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XV.

En Allema

gne les Rois

imaux de l'E

glife.

VIII.

L'églife d'Allemagne paroît avoir été la plus favorifée de Dieu dans le dixiéme fiécle. Nous Henri & Oy avons vu des biens de toute cfpéce. Henri thon le Grand l'oifeleur avoit une fincere piété, & ce fut à sa s'appliquens à vertu que l'on atribua les grands avantages qu'il remédier aux cut fur les Hongrois. Il étoit zélé pour la converfion des infidéles, & ne négligeoit rien pour Fiété éminen infpirer à ses sujets la crainte de Dieu & l'amour te de plufieurs de fa loi. Il admiroit les vertus de fainte MathilReines. de fon épouse, concourroit à tout le bien que cette pieufe Reine faifoit, & s'eftimoit heureux de trouver en elle un modéle de vertu, auquel il avouoit humblement qu'il ne pouvoit atteindre. L'Empereur Othon-le-Grand, dont le regne fut fi long & fi glorieux, non-feulement marcha fur les traces du Roi Henri fon pere, mais rendit encore à l'Eglife de plus importans fervices. Il ne feréjouifloirdes victoires que Dieu lui fitremporter fur les Sclaves & fur les Danois, que parce qu'elles le mettoient en état d'étendre le régne de Jefus-Chrift. La vie fcandaleufe de plufieurs Papes l'affligeoit, mais ne diminuoit pas le refpect qu'il avoit pour le facerdoce dont ils étoient revêtus. Il alla au fecours de l'églife d'Italie, dont les maux paroiffoient montés à leur comble, & fit ce que les Papes auroient dûs faire eux-mêmes, en prenant les mesures les plus efficaces pour arrêter le cours des défordres & corriger les abus les plus crians. L'Impératrice Edithe édifioit l'Eglife & l'Empire par la pratique de toutes les vertus chrétiennes. Sainte Adélaïde qu'Othon époufa après la mort de fainte Edithe, eft encore plus célébre. On ne peut dire combien cette pieufe Princeffe fut utile à l'Eglife, & avec quel zéle elle travailla pour fes interêts.

XVI.

Evêques re

Il y avoit en Allemagne un fi grand nombre de perfonnes recommandables par leurs talens & par leurs vertus, que l'on y alloit de tous commandables par les côtés pour recevoir la lumiere. Saint Brunon Ar- plus fublimes chevêque de Cologne, ne fe fervit de l'autorité vertus. que l'Empereur fon frere lui donna, que pour former de bons établissemens, protéger les foibles, fecourir les pauvres, intimider les méchans, combler d'honneur les gens de bien. Saint Bernouard s'acquitta de tous les devoirs de précepteur d'un Prince, & mérita de devenir le modéle de ceux qui dans la fuite devoient être chargés d'un fi important emploi. Saint Adalbert premier Archevêque de Magdebourg, fut le plus célébre Apôtre des Sclaves. Il n'eut pas la confolation d'être temoin du fruit de fes travaux ; mais d'autres recueillirent bientôtce qu'il avoit femé. Aiant été mis fur le Siege de Magdelbourg, il fut le pere de fon peuple & le modéle de fon clergé. Quand il ceffoit d'inftruire fon troupeau, il élevoit les mains vers le ciel, pour en attirer la bénédiction, qu'il fçavoit pouvoir feule rendre ses inftructions efficaces. La ville de Prague devint toute chrétienne; & on y érigea un Siége épifcopal. Saint Adalbert y travailla avec le zéle d'un Apôtre. Ses travaux furent couronnés par le martyre. Saint Udalric d'Ausbourg, faint Ratbod d'Utrecht, faint Volfang de Ratisbone furent auffi des Pasteurs dignes des premiers fiécles. Ce fut par le zéle des Evêques d'Allemagne & des Empereurs, que l'Evangile pénétra dans les païs du Nord & dans la Ruffie. Sainte Viborade, cette vierge fi admirable, joignoit à la vie la plus pure, la pénitence la plus rigoureufe. Elle avoit le don de prophétie & elle reçut la graçe du martyre.

Réforme de

IX.

XVII. En France, faint Gerard rétablit la difcipline plufieurs momonaftique. Il réforma dix-huit monafteres, naftéres en entre autres, faint Pierre & faint Bavon de France. Gand, faint Martin de Tournai, saint Vaast Fondation de d'Arras, faint Riquier, faint Bertin, faint Cluni, fource Omer & faint Amand. Il mit aussi la régularité de plufieurs biens. Zèle de dans ceux de faint Remi de Reims & de Moufes premiers fon, & s'attira la haine des clercs féculiers qui Abbés, & de s'étoient emparé de ces monafteres, & qui ne plufieurs Evê- pouvoient fouffrir que ce faint homme les trou

ques.

blát dans leurs défordres.

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La fondation de Cluni eft un bien qui aura de grandes fuites. Saint Odon fut principalement fufcité de Dieu pour rétablir la piété en France. Saint Mayeul continua l'œuvre que faint Odon avoit commencée. Les Evêques & les Grands, bien loin de traverser ces faints réformateurs les feconderent de tout leur pouvoir. On pouvoit faire le bien non feulement fans péril, mais même avec gloire de la part des Puiffances. Saint Odon réforma les monasteres d'Aurillac en Auvergne, fondé depuis peu par S. Gerauld,de Fleury fur Loire, de Sarlad en Périgord & de Tulle en Limofin, depuis érigés en Evêchés, de Saint Pierre-le-vif à Sens, de Saint Julien à Tours, & de plufieurs autres. Son zéle s'étendit même jufqu'en Italie, où il forma auffi plufieurs communautés. Saint Mayeul fit refleurir la difcipline dans un plus grand nombre encore que faint Odon. Ce fut afin d'être en état de faire de plus grands biens, qu'il ménagea l'amitié des Princes & des Seigneurs. En Italie, en France, en Allemagne, par-tout ce faint Abbé laissa des fruits durables de fon zéle & de fes travaux. Il rétablit l'obfervance réguliere à Marmoutier, à faint Germain d'Auxerre, à faint Bénigne de

Dijon, à Fefcam, à faint Maur des Foffés près de Paris. Ce fut Bouchard Comte de Paris, qui procura la réforme de ce dernier monaftere, qui depuis a été long-tems un Chapitre de chanoi. nes. Ce Chapitre vient tout récemment d'être réuni à celui de faint Louis du Louvre.

Les Evêques de France affemblés à Troflé, firent une peinture véritable des maux de l'Eglife. Ils n'en diffimulerent aucun, & commencerent par faire une confeffion publique de leurs propres péchés. Ils apporterent les remedes les plus proportionnés à ces maux, rappellerent les anciens canons & firent paroître beaucoup de piété & un grand zéle pour le rétablissement de la difcipline.

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X.

XVIII.

pagne.

L'Efpagne nous a auffi présenté des objets confolans. Un Roi de Navarre fonda un monaf- Biens en Eftere où regna la régularité. Dulquite gouverna plus de deux cens moines & les conduifit à la perfection. Après lui l'Abbé Salvius continua le même bien. Saint Gennade Evêque d'Aftorga rétablit plufieurs monafteres que les Sarazins avoient ruinés & y fit fleurir la régle de S. Penoît. L'extrême rareté des livres dans un temps où l'on n'avoit point la facilité de l'imprimerie, & où il falloit prendre la peine de copier foi-même ou faire tranfcrire à grands frais, cette rareté, dis-je, n'empêchoit pas qu'on ne s'appliquât à la lecture des bons Ouvrages. On les faifoit paffer d'un monaftere dans un autre, & l'on faifoit ufage des fecours que l'on avoit; au lieu que nous verrons dans les fiécles poftérieurs les fecours fe multiplier, fans que les chrétiens fe mettent en peine d'en profiter. La grace du martyre fut accordée à un grand nombre de chrétiens d'Efpagne. Les Sarazins les tinrent en priTome IV.

G

lie.

XIX.

fon pendant deux ans & demi. Ils demeurerent fermes, bénirent Dieu au milieu de leurs fouffrances,& obtinrent le grand don de mourir pour la foi. Saint Rudefinde Evêque de Dume, faint Froilan & faint Attilan furent des Evêques trèszélés pour la gloire de la Religion, & travaillérent de tout leur pouvoir à remédier aux abus dont ils étoient témoins.

En Italie Dieu fufcita deux admirables foBiens en Ita-litaires qui levérent l'étendart de la pénitence; faint Romuald en Lombardie & faint Nil en Calabre. Ces deux hommes merveilleux prêchérent la pénitence plus encore par leurs exemples que par leurs difcours. La réputation de leur fainteté fe répandit dans toute l'Eglife, & beaucoup de perfonnes s'emprefferent d'entrer dans la voie qu'ouvroient ces hommes extraordinaires. Ils firent de grands miracles & opérerent des converfions éclatantes. Nous parlerons ailleurs de faint Romuald qui appartient encore plus au onzième fiécle qu'au dixiéme.

rient.

XX.

XI!

Enfin nous avons vûs en Orient différens Biens en O-biens aufquels nous devons être attentifs. Plufieurs Patriarches de Conftantinople étoient zélés pour la difcipline. Nicolas le mystique facrifia tout à fon devoir. Polieucte avoit de la feience, de la piété & du courage. S. Nicon travailla à rétablir la Religion dans l'ifle de Crete que les Empereurs d'Orient reprirent fur les Muful-mans. Ce faint homme exhortoit fans ceffe les hommes à fe convertir, à faire de dignes fruits de pénitence, & il réveilla les chrétiens de leur afloupiffement par l'éclat de fa vertu & par la multitude de fés miracles. Saint Paul de Latre: fut auffi deftiné de Dieu pour la même œuvre en Orient. Il forma un grand nombre de dif··

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