Tant de difcrétion lui feroit trop de tort. Il faut les rapprocher, & les mettre d'accord. J'entends. CLORIN E. ARAMONT. Il faudroit donc autorifer mon zéle. Il n'eft qu'un mot qui ferve. Hortence l'aime-t elle? CLORIN E. Vous me le demandez, à moi ? ARAMON T.. Sans contredit: CLORINE. Mais vous n'y penfez pas. Eh! qui me l'auroit dit? ARAMON T. Elle-même, parbleu : Du moins je le fuppofe. CLORIN E. Non pas auprès d'Hortence. ARAMONT. On peut bien deviner. Ah! ah! mais en tout cas CLORINE. Je ne m'en mêle pas.. ARAMON T. On furprend un fecret qu'on ne veut pas nous dire; On le lit dans les yeux, dans.... CLORINE. Je n'y fçais pas lire, ARAMONT avec dépit. Les filles d'aprefent ne fçavent jamais rien On ne fçauroit penfer plus à notre avantage. ARAMONT. Oui, j'aime à m'en mêler CLORIN E. C'eft le dernier fur tout que je veux rappeller. ARAMONT. Je ne difpofe pas de l'inclination. CLORIN E. Bon! & ces deux Rivaux, Monfieur, que vous en (femble? Vous les aviez fi bien raccommodez ensemble ! D'où vient font-ils partis auffitôt de la main Pour s'aller battre ? ARAMONT. Ils ont pris querelle en chemin. CLORIN E. Vous fouvient-il encore? ARAMONT vivement. Ah! trêve de méracire: Il n'eft pas queftion de faire mon hiftoire. C'eft-à-dire qu'Hortence aura jusqu'à ce jour Et ne voulez-vous pas que je l'en dédommage ? Eh! ventrebleu, pourquoi se laiffer rendre hommage, CLORIN E. Hortence obéiffoit en fe laiffant aimer. ARAMONT. La complaifance eft grande. CLORINE Affez. ARAMONT. Se peut-il faire ! Eh mais, combien de tems faut-il donc pour lui plaire Si depuis une année & plus qu'elle eft ici, I eft vrai. CLORINE ARAMONT. Cette époque eft bonne à remarquers A quoi penfoit Hortence? Elle alloit s'embarquer CLORIN E. C'est bien affez qu'il vienne après le mariage; L'amour qui le prévient n'eft pas le plus certain. Allez, morbleu, partez ; retournez au Convent CLORINE. Eh! qui menacez-vous? Je fuis votre servante. SCENE IV. ARAMONT feul Du moins, cette ménace a fâché la Suivante Qu'elle aille à fa Maîtreffe apprendre ce discours. SCENE V. ARAMONT, DORNANE. DORNANE. S Erviteur au Baron. J'aime à te rencontrer. Qu'as-tu fait de Monrofe? ARAMON T. Il va bientôt rentrer. DORNANE. Tu ne le quittes plus ! je te trouve adorable. ARAMONT. Ils ne font qu'égarez; ils ne font pas perdus. Ils ne paroiffent plus dans les tems orageux. DORNANE. Monrofe n'aura point ce reproche à me faire: |