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de bien connoître les pays dont il parde. Je les hafarde ici, afin que ceux qui auront des Manufcrits plus exacts, puiffent me rectifier.

1. Le Royaume d'Anatolie, poffédé par Hadhar, fils de Dandar, ou d'Younis, où l'on trouve la ville d'Afsaka. Il eft fitué au bord de la mer, au Nord du Royaume d'Amidli. On y compte 40000 hommes de troupes.

2. Le Royaume de Ramlas, ou de Foukeh, poffédé par Orkhan, fils de Mantafcha; la capitale eft Foukeh. Il peut mettre fur pied trois mille hommes. 3. Le Royaume de Barki, ou Troki, poffédé par Mohammed, fils d'Aïdin. Il peut mettre environ dix mille hommes. D'Herbelot, au fujet d'Aïdin, dit que c'eft le nom d'un Capitaine Turc, qui étoit Gouverneur de cette partie de l'Afie mineure, qui comprend la Carie & la Lydie. Ce pays a confervé le nom d'Aïdin ili, c'eft-à-dire, le pays d'Aïdin. Nos Géographes le nomment par corruption Aldinelli. On parle encore d'un Aïdin giuk, ou le petit Aidin, province comprise dans l'ancienne Troade.

4. Le Royaume de Kafbardil, ou de Magnefchia, c'eft-à-dire, de Magnéfie, poffédé par Sarou khan. Il peut mettre fur pied huit mille hommes. On parle encore d'un autre petit Royaume appellé Nic (Nicée), poffédé par Aly pafcha, frere de Sarou khan.

5. Le Royaume de Kafra, ou Aktara, poffédé par Amer khan, fils de Carafchi. Ce Prince poffede la ville de Kardama, & eft voifin du pays d'Orkhan. Ses armées font peu nombreuses. On parle encore d'un Royaume de Marmara poffédé par

Yahfi, fils de Carafchi, & frere d'Amer Apr. J. C. khan. Il y a plufieurs villes & châteaux L'an 1294. qui font fur les montagnes le long de Mafoud II. la Mer.

6. Le Royaume d'Orkhan, fils d'Athman ou Othman, ou Thaman, dont Bruffe eft la capitale. Il confine au Détroit de Conftantinople, & peut mettre fur pied vingt-cinq mille hommes.

7. Le Royaume de Ghermian, dont la capitale eft Koutai ( Cotyæum). Ce pays eft arrofé par le Méandre. C'eft le plus puiffant, & il peut mettre fur pied quarante mille hommes de cavalerie.

8. Le Royaume de Kardela, ou le pays de Schahin, qui peut mettre sur pied cinq mille hommes.

9. Le Royaume de Koubek hifar, qui peut mettre trois mille hommes fur pied. Le Royaume de Caftamon, pof fédé par Ibrahim, fils de Soliman pacha.

10.

11. Le Royaume d'Armenak, qui eft le pays de Ben carman, poffédé par l'Emir, fils de Carman. Il eft fur le bord de la Mer. Le Prince eft très-puissant, & peut mettre fur pied quarante mille hommes. C'eft la Caramanie.

Outre ces onze principaux Royaumes, on parle encore du Royaume de Carahifar, ou de Ben torgout, poffédé par Zacharias, efclave d'Younis, Roi d'Anatolie, qui s'empara de cette Principauté après la mort d'Younis, ou Dandar. Du Royaume de Caouia, poffédé par Mouradeddin hamzah, & voifin de celui de Soliman pacha. Du Royaume de Benfcharf, dont la capitale eft leghi fcheher, & qui peut mettre fur pied foixante-dix mille hommes, &c.

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LIVRE DOUZIE M E. · LES SEL JOUCIDES D'ALE p.

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L

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'INCONSTANCE naturelle des Turcs, & l'ambition de leurs Chefs, diviferent en peu de tems le vaste Empire des Seljoucides. Plus on l'étendoit par des conquêtes, plus on multiplioit les causes de fon démembrement. Les principaux de cette Nation, accoutumés à vivre dans une espéce d'indépendance, dans les pays du Turkestan, dont le gouvernement leur avoit été confié, & où ils ne donnoient à leur grand Khan que quelques tributs, qui étoient plutôt une marque de leur refpect que de leur foumiffion, ne tarderent pas, lorfqu'ils furent établis dans l'Empire des Khalifs de fe rendre maîtres de leur Gouvernement. Ils s'y attribuerent une autorité abfolue, & fe

Toutoufch

contenterent de faire nommer dans les tribunes des Mofquées par les Imams le nom du Sulthan de Perfe, que l'on Apr. J. C. peut regarder comme le grand Khan de toute la Nation. Aboulfedha Le Sulthan Alp-arflan, outre Malek fchah qui lui fuccéda, Benelahir. avoit encore un fils nommé Toutoufch (a) ou Tanfch, auquel Malek fchah avoit donné pour appanage la Syrie & tous fes environs, qui appartenoient alors aux Khalifs d'Egypte; & Toutoufch, pour s'inftaller dans fon Gouvernement, devoit auparavant en faire la conquête. C'est ainfi que, les Sulthans de Perfe envoyoient fur les frontieres de leur Empire des Princes de leur famille en qualité de Gouverneurs, avec la permiffion de porter la guerre dans tous les environs, & de foumettre les pays voifins. Toutousch, furnommé Tadge-ed-doulet, alla (b) auffi-tôt faire le fiége d'Alep. Dans le tems qu'il étoit occupé devant cette place, L'an 1078. Moftanfer-billah Khalif d'Egypte, avoit envoyé fon Général Bedreldgemali pour s'emparer de Damas, dont Atsiz étoit maître. Atfiz implora le fecours de Toutoufch, qui abandonna auffi-tôt le fiége d'Alep, & marcha vers Damas. A fon approche les Egyptiens décamperent, & Atfiz fe hâta d'aller recevoir fon Libérateur. Celui-ci, qui n'avoit d'autre deffein que d'étendre fa domination, & qui n'étoit accouru à Damas que pour s'en emparer, fe faifit d'Atfiz, & le fit mourir fous prétexte que ce Général n'étoit pas venu assez tôt au-devant de lui. Dans la fuite (c) Baalbek qui appartenoit aux Egyptiens, lui ouvrit fes portes du confentement de L'an 1083. Ben fokail, qui en étoit le Gouverneur. Les Egyptiens qui Aboulmavouloient arrêter les progrès de ce Prince, & qui efpéroient L'an 1085. pouvoir prendre Damas, y envoyerent (d) quelque tems après Bedreldgemali. La ville fut étroitement affiégée, mais elle Aboulfedha ne fe rendit point.

hafen.

Benfchou

nah.

Toutoufch délivré de cette guerre, entreprit de fe former Elmacin. un Etat plus confidérable aux dépens des petits Princes voifins, quoiqu'ils fuffent foumis au Sulthan Malek fchah,

(a) Les Hiftoriens Arabes varient beaucoup fur le nom de ce Prince. Aboulmahafen le nomme Toukschi; Abculfedha, Tanfch, ou Tounfch; Benfchounah, Tebs; Elmacin, Tis,

ou Tebs; Anne Comnène le nomme
Toutoufe.

(b) L'an 471 de l'Hegire.
(c) L'an 476 de l'Hegire.
(d) L'an 475 de l'Hegire.

Apr. J. C.
Toutoufch

& que par conféquent ils dûffent être fes Alliés. Il fit d'abord fommer Benelkhatini de lui remettre la ville d'Alep (a), & fur le refus que lui en fit cet Emir, Toutousch alla affiéger le château de cette ville, & s'en empara. Benelkhatini demanda du fecours à l'Emir Ortoc, & fit en mêmeL'an 1086. tems informer le Sulthan Malek fchah des entreprises de Toutoufch. Malek schah partit (b) d'Ifpahan, prit dans sa route la ville de Harran & fes dépendances qui appartenoient à un Emir nommé Mohammed (c), foumit la ville de Roha ou d'Edeffe, & fe rendit maître du château de Dgiaber (d), ainfi nommé d'un certain Sabec eddin dgiaber qui le poffédoit. C'étoit un vieillard aveugle, dont les deux enfans faifoient le métier de voleurs dans les environs, ils furent faits prifonniers. Manbedge fubit le même fort, & lorfque Malek fchah arriva à Alep, Toutoufch qui n'avoit L'an 1087. point voulu l'attendre dans cette ville en décampa fur le Aboulma- champ; le Sulthan la donna à l'Emir Ac-fancar.

hafen.

Toutousch fut bientôt obligé de faire fa paix avec le Sulthan, les Egyptiens s'étoient emparés de tout le pays, que l'on appelle le Sahel, c'est-à-dire, les côtes maritimes de la Syrie, & ils tenoient (e) Damas étroitement affiégée; cette ville étoit la capitale des Etats de Toutoufch. La crainte qu'il eut qu'elle ne lui fût enlevée, l'obligea d'écrire au L'an 1889. Sulthan, pour le prier d'envoyer à son secours Cazan, Emir de Roha, & Ac-fancar Emir d'Alep (ƒ).Ces Généraux ne vinrent pas affez promptement, Bedr el dgemali Commandant des armées d'Egypte fit (g) le fiége de Sour ou l'ancienne Tyr, & la prit ; Nafir eddoulet, autre Général Egyptien, s'empara de Seïd & d'Akka ou Ptolemaïs, dans lesquelles Toutousch avoit des tréfors immenfes qui furent pris par les Egyptiens; de-là, Nafir eddoulet alla affiéger Baalbek. Le Gouverneur nommé Khalaf, fils de Moulaïb, fe foumit aux Egyptiens, & fit faire dans cette ville le Khothba ou la priere

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Apr. J. C.

hafen.

publique au nom du Khalif Moftanfer. Toutoufch qui voyoit que tout fon pays alloit être foumis par les armées d'Egy- L'an 1089. pte, preffa Ac-fancar & Cazan de venir le secourir; mais Toutoufch ces Emirs fe contenterent de lui envoyer quelques troupes, qu'ils fuivirent eux-mêmes peu de tems après. Ils affiégerent tous les trois (a) le château de Baalbek & le prirent. L'an 1090. Khalaf se retira en Egypte, d'où enfuite il revint en Syrie, & trouva le moyen de reprendre par fupercherie Baal- L'an 1091. bek (b) & les pays voifins. Ac-fancar fut contraint de mar Aboulmacher de nouveau contre lui, & lui enleva Phamia ou Apa- loulfedha mée, il prit auffi Hemeffe & Arca; enfuite Toutousch, accompagné d'Ac-fancar & de Cazan, alla affiéger Tripoli de Syrie. Cette place étoit alors poffédée par un Cadhy nommé Dgelal el moulk, fils d'Ammar. Ils drefferent leurs machines contre les murailles, Dgelal el moulk leur fit fçavoir que tenant cette place du fulthan Malek schah, ils ne devoient point le traiter en ennemi. Toutoufch qui ne fongeoit qu'à s'agrandir, ne crut pas devoir écouter le discours du Cadhy. Alors Ac-fancar lui repréfenta qu'il entreprenoit une guerre injufte qui pourroit lui devenir défavantageuse, puifqu'elle étoit contre un Officier du Sulthan; Toutoufch répondit fierement, qu'Ac-fancar étoit fous fes ordres, & qu'il devoit lui être foumis. Ac-fançar fut irrité de cette réponse, la divifion se mit entre eux; Toutoufch se retira à Damas, Ac-fancar à Alep, & Cazan à Roha. La Syrie étoit alors ravagée par (c) de violens tremblemens de terre, qui renverferent une grande partie des murailles d'Antioche.

Toutoufch, mécontent de la conduite d'Ac-fancar, qui lui avoit fait manquer la prife de Tripoli, envoya fon fils L'an 1099. (d) vers le fulthan Malek schah; mais ce Prince ne fit au- Aboulmacune attention à fes plaintes : & le fils de Toutoufch, après hafen. avoir refté pendant quelque tems à la Cour, fut obligé de revenir à Damas. Toutoufch y apprit bientôt la mort de fulthan Malek schah. Cet événement ranima fes efpérances, il projetta de fe faire proclamer Sulthan, fit faire (e) la priere publique en fon nom dans Damas, & envoya un Ambassa(a) L'an 483 de l'Hegire. (b) L'an 484 de l'Hegire. (c) Ils arriverent dans le mois Tef Tom. II. Part. II.

chrin elaoual.

(d) L'an 485 de l'Hegire. (e) L'an 486 de l'Hegire.

L

L'an 1093

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