Horde des He-tche-tfe: beaucoup d'Hoei - ke dans cette déroute périrent de mifére. Le grand Khan fut tué enfuite par un de fes Miniftres, & on mit à sa place fon frere O-nie. Ce Prince n'avoit plus qu'un petit nombre de fujets. Il avoit fait alliance avec les Tartares Ki; mais ceux-ci ayant été défaits par les Chinois, il voulut

Onie khan

(4) C'est Kouei-hoa-tching.

fe retirer chez les Che-goei ou les Tongoufes dans la Siberie; il ne refta pas long-tems dans cet afile. Les Che- Après J. C. goei furent vaincus par les Kie-kia-fu, & les Hoei-ke fu- L'an 848. rent faits prifonniers & placés au 'nord du défert. Alors Long-te-le (a) chef de quelques Hordes des Hoei-ke qui demeuroient depuis long-tems aux environs de Gan-fi, se fit appeller Khan, & vint demeurer à l'occident de Kan- L'an 856. tcheou & de Cha-tcheou. Il avoit fous fa domination toutes les villes qui font à l'occident du défert. Ce Prince envoya des tributs aux Chinois, qui, en considération des fervices qu'ils avoient reçus autrefois des Hoci - ke, lui donnerent le titre de Pi-kia-hoai-kien-khan.

Su.

L'Empire des Hoei-ke finit à cette époque dans l'orient. Lie-tai-ki Les Kie-kia-fu étoient maîtres alors de toutes ces contrées orientales. La plupart des Hordes des Hoei-ke furent foumises ou détruites, & il n'y eut que celles qui s'étoient retirées du côté de l'occident qui fubfifterent encore pendant long-tems; mais comme elles étoient affez éloignées de la Chine, les Chinois ont negligé d'en conferver l'hiftoire. Ces Hoei-ke,gouvernés par différens Khans, s'étendoient alors depuis Cha-tcheou & Kua-tcheou jusqu'aux frontiéres de l'Empire des Mahometans; c'est-àdire jufqu'au Maouarennahar. Ce voifinage & les liaifons qu'ils avoient eu de tout tems avec les Mahometans leur avoient fait connoître la Religion de Mahomet. Ces Tartares font ceux que le Géographe de Nubie appelle Odhkos. Sous le regne du Khalif Ouatheq-billah, vers l'an Nubie. 842 de J. C. Salam fit un voyage dans leur pays, y trouva des Mahometans, & apprit de ces peuples qu'ils avoient toujours obfervé la Religion de Mahomet, depuis qu'un Musulman étoit venu anciennement la leur faire connoître; mais ils n'étoient pas tous Mahométans, plusieurs adoroient le feu, ce qu'ils avoient apparemment pris des Perfes.

Geogr. da

Les Hoei-ke depuis leur défaite avoient envoyé plu- Lie-tai-ki

(a) Il eut le titre de Vou-lou-teng-li-lo mi-mo-mi-chi-ho-kiu-lou-pi-kia-hoaikien-khan.

Su.

fieurs fois des ambaffadeurs à la Chine. Leur chef nomAprès J. C. mé Pou-kou-tfun désiroit avoir de l'Empereur l'inveftiture de fes Etats & le titre de Khan, L'Empereur Hi-içong, L'an 874. dans le deffein de lui donner cette fatisfaction, fit partirun de fes Officiers; mais les Hoei-ke ayant été battus de de nouveau par les Toufans ou Tibetans, ils furent obligés fe retirer encore plus vers l'occident, & l'envoyé Chinois, qui ignoroit le lieu de leur retraite, s'en revint à la Chine fans les avoir vus. Ils fe rapprocherent cependant l'année fuivante, & envoyerent des tributs à l'Empereur; mais comme ces peuples s'étendoient alors beaucoup plus du côté de l'occident, ils commencerent à être plus en liaison avec les Mahometans.

L'an 875.

L'an 893.

L'an 903.

Aboulfaradge.

L'an 9:3.

Depuis quelque-tems les Khalifs de Bagdad n'étoient plus maîtres abfolus de ces vastes pays qui les rendoient voifins de l'Empire des Tibetans. Les Samanides s'étoient emparés du Maouarennahar;les états de ceux-ci étoient contigus à ceux des Hoei-ke. La guerre ne tarda pas à fe mettre entre les deux nations. Ifmail II, Prince de la Dynastie des Samanides entra dans leur pays, s'empara de la ville où le Khan faisoit sa réfidence, le fit prifonnier avec la Khatoun & environ dix mille Turcs ou Hoei-ke. Les Hiftoriens Chinois & Arabes nous inftruisent peu du fort de ces peuples. Les Chinois font mention des tributs qu'ils leur ont apportés en différens tems; mais nous croyons devoir les paffer fous filence. Il y a beaucoup d'apparence que ce font ces peuples qui firent une grande irruption dans le Maouarennahar où ils furent battus par les armées Mufulmanes.

Les Hoei-ke prirent part dans la fuite aux guerres civiles que les Princes de la Dynaftie des Samanides fe firent entre eux. Après la mort d'Ahmed, Aboul Haffan Nafr étoit monté fur le thrône, fon frere Ishac gouverneur de Samarcande, & Elias fils d'Ishac prirent les armes & marcherent vers Bokhara ; ils furent vaincus en plufieus rencontres. Elias fe retira à Ferghana : les Hoei - ke étoient L'an 923. alors gouvernés par un Prince nommé Gin - moei, à qui l'Empereur de la Chine donna le titre de Ing-y-khan. ́Il

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