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quel Dunftan étoit né l'an 924. Ses parens Commence étoient de la premiére noblefe; & des i enfan-mois et art ce ils le firent elever dans cette mailon de Gla- 4 ftembury, où demeuroient quelques Hibernois po qui instruisoient la jeuneffe. Mais il n'y avoit ge plus de moines, & les Rois s'en étoient approprié les revenus. Dunftan y avant commencé les études & reçu les Ordres mineurs, pa:ía à Cantorberi auprès d'Athelme fon oncle, qui en étoit alors Archevêque, & qui le mit au fervice du Roi. Comme il réüffiffoit parfaitement en tout, il devint odieux à plufieurs courtifans jaloux de fes talens. Il quitta la Cour de lui-même, fans attendre une entiére difgrace, & fe retira auprès de l'Evêque de Vincheftre fon parent, qui l'exhorta à embraffer la vie monaftique. Mais le jeune homme réfifta longtems, & croyoit même que Dieu l'appelloit à l'état du mariage. Une maladie qui le réduifit à l'extrêmité, fut le moyen extérieur dont Dieu fe fervit pour le dégoûter du monde, & fixer fes irréfolutions. Dunftan ne s'occupa plus que de fon falut: il reçut l'habit monaftique de la main de l'Evêque, qui après les interftices canoniques, l'ordonna Prêtre, lui donnant pour titre l'églife de Notre-Dame de Glaftembury. Car les moines non plus que les autres n'étoient point ordonnés fans titre. Après avoir reçu pendant quelque temps les inftructions de T'Evêque de Vincheftre, & s'être fortifié contre les tentations aufquelles il pouvoit être expofé dans la fuite, il alla à Glaftembury fervir l'églife de fon titre, près de laquelle il fe fit une cellule, ou plutôt une cave fi étroite, qu'elle reffembloit à un fépulcre. Elle n'avoit que cinq

piété, & envoya en diligence au monaftére de Fleury fur Loire, qui paffoit alors pour un des plus réguliers. L'Abbé de Fleury vint luimême apporter l'habit monaftique, & après qu'Odon l'eut reçu, il prit poffeffion du Siége de Cantorberi vers l'an 942.

Quelque temps après, il fit des réglemens pour la confolation du Koi Edmond & pour l'inftruction de fon peuple. Il marqua les devoirs du Roi & des Seigneurs ; ceux des Evêques, & fur-tout la vifite du diocèfe chaque année; les devoirs des Prêtres, des clercs & des moines, recommandant fort aux moines la ftabilité & le travail des mains. Les autres inftructions regardent le peuple. Le Roi Edmond de fon côté fit des loix dont plufieurs regardent la Religion. Il y recommande la continence aux clercs, fous peine de perdre tous leurs biens temporels, & d'être privés de la fépulture après leur mort. Il charge les Evêques des réparations des églifes, & promet sûreté à ceux qui s'y réfugient. C'eft que les meurtres & les violences étoient des maux prefque auffi communs en Angleterre qu'en France, comme il paroît par ces mêmes loix. Le Roi qui vouloit remédier à ces maux, fit venir auprès de lui l'Abbé Dunftan, dont il connoiffoit le mérite, afin que ce faint homme l'aidât de fes confeils. Mais enfuite fur de faux rapports que lui firent des envieux, il le chassa de fa Cour. Trois jours après, le Roi étant à la chaffe, fe vit fur le point de tomber dans un précipice. Il crut que Dieu le puniffoit de fa faute & › envoya aufli-tôt appeller Dunftan, à qui il promit une amitié éternelle. Il lui donna la terre de Glaftembury au pays d'Ouieffex, aujourd'hui dans le Comté de Sommerfet.

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vaux pour l'E

quel Dunftan étoit né l'an 924. Ses parens Commenceétoient de la premiére nobleffe; & dès l'enfan- mens de faint ce ils le firent élever dans cette maifon de Gla Duntan. Ses tembury, où demeuroient quelques Hibernois qui inftruifoient la jeuneffe. Mais il n'y avoit glife. plus de moines, & les Rois s'en étoient approprié les revenus. Dunftan y ayant commencé fes études & reçu les Ordres mineurs, passa à Cantorberi auprès d'Athelme fon oncle, qui en étoit alors Archevêque, & qui le mit au fervice du Roi. Comme il réüffiffoit parfaitement en tout, il devint odieux à plufieurs courtifans jaloux de fes talens. Il quitta la Cour de lui-même, sans attendre une entiére difgrace, & fe retira auprès de l'Evêque de Vincheftre fon parent, qui l'exhorta à embraffer la vie monaftique. Mais le jeune homme réfifta longtems, & croyoit même que Dieu l'appelloit à l'état du mariage. Une maladie qui le réduifit à l'extrêmité, fut le moyen extérieur dont Dieu fe fervit pour le dégoûter du monde, & fixer fes irréfolutions. Dunftan ne s'occupa plus que de fon falut: il reçut l'habit monaftique de la main de l'Evêque, qui après les interftices canoniques, l'ordonna Prêtre, lui donnant pour titre l'église de Notre-Dame de Glaftembury. Car les moines non plus que les autres n'étoient point ordonnés fans titre. Après avoir reçu pendant quelque temps les inftructions de l'Evêque de Vincheftre, & s'être fortifié contre les tentations aufquelles il pouvoit être expofé dans la fuite, il alla à Glaftembury fervir l'églife de fon titre, près de laquelle il fe fit une cellule, ou plutôt une cave fi étroite, qu'elle reffembloit à un fépulcre. Elle n'avoit que cinq

IV.

pieds de long, deux & demi de large, & la hauteur néceffaire pour y pouvoir être debout. La porte faifoit un des côtés, & avoit de petites ouvertures par où il recevoit du jour pour travailler. Il jeûnoit & prioit continuellement & il s'attira bientôt par une vie fi fainte, des vifites de toutes fortes de perfonnes qui admiroient fes vertus.

Son pere & fa mere étant morts, il se trouva leur feul héritier; car en Angleterre, comme ailleurs, les moines n'étoient point exclus des fucceffions. Dunftan donna à l'églife de Glaftembury celles de fes terres qui en étoient les plus proches ; & du refte de fon patrimoine il fonda en divers lieux cinq monafteres, où se formerent depuis par fes foins de nombreuses communautés. Il fit bâtir à Gleftembury une belle églife & des lieux réguliers. Quand tout fut achevé, il y affembla un grand nombre de moines, dont il fut le premier Abbé, & qu'il conduifit à une fublime perfection. La science & la piété brilloient avec tant d'éclat dans ce monaftere, qu'il devint comme une pépiniére, d'où l'on tira dans la fuite beaucoup d'Evêques & d'Abbés, enforte que faint Dunftan fut le principal reftaurateur de la Religion en Angleterre.

III.

Après la mort du Roi Edmond qui fut affafRegne d'E- finé l'an 946, Edred fon frere & fon fucceffeur dred, d'Edui, qui avoit beaucoup de piété, mit dans l'Abbé d'Edgar. Dunftan fa principale confiance, lui donna la

garde de fes tréfors & de fes chartres, & gouverna fon Royaume par fes confeils. Il le preffa vivement, & le fit preffer par d'autres de monter fur le Siége de Vincheftre; mais Dunftan le refusa, & fut persévérant dans son refus. Edred

toit monté fur le Trône par les fuffrages unanimes du Clergé & de la Nobleffe. Après avoir foumis les Danois qui fe révoltoient dans toutes les occafions, il réduifit le Northumberland, en fit une province particuliére & lui ôta le titre de Royaume. Se trouvant dans une profonde paix, il fe livra entiérement aux exercices de piété fous la conduite de faint Dunftan, & mourut l'an 955. On lui donna pour fucceffeur fon neveu Edui, Prince fans conduite, qui ne fuivoit que fes paffions & les confeils des jeunes gens. Il profcrivoit les riches pour les dépouiller de leurs biens, ceux fur-tout qui étoient les plus vertueux : il pilloit les églifes, méprifoit la Religion, chargeoit les villes d'exactions, & donnoit des preuves publiques & fcandaleuses de la corruption de fon cœur.

V.

Courage de

Dunftan effaya de le corriger; mais voyant fes avis méprifés, il fe retira dans fon monaftére de Glaftembury. Il affifta néanmoins S. Dunstan, au facre du jeune Roi, qui le jour même de la Son exil. cérémonie, quitta brufquement les Evêques & les Seigneurs avec lefquels il avoit dîné, pour s'entretenir avec une miférable créature, à laquelle il étoit attaché. La compagnie en fut affligée ; & Odon Archevêque de Cantorberi propofa d'envoyer quelques-uns d'entre eux, pour faire au Roi des remontrances fur le déréglement de fa conduite. On choifit l'Abbé Bunftan avec un Evêque fon parent. Ils allerent trouver le Roi, & le ramenerent dans la compagnie qu'il avoit fi indécemment quittée. La femme ne laiffa point le Roi en repos, qu'il n'eut exilé Dunstan, qui fut enlevé au milieu des plaintes des moines de Glaftembury, de fes amis & des pauvres. Il s'embarqua, passa

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