que ce Lie-tai-ki(4. Kam-ma. le re 44 HistoiRE GÉNÉRALE DES HUNS. fit prier Li-ke-yong de ne point attaquer Li-meou-tchin Vang-hing - yu après la perte de la bataille s'étoit fauvé pour mercier, & le prier en même-tems de lui laisser profiter de sa vietoire pour aller prendre Fong-liang-fou , où les autres Généraux s'étoient retirés ; l'Empereur qui n'étoit environné que des Ennemis de Li-ke-yong, qui lui repré- L'an 8966 Kam-mo. Tam-chou, nial. Li-ke-yong irrité des soupçons injustes que l'on avoit de fa conduite, dans le tems qu'il ne s'occupoit qu'à dé- Après J. C. livrer l'Empereur, emmena ses troupes & se retira à Tcin- yong. yam. Mais il ne fut pas plûtôt retiré que l'Empereur ne tarda pas à reconnoître la faute qu'il venoit de faire. Il ne lui restoit aucune espérance de fecours , & il se trouvoit seul au milieu d'une foule de Généraux qui ne cherchoient qu'à profiter de sa foiblesse pour lui enlever l'Empire. Li-meou-tchin & Han-kien, pendant tout le tems que Likeyong étoit campé dans les environs de Si-gan-fou n'avoient osé remuer; après son départ, Li-meou-tchin se rendit maître de la plûpart des Places , l'Empereur fut forcé de faire marcher le peu de troupes qui lui étoient attachées. En mêine-tems Tciuen - tchong faisoit la guerre à Li-ke-yong sa dans le Petcheli & battoit ses Généraux. Pendant que les choses se passoient ainfi dans les provinces , la Cour étoit encore dans de plus grands troubles. Lí-meou-tchin ofa venir trouver l'Empereur pour lui représenter que les Princes rassembloient des troupes sans aucun sujet, & demanda la permission d'aller les arrêter & de les conduire aux pieds de son thrône pour obtenir leur pardon. Il feignoit de ne pas croire que ces troupes étoient levées par ordre de l'Empereur. Un Prince plus ferme eut fait arrêter le rebelle , mais on n'osa tenter un coup fi hardi, & le Monarque ne trouva d'autre parti à prendre que celui d'avoir recours à Li-ke-yong ; il le fit instruire de la situation. Dans le même tems Li-meou-tehin s'approcha de Sigan-fou & battit l'armée Impériale. Dans cette extremité quelques Ministres proposerent à l'Empereur de se retirer vers Tai-yuen dans le Chansı auprès de Li-ke-yong. L'Empereur s'avança dans ce dessein jusqu'au nord de la riviere Kuei , alors le traître Han-kien voulut engager ce Prince à se retirer à Hoa-tcheou , Chao-tçong rejetta d'abord cette proposition & continua toujours fa route. Mais sa crainte augmentant de plus en plus, il délibéra de nouveau avec Han-kien, qui fe profterna à ses pieds & le supplia de ne pas abandonner le Chensi qu'il ne reverroit jamais s'il le quittoit. Ce Prince qui n'avoit pas la confiance qu'il de Après J. C. L'an 897 voit avoir dans Li-ke-yong, & que celui -ci méritoit , se détermina àalier à Hoa-tcheou , pendant que Li-meoutchin mit partout le feu dans Si-gan-fou où il étoit entré. Li-ke-yong, en apprenant cette nouvelle, fut au désespoir de ce qu'on n'avoit pas suivi ses conseils, il leva des troupes de tous côtés, & fit offrir ses services à l'Empereur. Mais ce Prince qui se laissoit conduire par le traitre Hankien les refusa encore. Li-ke-yong ne laissa pas de se préparer à marcher contre les rebelles. Il manda les troupes de Pe-king , place dont il avoit fait la conquête quelque tems auparavant; mais le Gouverneur qu'il y avoit laissé refusa de marcher , & vint faire avec les Tartares Khitans , auxquels il s'étoit réuni, quelques courses dans les pays occupés par Li - ke - yong. . Ce Général des Turcs forcé d'aller attaquer le rebelle se laissa battre , pour ne s'être pas assez tenu sur ses gardes & s'être enyvré dans un festin, dans le tems qu'il alloit livrer le combat. Il reconnut sa faute après l'action , il l'avoua publiquement , mais il reprocha en même-tems à ses Généraux d'avoir manqué de courage. Ce revers donna le tems aux Généraux rebelles de se préparer à se dés fendre , ils voulurent exiger de l'Empereur , dont ils étoient en quelque façon maîtres, la permission d'aller attaquer Li-ke-yong, mais ce Prince eut assez de fermeté pour ne la leur point accorder. Li-meou-tchin fut informé dans ce tems-là que Tçiuentchong , qui s'étoit emparé d'une partie du Ho-nan , faisoie fortifier Lo-yam ; dans la crainte que l'Empereur ne voulut se rendre dans cette Place, il parut se repentir de tout ce qu'il avoit fait auparavant, & supplia ce Prince de permettre qu'on reparât Si-gan-fou. Han-kien fut chargé de veiller aux ouvrages , & ces deux Officiers proposerent en mêmetems la paix à Li-ke-yong, celui-ci l'accepta , & marcha en conséquence contre Tçiuen-tchong. L'Empereur, victime des divisions qui regnoient parmi tous ces grands vasfaux, fit fon possible pour rétablir la paix. Li-ke-yong y étoit naturellement porté, mais Tçiuen - tchong rejetta toutes les propositions qu'on lui fit , & continua la guerre L'an 898.) L'an 899. dans le Petcheli. Li-ke-yong fut contraint d'envoyer plu- Après J. C. fieurs corps de troupes pour arrêter les progrès que ce re- L-ke-yong belle faisoit. Tçiuen - tchong s'emparoit toujours de nouvelles Places. Telle étoit la situation de cet Empire , lorsque les Eunuques formerent le projet hardi d'arrêter l'Empereur , & se réunirent à plusieurs autres Officiers pour le déposer. Ce Prince, que les troubles de l'Empire ne rendoient pas plus attentif au Gouvernement , donnoit lui - même à ses ennemis les occasions d'en susciter de nouveaux. Il étoit allé à la chasse ou il s'étoit enyvré ; le vin lui fit commettre quelques violences qui exciterent une émeute confidérable dans son palais. Lorsqu'il rentra , il fit mourir quelques filles, les cris qu'elles jetterent obligerent de fermer les portes. Le lendemain Lieou-ki-chou un des premiers Enuques rassembla mille hommes & s'étant informé du du sujet du tumulte , il résolut avec Tloui-in de déposer ce Prince, ou au moins de donner le Gouvernement de l'Empire au Prince héritier. Tous ces Officiers forcerent le palais & y entrerent les armes à la main : ils se faisirent de l'Empereur que le grand bruit avoit effrayé & le firent enfermer avec l'Impératrice & plusieurs autres femmes , dans un lieu séparé dont toutes les portes étoient bien gardées. Ils avoient fait écrire sur le sable, que ce Prince ne se trouvoit dans ce malheur que pour n'avoir pas suivi les conseils qu'on lui avoit donnés. On conserva seulement une ouverture par laquelle on donnoit à boire & à manger à ces prisonniers. L'Empereur demanda plusieurs fois du papier & des pinceaux pour écrire, mais on les lui refusa ; les Princesses dont les habits étoient déchirées, jettoient inutilement des cris qu'on entendoit au-dehors du palais. Lieou-ki.chou alla trouver le Prince héritier, lui présenta un faux ordre de l'Empereur , par lequel ce Prince lui abandonnoit le thrône, & fit mourir ensuite tous les Officiers qui étoient attachés à l'ancien Empereur. Le Ministre Tsoui-in n'avoit acquiefcé aux volontés de l'an sor: Lieou-ki-chou que parce qu'il ne pouvoit s'y opposer , mais aussi-tôt qu'il s'apperçut que quelques Généraux songeoient 1 1 48 HistoiRE GÉNÉRALE DES HUNS. leur en facilita les moyens, Sun-te-tchao , qui étoit à la tête Roi de Ki. Li-ke-yong fut contraint de demander la paix au voyant contre lui des troupes qui s'emparerent de plusieurs Places. Tçiuen-tchong marcha ensuite vers la province de continua de lui faire la guerre , il s'approcha de Fongo & le forcerent d'abandonner de nouveau cette capitale pour L'an 904. se retirer à Lo-yam dans le Honan. Tçiuen-tchong qui s'é toit emparé de toute l'autorité le tua dans la suite , & fit donner le titre d'Empereur à Tchao-liuen-ti, fils de TchaoL'an 90s. t;ong. Tçiuen-tchong fut fait premier Ministre , & obtine le titre de Roi de Leang. Il étoit entré avec une armée dans L'an 906. le Percheli, & menaçoit d'envahir toute cette province. Li ke-yong, qui commençoit à craindre pour ses Etats , joignit L'an 907. ses troupes à celles du Gouverneur de Pe-king , & obligea Tçiuen-tchong à retourner dans le Honan où l'Empereur de l'autorité Impérịale. Ce Ministre prit alors le titre d'EmLi-tsun- La mort de Li-ke-yong suivit de près la ruine de la Dynastie des Tam. Ce Général Turc, se sentant dangeLienai die reusement malade, fit assembler toute sa famille & les officiers, & désigna en leur présence son fils Li-tsun-hiu Kam-mo. pour son successeur ; il avoit remarqué dans ce jeune Prin pereur des Leam. hiu. . ce |