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fes, & fouvent il en fort du fang pur; ce qui rend la falive fanguinolente, & donne lieu à une pareille dyfenterie ; or fi tous ces maux affectent le ventriculę, l'émonctoire du foye, du pancreas, des inteftins, on peut concevoir combien d'autres maux cette feule maladie peut caufer, de forte qu'il n'eft pas befoin de donner un autre prognoftic.

989. Mais fi ces croûtes ulcereufes font fort ténaces, épaiffes, larges, compactes, fouvent alors la chair qui eft deffous étant comprimée, s'enflamme, fuppure, fe gangrene, fe convertit en cruels ulceres, qui rongent quelquefois jufqu'aux enveloppes de l'os du palais. Pour les maux qui peuvent naître de là dans l'eftomach & les inteftins, ils font évidens par eux mêmes.

990. Pour bien traiter ce mal, on doit 1. exciter, temperer l'action interne des humeurs vitales fur les parties affectées, afin que les croûtes ulcereufes fe trouvant humectées en deffous, fe détachent, fe relâchent, tombent. Cela fe fait en prenant beaucoup de boiffons chaudes, délayantes, réfolutives, déterfives; & parce que dans la mauvaise efpece de ce mal, les vaiffeaux lactés étant affectés, refufent une

entrée facile, il fuit que les fomentations, les vapeurs, les bains compofés de mêmes chofes, font ici d'un ufage merveilleux. Pour la nourriture, la meilleure eft du pain cuit dans de l'eau, dans laquelle on mêle enfuite du vin & du miel. 2. On doit disposer la croûte à tomber aifément & vite, ce qui fe fait par des fomentations, des garga rifmes, des lavemens qui doivent être compofés d'une liqueur chaude, relâchante, émolliente, déterfive, qu'on puiffe garder affez long-tems pour qu'el le humecte, qui réfifte à la putréfaction. 3. auffi-tôt qu'on l'a fait tomber, il faut alors faire ufage de remedes anodyns, adouciffans, & en même tems un peu corroborans. 4. Aufli-tôt que la fièvre eft calmée, que l'urine eft hypoftatique, le pouls un peu plus dégagé, les boiffons corroborantes font profitables. 5. à la fin de la maladie il faut prendre un purgatif corroborant.

991. Suivant cette hiftoire & cette cure des aphtes, on trouve la folution de plufieurs problêmes obfcurs de pratique. Car pourquoi dans les fiévres ace compagnées de diarrhée & de dyfenterie paroît-il des aphtes à la fin de la maladie ? Pourquoi principalement dans

les enfans & les vieillards? Pourquoi fur tout, lorfqu'on a ufé au commencement de cette maladie d'alimens, de regime, de médicamens chauds, ou aftringens? Pourquoi prévient-on ces fortes d'aphtes en donnant un purgatif au commencement d'une telle maladie ? Pourquoi quand les aphtes font trèsmauvais a-t-on des hocquets fâcheux & funeftes? Pourquoi Hippocrate joint-il enfemble les apntes de la bouche, les borborygmes, les dégoûts? Pourquoi les aphtes qui ont leur fiége dans la tunique de l'eftomach produifent-ils la lienterie? Pourquoi regarde-t-on les aphtes noirs comme peftiferés ? Pourquoi les aphtes dans la bouche d'une femme groffe annoncent-ils l'avortement.? Pourquoi trouve-t-on des aphtes dans le poumon, le foye, &c. lorfqu'ils font corrompus? Pourquoi le refroidiffement des aphtes quand leur croute eft tombée, produit-il des tumeurs, des chaleurs, des fuffocations, des efquinancies? Pourquoi le délire, l'agitation, les infomnies, les fueurs froides font-elles fi funeftes en ce cas?

992. La régle eft donc que les aphtes tranfparens, blancs, tenus, épars, mols, qui tombent aisément, qui re

naiffent peu, & font fuperficiels, font bons; & qu'au contraire ceux qui font d'un beau blanc opaque, jaunes, bruns, noirs, denfes, épais, qui se réüniffent, qui font durs, tenaces, fe re, generent fans ceffe & corrodent, font mauvais,

NEPHRETIQUE. 993. ON fçait que les reins mêmes

font veritablement enflammés par la douleur ardente, poignante, vive, inflammatoire du lieu où ils font fitués; par la fiévre aiguë continue qui l'accompagne; par le peu d'u, rines qu'on rend fouvent en petite quantité à la fois, fort rouge & enflammée, ou aqueuse dans le fort du mal, par l'engourdiffement de la cuiffe voifine par la douleur de l'aîne, & du tefticule voifin; par la douleur iliaque ; par le vomiffement de bile; par des rots con, tinuels.

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994. Cette inflammation (993.) vient de toutes les caufes generales de l'inflammation determinées aux reins, & par confequent. 1. de tout ce qui empêche les liqueurs d'être tranfmifes

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au delà des extrémités arterielles, com me bleffure, contufion, abcès, tumeur, être long-tems couché, de grands ef forts de corps, une petite pierre. 2. de tout ce qui empêche l'urine de paffer dans le baffinet, dans l'uretere, dans la veffie, comme les mêmes caufes dont on vient de faire mention, appliquées à ces parties. 3. de ce qui pouffe avec force les parties les plus épaiffes du fang dans les canaux de l'urine, comme la courfe, l'équitation forte & long tems continuée, la grande chaleur, les efforts, la plethore, les diuretiques acres, les venins. 4. la longue contraction fpafmodique de tous ces petits vaif feaux.

995. Lorfque ces petits vaiffeaux font fort enflammés, ils font fouvent fi refferrés qu'on ne rend point du tout, & quelquefois que fort peu d'urine tranfparente, tenue, aqueufe, ce qui eft d'un très-mauvais augure. Souvent les nerfs qui font attachés à ces parties, & ceux qui font dans le voifinage étant irrités, ce mal caufe des douleurs & des convulfions à l'eftomach, au me fentere, aux inteftins, aux ureteres, > ce qui donne lieu à des rots, à des naufées, à des vomiffemens, à des déjee

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