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votre autorité fpirituelle à la mienne, pour bannir de l'Eglife les Prêtres qui la déshonorent. Saint Ethelvolde & faint Ofuald méritoie: t d'être affociés à S. Dunstan, pour rétablir la difcipline en Angleterre. Leur zèle étoit ardent, leur vie très-fainte, & ils firent par-tout de grands biens.

༥.

X.

Le Roi Edgar mourut l'an 975. Il avoit fait jouir fes fujets d'une paix continuelle pendant, Régne d'Etout fon régne qui fut de feize ans, ce qui d'Ethelred. lui a fait donner le nom de pacifique. Cette paix ne fut point le fruit de fes victoires; mais il la procura en faifant fur mer & fur terre de grands préparatifs de guerre qui le rendoient formidable à fes voisins. Son fils Edouard lui fuccéda, malgré la résistance de la Reine fa belle-mere, & de quelques Seigneurs qui vouloient faire régner Ethelred fils de cette Princeffe. Saint Dunftan fit élire Edouard, & tint lieu de pere au jeune Roi pendant fon régne, qui ne fut que de deux ans & demi. Alors les clercs qui avoient été chaffés revinrent, & se plaignirent de la réforme de faint Dunftan. Mais on tint un Concile, dans lequel ils perdirent leur caufe. Le jeune Roi étant un jour à la chaffe, s'écarta de fes gens, & fe trouva feul près d'un château où la Reine fa belle-mere faifoit alors fa réfidence avec fon fils Ethelred. Cette malheureufe Princeffe le fit affaffiner. Il étoit âgé de quinze ans, & le martyrologe Romain le met au nombre des Martyrs à caufe des miracles que Dieu a opérés à fon tombeau. La paffion de faire régner Ethelred porta Elfride à ce crime; mais elle en fit une rigoureufe pénitence: elle porta le cilice pendant -plufieurs années, coucha fur la terre, prati

XI.

Fin de faint Dunftan & de deux autres faints Evê

ques.

tiqua d'autres auftérités, & fonda deux mona

ftéres de filles. Le Roi Edouard avoit une fœur nommée Edithe, honorée comme Sainte ; & l'Eglife honore la mémoire de trois autres Princeffes du même nom, qui vécurent en Angleterre dans le même fiécle. Le regne d'Ethelred fut de près de trente-huit ans.

V I.

S. Dunftan, la plus grande lumiére de l'Angleterre pendant le dixiéme fiécle mourut le dixneuviéme de Mai 988. Quatre ans auparavant S. Ethelvolde étant venu à Cantorberi avec l'Evêque de Rochester, Dunftan les reçut avec une fainte joye, parce que c'étoit par fes foins qu'ils avoient été formés, & élevés à l'Epifcopat. Après avoir paffé plufieurs jours enfemble en d'édifiantes converfations, l'Archevêque les conduifit hors de la ville; & quand il fallut fe féparer, il verfa beaucoup de larmes qui lui coupérent la parole. Les deux Evêques étonnés lui en demanderent la caufe. C'eft que je fçai, dit-il, que vous devez bientôt mourir. En effet l'Evêque de Rochester étant à peine rentré dans fa ville, fut attaqué d'une maladie violente qui l'emporta en peu de jours; & Ethelvolde Evêque de Vinchester tomba malade avant même que d'arriver chez lui. Il mourut le premier d'Août 984, la vingt-deuxième année de fon Epifcopat. L'Eglife honore fa mémoire le jour de fa mort on lui attribuoit plufieurs écrits que nous n'avons plus. Après la mort de S. Ethelvolde, il y eut une grande divifion pour l'élection du fucceffeur, entre les clercs qui avoient été chaffés de l'églife de Vinchefter pour leurs déréglemens, & les moines qui avoient été mis à leur place. S. Dunftan s'étant mis en prières pour demander à Dieu de lui

faire connoître celui qui étoit digne de remplic ce Siége, il crut qu'il lui étoit ordonné de prendre Elfege Abbé de Bath & de le facrer Evêque. C'étoit un homme d'un grand mérite, & il fut depuis Archevêque de Cantorberi.

Le jour de l'Afcenfion dix-feptiéme de Mai 988, après la lecture de l'Evangile S. Dunftan prêcha a fon ordinaire: puis il continua la Meffe & donna la bénédiction solemnelle avant la Communion. Il exhorta de nouveau fon peuple à fe détacher de toutes les chofes de la terre; & après avoir donné le baifer de paix il ne put fe contenir davantage, & leur dit de fe fouvenir de lui, & que le jour approchoit où Dieu devoit l'appeller à lui. Alors il s'étéva de grands cris & l'on vit couler des torrens de larmes. Après le dîner l'Archevêque revint à l'églife, & marqua le lieu de fa fépulture. Il exhorta encore fon peuple à faire en toutes chofes la volonté de Dieu, & à travailler à être véritablement vertueux. Quoiqu'il fentit fes forces diminuer, il continua ce jour-là & le lendemain d'inftruire & de confoler tous ceux qui venoient lui demander sa sainte bénédiction. Le famedi dix-neuviéme du mois, il fit célébrer devant lui les faints myftéres; & ayant reçu le viatique, il fit une fervente prière d'action de graces, après laquelle il expira. Il fut infiniment regretté de fon peuple, & il fe fit depuis à fon tombeau un grand nombre de miracles, dont nous avons une hiftoire fidéle. Saint Dunstan rétablit les Lettres en Angleterre, auffi-bien que la difcipline Eccléfiaftique. On lui attribue plufieurs Ecrits, mais il y en a peu qui foient certainement de lui. Il fut enterré dans l'église de faint Sauveur fa Cathédrale au lieu qu'il

>

NORD.

avoit marqué devant les degrés de l'Autel.

VII.

XII. Hunni Archevêque de Brême voyant la porte EGLISE DU ouverte à l'Evangile, entreprit de rétablir l'éMilion de glife de Hambourg négligée depuis long tems. Hunni Arche. Il réfolut de faire par lui même la vifite de vêque de Biê- son vafte Diocèfe; & le peuple de Brême ne me en Dan- pouvant fupporter l'abfence d'un Pafteur fi zelé, nemarc & en voulut le fuivre & s'expofer à tout avec lui.

Suéde.

XIII.

Travaille avec

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Les travaux de cet Archevêque ne furent pas infructueux ; il convertit le fils du Roi il ordonna des Prêtres dans chaque églife, parcourut les Ifles des Danois, annonça la foi à ceux qui n'en avoient jamais entendu parler, & affermit les Chrétiens qu'il trouvoit captifs. Enfuite marchant fur les traces de faint Anfcaire fon prédeceffeur, il paffa la mer Baltique & arriva au port de Birca. Pendant 70 ans qui s'étoient écoulés depuis la mort de faint Anfcaire, il n'y avoit qu'un feul Prêtre qui eût ofé porter l'Evangile dans la Suéde. L'Archevêque Hunni y étant donc arrivé, trouva que la Religion chrétienne y avoit été totalement oubliée, pendant les régnes courts & fanglans de plufieurs Rois. Ainfi il eut beaucoup de peine à fe faire écouter & foutint de grands travaux dans le cours de fa miffion. Après fa mort fes difciples porterent fon chef à Brême, dont il avoit été Evêque pendant dix huit ans.

Son fucceffeur fut faint Adaldague qui tint le S.Adaldague fiége de Brême cinquante-quatre ans. Il étoit fuccès à ré-né de parens nobles, & avoit d'excellentes quapandre dans lités. Une rencontre fingulière contribua à son le Nord la lu- élévation. La Reine Matilde voyant le Roi fon miére de l'E- époux à l'extrêmité, alla fe mettre en priéres vangile. dans l'églife, & les cris du peuple lui ayant ap

pris qu'il étoit mort, elle demanda s'il y avoit encore quelques Prêtres à jeun, qui puffent célébrer la Meffe pour lui. Adaldague fe préfenta, & la Reine lui donna fur le champ des braffelets d'or qu'elle portoit. Cette pieufe Princeffe lui fçut gré toute fa vie d'avoir dit la premiére Meffe pour l'ame du Roi fon époux, & concourut à le faire élever fur le fiége de Brême. Il travailla au progrès de la Religion dans le Dannemarc & dans le refte du Nord. Il y fonda de nouvelles églifes, y établit des Evêques, & depuis cet établiffement la Religion chrétienne y fit de grands progrès.

XIV.
S. Libentius

œuvre.

la

Libentius fucceffeur de faint Adaldague continua le bien que fes faints prédeceffeurs avoient continue commencé. Il étoit recommandable par la pu- même bonne reté de fa vie & par la rigueur de fes mortifications. Son humilité le faifoit paroître dans le <cloître comme un fimple moine car c'étoit des moines qui fervoient l'églife de Brême, & les autres églifes que ces faints Evêques avoient fondées. Il n'alloit point à la Cour comme beaucoup d'autres, folliciter l'augmentation des biens de fon églife. Il demeuroit en repos chez lui, tout occupé du gouvernement de fon Diocèle, ne s'appliquant qu'à gagner des ames à Jefus Chrift, & tenant dans une exacte difcipline toutes les Communautés qui dépendoient de lui. Il prenoit foin par lui-même des étrangers & des malades, & les fervoit en perfonne, quoiqu'il eût chargé fon neveu du gouvernement de l'hôpital. Il vifitoit souvent les peuples des environs de l'Elbe, & travailloit à la converfion des payens. Il ne mourut qu'au commencement de l'an 1013.

Harold Roi de Dannemarc fut le premier qui rendit la Religion chrétienne dominante

XV.

Harold, Roi de Danne

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