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Poppon Evê

marc martyr. dans ce Royaume. Il remplit le Septentrion Zéle de faint d'églifes & de prédicateurs de l'Evangile. Son que. Autres fils Suen qui étoit demeuré payen se revolta, & faints Mif- engagea dans fa révolte tous ceux qui étoient fionnaires. ennemis du Christianisme. Harold fut tué &

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honoré comme martyr. Quelque temps après Heric Roi de Suéde entra en Dannemarc avec une armée innombrable; & Suen lui ayant livré un combat naval, fut vaincu, dépouillé de fon Royaume, & réduit à prendre la fuite. Tous ces malheurs furent regardés comme une punition de fon parricide, & de la perfécution qu'il avoit faite aux Chrétiens. L'Evêque de Slesvic s'adreffa à Heric de la part de l'Empereur, & parla en faveur des Chrétiens. On dit que les barbares demanderent un miracle à ce faint Evêque qui s'appelloit Poppon, & que fans héliter il prit un fer chaud avec la main & n'en fut point brûlé. Pour les convaincre encore davantage de la divinité de la Religion chrétienne, il fe revêtit d'une chemife cirée, & fe tenant au milieu du peuple, il y fit mettre le feu. Ensuite levant les yeux & les mains au ciel, il la laiffa brûler entiérement & afsûra qu'il n'en avoit pas même fenti la fumée. Plufieurs milliers de payens fe convertirent à ce miracle, & le nom de cet Evêque fut célébre chez les Danois. Nous remarquerons ici que ces fortes de miracles ne juftifient point ce qu'il y avoit de contraire aux régles dans la conduite de ce faint Evêque. Dieu avoit égard à la fimplicité de fa foi qui n'étoit point affez éclairée; mais dans les beaux fiécles de l'Eglife nous n'avons point vû de miracles de cette espéce.

Un autre miffionnaire illuftre de Dannemarc fut Odincar l'ancien, qui prêcha en Finlande, en Zelande, en Schonen & en Suéde

& convertit un grand nombre d'infidéles. Odincar le jeune fon neveu & fon difciple étoit de la race des Rois de Dannemare ; & fi riche qu'il fonda de fon patrimoine l'Evêché de Ripen dans le Jutland. Libentius l'ordonna Evêque pour la converfion des infidéles, & il établit fon fiége à Rippen. Sa vie étoit très-fainte & il foutint courageufement la Religion en Dannemarc. D'autres faints perfonnages allerent jufqu'en Norvege, & y convertirent plufieurs payens. Vers le milieu du dixiéme fiécle l'Empereur Otton I foumit Boleflas Duc de Bohême après une guerre de quatorze ans ; ce qui produifit la converfion de la plupart des Sclaves, qui promirent de payer tribut & de fe faire Chrétiens; & on bâtit chez eux plufieurs nouvelles églifes & des monaftéres d'hommes & de femmes. Le pays fut divifé en dix-huit cantons, dont quinze embrafferent la Religion. Chrétienne.

VIII.

XVI, Converfion

des Polonnois

On regarde Volodimir comme le premier Prince chrétien de la nation des Ruffes. Ditmar rapporte que Volodimir embrassa le Chriftia- des Ruffes & nilme par les exhortations d'Helene fon époufe fœur des Empereurs Bafile & Conftantin ; mais que fes mœurs ne s'accordoient gueres avec la pureté de la Religion chrétienne. Ce Prince dans fa vieilleffe fit de grandes aumônes pour racheter les péchés ; il mourut & fut enterré dans la grande ville de Kiovie. Les Mofcovites, qui font les Ruffes, ont mis Volodimir au nombre des Saints de leur nation, & le regardent comme leur Apôtre. Car quoique le Chriftianilme eut pénétré chez les Ruffes dès le fiécle précédent fous le Patriarche Ignace, on trouve que vers le milieu du dixiéme fiécle, ils exer

cerent d'horribles cruautés contre les Chrétiens,
particuliérement contre les Prêtres, à qui ils
perçoient la tête avec des clous. Auffi on ne
compte l'établiffement folide du Chriftianisme,
& la converfion entiére de la nation

› que de-
puis le regne de Volodimir, à la fin du dixié-
me fiécle. Ils ont toujours confervé le Rit
dans les cérémonies de la Religion.

grec

Miciflas Duc de Pologne avoit épousé la fœur de l'ancien Boleflas Duc de Boheme; car ces deux peuples Bohemiens & Polonois étoient Sclaves. Cette Princeffe nommée Dobrave étoit chrétienne, & travailla à la converfion de fon époux qui étoit encore payen. Elle le porta par fes exhortations continuelles à recevoir le Baptême. Plufieurs de ses sujets fe convertirent à fon exemple ; & leur premier Evêque nommé Jourdain, travailla beaucoup avec le Duc & la Ducheffe pour l'établiffement de la Religion.

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ARTICLE. I I.

Eglifes de France & d'Allemagne.

I.

s'y

LEs Normans après avoir ravagé la France
pendant environ foixante & dix ans
établirent enfin, & embrafferent le chriftianif-
me. Le Roi Charles le Simple voyant qu'il ne
pouvoit pas leur réfifter réfolut par le confeil
des Seigneurs, de traiter avec eux. Il chargea
Francon Archevêque de Rouen, de demander
à Rollon leur chef une trêve de trois mois
qu'il accorda. Les Normans étoient alors maî-
tres de Rouen & du pays d'alentour. Quand

la trêve fut expirée, les François recommencerent la guerre. Rollon de fon côté recommença fes ravages, & alla jufqu'en Bourgogne. A fon retour il affiéga Chartres. L'Evêque fortit au milieu des Escadrons armés, revêtu comme pour dire la Meffe, & portant la croix & ce qu'on appelloit la chemife de la fainte Vierge. Les Normans furent repouffés, ce qu'on attribua à la vertu de cette Relique. Enfin les François las de voir leur pays ruiné, obligerent le Roi Charles d'engager l'Archevêque Francon à propofer la paix à Rollon, à condition qu'il fe feroit chrétien. La condition fut acceptée; le traité fut conclu ; le Roi céda à Rollon tout le pays nommé depuis Normandie & la Bretagne. Il lui donna fa fille en mariage, & Rollon promit d'embraffer la Religion chrétienne, & de vivre en paix avec les François. Rollon dans fon Baptême reçut le nom de Robert. Il fit inftruire & baptifer fes Comtes, fes Chevaliers & toute fon armée.

Il ne vécut que cinq ans depuis & les em-`

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ploya à donner de bonnes loix & à faire obferver exactement la juftice. Il rebâtit plufieurs églifes, & la Religion commença à refleurir dans toute la Normandie. Mais là converfion de ce peuple ayant été fi prompte, & la politique y ayant eu tant de part, il étoit difficile qu'elle fût fort folide dans les particuliers. Elle n'empêcha pas que la France ne fut toujours expofée aux ravages de ces barbares fous le foible regne de Charles le Simple.

Les Seigneurs profiterent de l'occafion pour s'ériger prefque en Souverains. Ils en vinrent à une conjuration ouverte, & prirent dans une assemblée tenuë à Soissons l'an 920 la réfolution de ne plus le reconnoître pour Roi. Deux

11.

tremer,de Lo

thaire, de

ans après, plufieurs élurent Robert frere du Roi
Eudes. Charles le Simple livra bataille à l'ufur-
pateur près de Soiffons, & le tua de sa propre
main. Mais ce Prince ne fut pas mieux affer-
mi fur le trône par la mort de Robert. Il fut
même obligé de s'enfuir en Allemagne. Raoul
Duc de Bourgogne fut élu par les factieux
reconnu Roi, & couronné à Soiffons en 923
par Vautier Archevêque de Sens. Cinq ans
après, pour s'affermir fur le trône, il fit un
traité avec Charles le Simple qui étoit revenu
en France, & qui étoit enfermé à Peronne.
Raoul étant maître de la perfonne du Roi
lui impofa telles conditions qu'il voulut Char-
les mourut en 929, & Raoul jouit paisible-
ment de fon ufurpation. Il défit entiérement
les Normans dans le Limoufin, & fut reconnu
Roi en Aquitaine & dans le Languedoc, où
l'on avoit d'abord refufé de lui obéir. Il mou-
rut le 15 de Janvier 936 fans laiffer d'enfans
mâles. Les Seigneurs rappellerent en France
Louis fils de Charles le Simple, que fa mere
avoit emmené en Angleterre près du Roi Alde-
ftan fon frere. Son féjour en Angleterre l'a
fait depuis nommer Louis d'Outremer.

II.

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Louis avoit environ vingt ans lorfqu'il mon Regne de ta fur le trône. Il entreprit de reprendre la LorLouis d'Ou- raine fur l'Empereur Otton, & fit de grands progrès dans cette Province; mais Otton le Louis le Fai- força de fe retirer. Ce Prince aiant été battu néant. dans les guerres qu'il eut à foutenir contre les Commence- Grands de fon Royaume, leur demanda la paix, & l'obtint par l'entremife de l'Empereur Otqui eut la générofité de fe déclarer con tre les rebelles de France, quoiqu'ils l'euffent reconnu pour Roi. Guillaume Duc de Nór

ment de la

troifiéme ra

ce.

ton,

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