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ACTEURS.

AXIMIEN, Pere de Faufta. M. Sarafin.
AXIMIE

CONSTANT LN, Empereur d'Occident.

FAUSTA, Femme de Conftantia.

AURELE, Général des Armées.

M. Dufrefne.

Mlle. Goffin.

M. Granval.

MAURICE, ancien Gouverneur, & Confident

d'Aurele.

M. Dubreuil.

ALBIN, Confident de Maximien. M.-Legrand.

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MAXIMIEN

TRAGEDIE.

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ACTE PREMIER.

SCENE PREMIERE.

D

AURELE, feul.

U repos des mortels implacable ennemi, Monftre le plus cruel, que l'Enfer ait vomi,

Funefte ambition, fource de tant de

crimes,

Trouveras-tu toujours de nouvelles victimes

A

Quels excès en ces lieux vont le renouveller!
Malheureuse Faufta, qu'ai-je à te révéler!
Que de pleurs te prépare un pere trop coupable!
Helas! pour te fauver, il faut que je t'accable.
Et toi dont je voulois enfevelir l'horreur,
Détestable secret, ne foüille plus mon cœur.
Sur ce myftere affreux répandons la lumiére,
Et reprenons enfin ma vertu toute entiére.
Mais pourai-je obtenir ce fatal entretien?
Maurice ne vient pas, je l'apperçois ; eh bien....

SCENE II.

MAURICE, AURELE.

AUREL E.

L'Imperatrice enfin confent-elle à m'entendre ?

Pourrai-je lui parler ?

MAURICE.

Vous la pouvez attendre,

Seigneur, vous vous troublez.. Et pourquoi la revoir? Que ne la fuyez-vous...

....

AURELE.

Eft-il en mon pouvoir.

MAURICE.

Je ne dois plus entrer dans votre confidence;

Mais dûffai-je aujourd'hui commettre une impru

dence

L'amitié tient fur vous mes yeux trop attachés,
Pour ne pas découvrir ce que vous me cachés.
On a donc corrompu le fang de Marc Aurele,
Et vous n'en êtes plus l'imitateur fidéle :
Souffrez, lorfque je vois un fi grand changement,
Que je ne garde plus aucun ménagement;
Depuis affez long-tems, l'inutile efpérance,
D'un retour déformais, hors de toute apparence;
A contenu mon zéle, & fufpendu ma voix;
Je vais vous offenfer pour la premiere fois.

AURELE.

Votre amitié m'eft chere, & jamais ne m'offenfe;
Remis entre vos mains dès ma plus tendre enfance,
Je n'ai fçu qu'applaudir à vos fages avis,
Et j'ofe me flatter de les avoir fuivis.

MAURIC E.

Eft-ce en entretenant ces liaisons intimes,
Ce commerce odieux, ces nœuds illégitimes?
Avec qui vivez-vous? Jufte Ciel ! je frémis;
Maximien vous compte au rang de ses amis,
Lui qui n'en eut jamais d'autres que des complices
Deftinés à fubir les plus honteux fuplices,
Lui dont l'ambition ne peut fe rallentir;
Toujours inaceffible au moindre repentir,
Et moins fenfible encore à la haine publique :
Seigneur, ignorez-vous quelle eft fa politique?
Si Diocletien le mit à fes côtés,

Ce fut pour rejetter fur lui fes cruautés;

Ce Prince en apparence humain & débonnaire,
Avoit alors befoin d'une main fanguinaire;
Ainfi Maximien, devenu Souverain,

Fit gémir l'Occident fous un fceptre d'airain:
Mais parmi les excès, fes fureurs & les crimes,
Je ne vous compte pas tant de faintes victimes.
Ces Baptêmes de fang, loin de porter l'effroi,
Dans les cœurs incertains ont fait germer la foi;
Et ce fang dont la Terre alors fut arrosée,
Eft devenu pour elle une heureuse rofée,
Qui produit aujourd'hui les plus riches moiffons:
Seigneur, au nom de tous, je vous dis nos foupçons;
D'où vient cette union, qui l'a pû faire naître?
Quel apas vous féduit, qu'attendez-vous d'un traître?
Eternel Artifan de complots dangereux,

Toujours mal concertés, & toujours malheureux;
Rebut de la fortune, ennemi de la terre,
Moins digne de pitié que d'un coup de tonnerre ;
Tout autre qu'un ingrat, qui le fera toujours,
A la reconnoiffance eût confacré les jours;
Et charmé de se voir au sein de sa famille,
Honoré de fon gendre, adoré de fa fille,
Auffi fouverain qu'eux dans leurs propres Etats,
N'eût point formé contr'eux les plus noirs attentats.
Que n'a point fait pour lui cette fille fi tendre?
Que de torrens de pleurs il a fallu répandre,
Pour fléchir fon Epoux, & lui faire épargner
Un fang que dévoroit la fureur de régner;

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