On ne peut s'obferver avec trop de fcrupule. Un langage fuperbe eft toujours ridicule : Plus on eft élevé, plus il eft mefféant. C'eft ainfi que le Peuple, au fond de fon néant, MONROSE. Vous m'en dites affez; épargnez-moi le refte. Que la décifion n'eft elle en mon pouvoir ? Peut, d'un moment à l'autre, être déterminée, Ces complimens fufpects autant que fuperflus. Et du rele daignez agréer mes fervices. MONROSE. C'eft à moi d'implorer toujours vos bons offices. Souffrez que pour jamais je commence aujourd'hui A vous être attaché comme à mon feul appui. Vous n'avez ARISTE. pas befoin de faire aucune inftance. Allez : & moi, je vais prendre congé d'Hortence. C Herch SCENE I I. ARIS TE feul. Herchons en même tems à fervir fon amour. Sçachons fi fa Maîtreffe a pour lui du retour. En cas qu'il foit aimé, je pourrois par la suite.... Mais la voici qui vient recevoir ma visite. AH! SCENE III. ARISTE, HORTENCE ARISTE. H! Madame, excusez .... en ce même moment J'allois vous prévenir dans votre appartement. HORTENCE. Monfieur,j'ai fçû l'honneur que vous vouliez me faire C'en eft donc fait, Madame! un départ néceffaire HORTENCE. Je fçais apprétier des difcours fi flatteurs. ARISTE. Ce font les fentimens qui font dans tous les cœurs Elle n'en aura point fur ma reconnoiffance, ARISTE. Que deviendront ces nœuds que l'amour avoit faits Votre cœur, votre main, font les plus grands bienfaits Que puiffent procurer l'Amour & la Fortune.. L'efpoir va ranimer une foule importune. On cherchera fans doute à forcer votre choix. Vous reffouviendrez - vous qu'un autre avoit des HORTENCE. (droits?.... Celui dont vous parlez mérite mon estime. ARISTE.. Un fentiment plus doux cft-il moins légitime? HORTENCE. Monfieur, vous m'étonnez? Vous alliez être unis. ARISTE. Par des nœuds pleins d'appas HORTENCE. ARISTE. Quoi donc? Que voulez-vous par-là me faire en HORTENCE. (tendre? Que pour m'abandonner au penchant le plus tendre, Il faudroit que l'hymen m'en eût fait un devoir. ARISTE. Quand l'amour vous auroit foumife à fon pouvoir Sur la foi d'un hymen prochain & convenable.... HORTENCE. A vos yeux comme aux miens j'euffe été condamna (ble, Nous avons des devoirs qui ne font que pour nous. Vous pouvez être amans avant que d'être époux, Et vous livrer fans crainte à votre ardeur extrême: Mais que pour notre sexe il n'en eft pas de même ! Vous ne m'honorez point de votre confiance, Ah! de grace, ceffez d'infifter là-deffus. BY ARISTE. Un intérêt plus tendre, & plus fort qu'on ne pense, J'efpére par la fuite obtenir mon pardon. A quelque chofe enfin l'on peut vous être bon, HORTENCE.. Un homme tel que vous..... ARISTE. Ah! vous y comptez peu. Si vous ne daignez pas m'accorder votre aveu, HORTENCE. Que l'efpoir d'être à vous faifoit tout fon bonheur. HORTENCE. Parlons de fa fortune, & non pas de fon cœur. ARISTE. Il eft vrai que depuis qu'il eft fous votre empire, HORTENCE. Dites-moi feulement ce qu'il va devenir. ARISTE. Je vous l'ai demandé, fans pouvoir l'obtenir, |