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mauvaises difpofitions. Il faut être en état d'innocénée ou au moins en état de penitence. Ceux donc qui ont le malheur d'être en état de peché, doivent avant la celebration de ce faint miftere, s'humilier devant Dieu, connoitre qu'ils font indignes d'y affifter, détefter leurs pechez, prendre la refolution de s'en confeffer au plutôt, & avoir la confiance que le fang de Jesus-Chrift qu'ils vont offrir à Dieu, leur obtiendra de fa mifericorde une veritable converfion.

En allant à la Meffe, occupons-nous en chemin de faintes pensées. Gardons le filence, autant que nous le pourrons. Evitons du moins les entretiens mauvais & dangereux. Fuions la compagnie des perfonnes mondaines & diffipées, fur tout d'un fexe different. Quel fcandale de voir des chrétiens aller à la Meffe comme à une affemblée profane!

Entrant dans l'Eglife, ne prenons pas de l'eau-benite fans reflexion, mais en même tems demandons à Dieu avec un cœur contrit, qu'il purifie notre confcience de fes fouillures, comme l'eau lave les taches de notre corps.

Il faut affister à la fainte Meffe avec une grande modeftie, un grand recueillement, un profond refpect & une fervente devotion. C'est à quoi manquent, I. ceux & celles qui affiftent à la Meffe par coutume, fans atten tion, fans refpect, ou avec un refpect purement exterieur & hipocrite. 2. ceux qui aimant mieux pafler pour impies que pour devots, y font toujours debout ou affis fans neceffité, ou fe courbent, s'accoudent ou s'appuient indécemment, ou croifent les genoux ou les jambes, ou mettent feulement un genou en terre ou fe mettent à genoux fur un banc ou fur une chaife, ou qui demeurent la tête levée & les yeux égarez, regar dant de côté & d'autre, comme s'ils étoient dans un lieu profane. 3. ceux qui y rient, qui y caufent,qui y prennent du tabac, qui en presentent aux autres, & même qui l'y rapent, comme s'ils étoient dans un corps-de-garde. 4 les femmes & filles qui y vont étant habillées d'une maniere immodefte, & qui par un vol doublement facrile geraviffent ou au moins veulent ravir à Dieu dans fon

Temple,

Temple, des cœurs qui lui ont été confacrez par le bâptême; 5. Les hommes & les garçons qui s'y arrêtent à regarder ces femmes & filles. Toutes ces perfonnes pe chent contre le refpect qui eft dû à J. C. qui refide dans nos Eglifes, & la plupart de ces immodefties irritent Dieu, au lieu de l'appaifer,& elles attirent fur ceux qui les commettent, fon indignation & fa malediction.

C'est auffi un abus, dont il faut fe donner de garde, d'apporter ou amener à l'Eglife des enfans importuns qui ne font que pleurer, ou caufer, ou badiner, ou fe promener; ce qui diftrait & interromt tant le Prêtre cejebrant, que les fideles affiftans, & fur tout les perfonnes qui fe chargent de ces enfans.

Enfin c'eft encore un grand abus d'introduire ou laiffer entrer des chiens dans l'Eglife; d'où il arrive souvent de grandes indécences par les aboiemens ou les ordures de ces animaux.

Pour nous aider à nous tenir dans le recueillement & le refpect avec lequel on doit affifter à la fainte Meffe, commençons dès que nous fommes entrez dans l'Eglife par produire un acte de foi pour reconnoitre que nous fommes dans un lieu fanctifié par la prefence de Jefus Chrift, & rempli de la majefté de Dieu, à qui nous ve nons rendre nos hommages & demander les graces dont nous avons befoin.

Pendant la Meffe tenons-nous toûjours dans une pofture refpectueufe: rendons-nous attentifs à tout ce que le Prêtre fait, & à tout ce qu'il dit, & joignons nos intentions & nos prieres aux fiennes, & fur tout à celles de J. C. qui eft le premier & le fouverain Prêtre : car la meilleure maniere d'entendre la Meffe eft de fuivre les principales actions du Prêtre, & d'occuper notre efprit & notre cœur des actions & des paroles qui compofent la fainte Meffe, comme il est marqué dans l'article miş ci-après.

I. Partie.

B

EXPLICATION

Des Ceremonies & de chaque partie de la Meffe en particulier, où l'on fait voir quelles font les difpoftions avec lesquelles il faut y affifter.

Q

AVERTISSEMENT.

Uand on affiftera à la grande Messe, il sera fort utile de lire dans le prefent article l'explication de chaque partie de la Messe, avec la Priere qui fe trouve dans l'article furpant pour le même endroit de la Meßße, lifant l'explication avant de dire la priere.

L

Du commencement de la Messe.

E Prêtre commence la Melle par ces paroles: In nomine Patris & Filii & Spiritûs Sancti. Il faut dès ce moment de la Melle concevoir une forte pensée de Paugufte prefence de la très-fainte Trinité & de la neceffité d'invoquer fon fecours : car c'eft pour fa gloire que Pon celebre le faint Sacrifice, e,& l'on ne peut le faire dignement ni même y affifter en bon chrétien, fi ellemême ne nous en donne la grace.

Pendant que le Prêtre eft au bas de l'Autel, il faut nous humilier avec lui, reconnoitre humblement combien nous fommes indignes d'affifter à l'augufte Sacrifice de l'Autel : nous exciter à la douleur & à la déteftation de nos pechez, en demander pardon à Dieu par les merites de Jefus-Chrift notré Sauveur & notre victime: prier la fainte Vierge & tous les Saints de demander à Dieu avec nous par les merites du même Sauveur, le pardon que nous ne meritons pas & que Dieu pourroit nous refuser avec juftice:dire à cette fin, au moins de cœur, le Con fiteor avec celui qui fert la Mefle, avec un efprit contrit & humilié, déteftant en nous tout ce qui pourroit dé, plaire à Dieu; & lui demander humblement avec le Prêtre la remiffion de nos pechés.

Lorsque le Prêtre monte à l'Autel & qu'il le baise.
E Prêtre monte à l'Autel & le baife
pour marque

de

La reconciliation avec Dicu. Il faut alors nous ani

mer d'une fainte confiance en la bonté de Dieu,monter en efprit à fon Autel avec le Prêtre, demander par l'ins terceffion des Saints dont les Reliques font fous l'Autel, la pureté de cœur que demande un fi faint & fi auguste Sacrifice.

Comm

De l'Introit du Kyrie.

Omme la coûtume de l'Eglife eft de commencer ordinairement toutes fes prieres par la pfalmodic, pour exciter l'attention & la ferveur des fideles, par les Jouanges qu'elle donne à Dieu, le Prêtre dit d'abord une Antienne qui eft tirée ordinairement de quelque Pleaume, & le premier verfet du Pfeaume que l'on re citoit autrefois tout entier. C'eft ce qu'on appelle Inv troit, c'est à-dire, l'entrée & le commencement de la Mefle, qui change autant qu'il eft neceffaire pour être conforme au Mystere ou à la Fête que l'on celebre.L'In troite eft fuivi de la Priere grecque Kyrie eleifon, qui fi gnifie, Seigneur, ayez pitié de nous. On le repete plus fieurs fois, ce qui doit nous faire fouvenir que ce n'eft qu'à force de prier que nous pouvons obtenir de Dieu le fecours dont nous avons befoin.

A

De l'Encenfement de l'Autel.

Ux Melles folemnelles le Prêtre encense l'Autel pour offrir à Dieu les prieres des fideles figurées par les parfums. Il fait encore l'encensement après l'of frande, afin de prefenter à Dieu non feulement les prieres, mais encore l'oblation du peuple.

Du Gloria in excelfis.

E Gloria in excelfis eft un Cantique par lequel l'Egli fe exprime d'une maniere admirable le refpect qu'el le a pour la majefté de Dieu, & l'amour tendre qu'elle porte à Jefus-Chrift qui s'eft donné aux hommes en naiffant pour eux,qui s'eft offert en facrifice fur la croix pour leurs pechez; & qui va continuer de s'immoler fur nos Autels d'une maniere non fanglante pour purifier fon Eglife de fes taches, & dans cette vûe elle lui don ne toutes fortes de louanges. Il faut pendant ce Canti→ que demander à Dieu qu'il nons infpire des fentimens d'adoration & de louanges pour rendre gloire à fa divis ne Majesté, honorer fes perfections infinies, louer la

bonté de Jefus. Chrift, qui a bien voulu être l'Agneau & la Victime du Sacrifice dont nous allons renouveller la memoire; & le fupplier de nous exciter à l'amour & à la reconnoiffance que nous devons à un Dieu mort pour expier nos pechez.

L

Dominus vobifcum.

E Prêtre dit, Dominus vobifcum, c'eft à-dire, que le Seigneur foit avec vous, pour fouhaiter au peuple la benediction de Dieu. Or avant de donner cette benediction, il baife l'Autel, afin de montrer que pour la leur donner il a befoin de la prendre lui même de JefusChrist representé par l'Autel,&que c'eft de ce divin Sau veur que toutes les graces découlent fur nous comme de la fource infinie que Dieu a établie pour répandre fes dons fur nous. Les affiftans répondent, Et cum fpiritu tuo, c'eft-à-dire, que le Seigneur foit avec votre esprit. C'eft avec raifon que le Prêtre & les affiftans le fouhaitent mutuellement les affiftances du Seigneur, parce qu'ils vont tous prier, & qu'ils ne peuvent le faire fans l'affiftance de la grace de Dieu, & fans un efprit d'uniou & de la charité qui réuniffe tous les Fideles entre eux

& avec le Prêtre. Oremus.

E Prêtre dit, Oremus, c'est-à-dire, Prions; il aver

la priere qu'il va

faire à Dieu pour eux. Il faut nous unir avec le Prêtre & entrer dans un efprit de priere, qui consiste à reconnoître humblement le befoin que nous avons de la grace de Dieu, fans laquelle nous ne pouvons rien: car le Prêtre ne demande autre chose dans les oraisons que la grace de bien penser, de bien agir, de bien co noître nos devoirs, de les accomplir fidelement & de perseverer dans la vertu. Le Prêtre finit l'oraison par ces paroles: Per Dominum noftrum Jefum Chriftum, &c. c'eft-à-dire, Seigneur, nous vous demandons ces chofes par Jelus-Chrift par qui nous avons accés auprès de vous. Les Prieres de l'Eglife fe terminent toûjours par: ces paroles, parce que Jefus-Chrift eft notre mediateur, & qu'il n'y a point de grace ni de falut à attendre. par aucun autre que par la mediation de ce divin Sauveur.

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